dimanche 1 avril 2018

L'ÉTAT OBLIGÉ DE SE RENDRE À L'ÉVIDENCE


Communiqué de Presse suite au rendez vous à l’Élysée du 28 Mars 2018

La délégation des Territoires composée de Mélanie Brunet, coprésidente du Cercle 12 , Olivier Maurin, président d’Elovel, André Baret président du Cercle 48, Gérard Landrieu maire de Prévenchères (48), Yann Souriau maire de Chichilianne (38), Frédérique Puissat sénatrice de l’Isère, Patricia Morhet Richaud sénatrice des Hautes-Alpes et de notre avocat Me Mollion, a été reçue le 28 mars à l’Elysée par Mme Audrey Bourolleau, conseillère à l’Agriculture de Mr Macron ainsi que Mr Bouillon, Préfet coordonnateur du Plan Loup. L’entretien a duré 1h30.

attaque dans un parc électrifié de 1m60, et fil galva tendu à 250kg
Les lignes majeures du nouveau Plan Loup étant inacceptables, il s’agit pour nous de mettre en évidence que les choix faits et les propos tenus par les différents décideurs de ce cadre de politique de développement des loups est le fruit d’une politique hors-sol qu’il faut modifier.
En déifiant les loups pour construire un mythe on s’éloigne inéluctablement des réalités. On le constate par le simple exemple d’avoir la volonté d’augmenter le nombre de loups en s’appuyant sur la mise en place de mesures de protection, expérimentées depuis 20 ans, sans avoir pris conscience que celles-ci ne fonctionnent pas puisque 90 % des troupeaux attaqués sont des troupeaux protégés (source Chiffres Dreal Auvergne).

Nous venons donc présenter un état des lieux et poser plusieurs questions, en commençant par dénoncer la fiabilité du comptage des loups et la gestion des loups dans les parcs animaliers. Nous exprimons le refus de la conditionnalité par le constat de l’échec des mesures de protection, et mettons en évidence l’impact insupportable sur la biodiversité, sur la sécurité publique comme sur le bien être animal.
Soumis aux attaques incessantes des meutes de loups, 8000 molosses de protection imposés par l’État, attaquent la faune sauvage, les habitants et les randonneurs. Les maires, qui ont des responsabilités pénales, n’ont aucun pouvoir pour enrayer cette catastrophe.

Nous évoquons aussi le coût pharaonique de la protection des loups, la saisie de la cour des comptes par Marie-Noëlle Battistel (députée), Frédérique Puissat (Sénatrice), et Patricia Morhet Richaud (Sénatrice) ainsi que tous les aspects juridiques qui ne sont pas respectés tant sur la protection du pastoralisme, que celles des animaux et des bergers ou éleveurs.
Et enfin est venue la question des hybrides et des analyses génétiques, ainsi que des outils pour réguler la prolifération mortifère de ces grands canidés, comme la création d’une brigade loup par massif.

Nous soulignons que la conseillère du Président et le Préfet coordonnateur nous écoutent avec beaucoup d’attention.

Mme Bourolleau, conseillère agricole du Président tient d'abord à nous affirmer que M. Macron est conscient des problèmes de prédation des loups et qu'il est pour le gouvernement très important de prendre des mesures pour diminuer cette prédation. Elle nous précise que le plan vient à peine d'être validé et que par conséquent nous ne pouvons pas encore en mesurer les effets, que nous sommes dans une phase de concertation entre les différents acteurs. Ce type de discours est fort décevant pour nous, même s'il est important que le plus haut sommet de l’État, à savoir le président, soit bien conscient qu'il existe un gros problème avec les loups/hybrides et qu'il souhaite réellement « remettre l'éleveur au cœur de la montagne ».

Le préfet coordonnateur Bouillon répond dans un premier temps à nos questionnements, notamment sur le coût du plan loup, que l’État français a des comptes à rendre à l'Europe et qu'il risque des astreintes supérieures s’il ne respecte pas la protection des loups ! Oups, cette idée que finalement il vaut mieux laisser disparaître le pastoralisme et le tissu économique et social de nos territoires que de payer des amendes à l’Europe nous choque ! Nous réagissons fortement en exigeant des réponses concrètes pour réduire la prédation alors même que ce plan loup prévoit plus de loups !



Le Préfet s’engage à faire baisser la prédation et à nous rencontrer régulièrement afin d’évaluer si l’objectif est atteint. Mme Bourolleau et lui nous demandent à plusieurs reprises de leur faire confiance.

Il reconnaît ensuite que les méthodes de comptage ne sont pas fiables et qu'elles seront par conséquent revues.
De plus, nous apprenons que le chiffre de 500 loups pour la viabilité de l’espèce ne repose sur aucune base scientifique mais sur un compromis. Cela a été répété deux fois par Mr Bouillon.
Nous rappelons qu’il y a aujourd’hui dans les parcs animaliers en France 596 loups, largement suffisant pour la viabilité de l’espèce, et que le problème majeur de ces parcs est un excès de reproduction. L’État s’engage très clairement à réaliser des contrôles rigoureux dans ces parcs afin d’effectuer le suivi des loups, de leurs origines et l’évolution des effectifs.

La grande avancée : le Préfet annonce que l’État doit éliminer les hybrides et les sortir des quotas. Nous informons le préfet que l'Oncfs reconnaît la présence d'un hybride sur l'Aubrac. Maintenant nous travaillons à la mise en pratique de cette mesure.

Nous nous réjouissons que des membres de la délégation des Territoires puissent faire partie de la mission qui travaillera sur le dossier des hybrides. De plus le Préfet s’engage à faire la transparence sur les analyses et à ce que les deux laboratoires se rencontrent (Forgen et Antagène).

Brigade loup : point positif : les agents de la brigade loup verront leurs contrats pérennisés, au lieu de les remercier comme prévu initialement. Les territoires pourront ainsi continuer de bénéficier de leur expérience.
Contrairement à ce qu’avait exprimé le Président en février dernier au SIA, également promise par Mme S. Royal en 2016, la création d'une nouvelle brigade pour les autres massifs n'est pas prévue.

Le préfet Bouillon n’a pas exprimé d’opposition à notre proposition de création de brigades loup locales (sur des budgets locaux) et souhaite renforcer les équipes de louvetiers et les former pour venir en aide aux éleveurs dans le cadre des autorisations de tir.

Il confirme que les départements de l'Aveyron et de la Lozère sont reconnus non protégeables afin de devenir « front de colonisation ». Nous faisons remarquer que la notion de non protégeabilité n’est toujours pas définie et que la différence entre la non protégeabilité des fronts de colonisation et les territoires où la prédation est installée depuis longtemps, n’a pas de sens.
Nous rétorquons immédiatement que les autres territoires ne sont pas davantage protégeables. Les aveyronnais et lozériens sont satisfaits de cette classification, cependant ils pensent à leurs collègues des autres départements et se battront pour que cette disposition gagne tous les massifs. Il est en effet injuste de différencier le traitement des territoires en France !

Monsieur Bouillon se rendra prochainement dans les départements impactés, ce sera l’occasion de faire le point sur les outils pour retirer les hybrides.


Nous continuons de défendre une véritable écologie exprimée dans l’adéquation du maintien des activités humaines durables et du respect de la nature.


Le communiqué de presse complet pour ceux qui désire en savoir plus sur la réalité du retour des loups dans nos zones d'élevage. Rencontre à l’Elysée du 28 Mars 2018
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