Bonjour, je suis éleveur en montagne en bio, je pense être écolo et je suis pour la sauvegarde de la biodiversité, j'ai une petite ferme avec diversifiée avec 150 brebis. Il y a quelques années je pensais comme beaucoup que la question du loup était un faux débats, que de toute façon les éleveurs recevait des gros dédommagement etc etc... Puis j'ai été directement confronté au problème, première attaque 25 bêtes sur le carreau et 8 de blessées (qui ne s'en remettront pas) et seulement 1 de mangé entièrement. Donc je prend des chiens de protection, je renforce mes clôtures et les attaques continues. Les chiens ont une certaine efficacité puisque pour les autres attaques que j'ai subi, il n'y avait pas plus de 4-5 bêtes de tuées en moyenne. Par contre l'effet contraire c'est que, pour que ce soit plus facile, les loups dispersaient mes brebis. J'avais effectivement droit à des aides pour acheter des chiens et des croquettes, des aides pour des clôtures renforcées et 150€ par brebis trouvé tuée, mais je n'avait pas d'aide pour embaucher (troupeau trop petit). Donc bilan des opérations: -je me suis retrouvé avec des molosses qu'il a fallut éduquer (une vingtaine d'agneau tué par les chiens) puis nourrir (transporter des tonnes de croquettes à 2000m d'altitude). Sans compter les dangers avec les randonneurs, je suis le seul responsable de mes molosses si ils mordent quelqu'un je suis coupable au yeux de la justice. - je me suis retrouvé a passé des journées, en compagnie de quelques personnes solidaires, à courir la montagne pour essayer de retrouver mes bêtes (vivantes et mortes) parfois dans la pluie le brouillard et le vent. -je me suis retrouvé a faire l'équarrisseur, ramassage de cadavres mangés ou pas, puis à les transporter (puisque c'est interdit de les laisser tels quels) alors que je n'avait que très peu de pertes auparavant et que le ramassage de cadavres n'était pas ma spécialité. -je me suis retrouvé avec un troupeau stressé, qui mange mal, qui dort mal et qui du coup est beaucoup plus sensible. -Je me suis retrouvé stressé moi même ne sachant jamais comment j'allais retrouvé mon troupeau et avec une impossibilité d'organiser mon travail correctement ne sachant pas prédire une attaque sans parler de ce qu'on pourrait appeler ma vie privée. A la fin une attaque tout les deux jours... Puis je me suis retrouvé sans brebis avec des terrains désormais inexploité et avec la profonde conviction que la cohabitation élevage/loup n'est pas compatible.
SUR http://www.franceinter.fr/emission-le-zoom-de-la-redaction-loup-en-liberte-eleveurs-en-danger
Comment ne pas faire le lien, même si le contexte est différent, avec l'histoire de Dino Mazzini ? Ex militant WWF, exploitation bio, il n'a pas pu mettre la clé sous la porte - quand la prédation eut fini d'anéantir son travail - sinon il devait rendre l'argent qu'il avait reçu pour l'aider à monter son exploitation. Il s'est retrouvé avec des structures inutiles. Alors il est passé de son élevage de brebis pour faire des fromages bio dans l'optique de vendre le plus possible sur place à un élevage d'ânes. Aussi pour (au moins limiter) les risques d’incendie autour de chez lui, mais du point de vue du gain et de la production, pas du tout la même chose.
RépondreSupprimerMalheureusement en affirmant la non compatibilité, ce témoin de France Inter passera aussi pour 'un anti-nature' car c'est l'élevage en plein air qui est devenu anti-nature.... Et si on va dans ce sens toute la production agricole est anti-nature, car elle prend la place de la nature sauvage. Les plaines boisées auraient du charme aussi. Et tous les lieux qui ont été défrichés par les moines aussi, dans l'histoire, il n'y a pas que les paysans anti-nature qui ont façonné les paysages. Mais quand on pratique la détestation de l'espèce humaine, en ne voulant pas se mettre du "mauvais coté" pour éviter de se détester soi-même, alors il devient nécessaire de trouver des torts à un maximum de monde.
la lettre ouverte de DINO:
RépondreSupprimerhttp://leloupdesvoisins.canalblog.com/archives/2014/03/19/29464749.html