jeudi 9 juin 2016

PASTORALISME ET BIODIVERSITÉ, UN PROBLÈME POUR LES ÉCOLOGISTES

Cap loup est fier de nous annoncer son nouveau livret dont une analyse de la précédente version a déjà mis à jour les incohérences :
"LOUP, POUR EN FINIR AVEC LES CONTREVÉRITÉS SUR LE PASTORALISME"

Le fondement de la stratégie de communication de Cap loup consiste à prôner « l'inutilité du pastoralisme dans nos montagnes », sans toutefois pouvoir le démontrer :
"le pâturage enrichit la biodiversité des montagnes" : FAUX, SELON CAP LOUP.

Aujourd’hui, nous analyserons uniquement ce chapitre. Libre aux lecteurs de se faire une idée sur le reste du document.

Voyons ce que dit le Plan des Nations Unies pour l'Environnement:
« le pastoralisme - la production extensive de bétail dans les pâturages - offre d'énormes avantages à l'humanité et devrait être considéré comme un élément majeur de la transition mondiale vers une économie verte »/…./
il constate que : « le pastoralisme durable dans les écosystèmes de grands pâturages libres / …/  préserve la fertilité des terres et le carbone présent dans sol, et contribue à la régulation de l'eau et à la conservation de la biodiversité. Les autres avantages qu'il présente se trouvent sous la forme de produits alimentaires de grande valeur.»
il ajoute : « qu'est important, l'autonomisation des éleveurs à travers le partage des connaissances et le respect de leur consentement préalable, libre et éclairé. »publié le 9/03/2015



A ce stade, est il utile d'en dire plus ?

CERTAINEMENT car voici EN AVANT PREMIÈRE la vidéo (7mn en version courte) de l’interview de M. Sylvain Plantureux, ingénieur agronome, docteur et professeur à ENSAIA* de Nancy, directeur adjoint de recherche à l'INRA Nancy Colmar, il étudie la biodiversité des prairies :



Version plus élaborée (27 mn), complète et pédagogique pour ceux qui veulent approfondir le sujet :


Tout aussi intriguant, voyons ce que cosigne la LPO, partenaire de Cap loup, dans ce livret: « Écologiquement, la montagne n’a pas besoin de moutons Les éleveurs ont besoin d’alpages, mais l’inverse n’est pas vrai. L’idée que le bétail serait utile pour " entretenir " la montagne renvoie à une image symbolique de celle-ci, mais ne correspond à aucune réalité biologique ou écologique. »
Et maintenant voyons ce que dit cette même LPO, toujours partenaire de Cap loup, quand elle demande des subventions pour acheter des brebis sous prétexte d'entretenir la biodiversité:  « Le pastoralisme est aujourd'hui considéré comme une solution durable a l'entretien des milieux en faveur de la biodiversité. Il est également un outil de préservation des milieux contre les incendies. Par ses multiples vocations, le pastoralisme est donc présent dans de nombreux documents de planification territoriale comme les documents d'objectif des sites Natura 2000 mais également les plans départementaux de défense de la forêts contre les incendies. » ( Référentiel pour le redéploiement du pastoralisme LPO)

Vous l'aurez compris, le pastoralisme pour les environnementalistes fondamentalistes, est "catastrophique" ou "merveilleux", selon le message à faire passer.
Pour nous éleveurs et bergers, l'évidence que le pastoralisme est bénéfique pour la biodiversité, nous la constatons tous les jours!

*ENSAIA - école nationale supérieure d'agronomie et des industries alimentaires, Nancy, France -


À travers ses pratiques, les « perturbations » qu’il apporte, l’homme est qu’un élément, souvent déterminant, de la dynamique du système complexe auquel appartient la biodiversité. Il s’avère même très créatif (Hladik et al., 2002). De nombreux travaux montrent qu’un écosystème qui co-évolue avec l’homme depuis des siècles, ce qui est, à des degrés différents, le cas de presque tous les écosystèmes terrestres, ne devient pas plus divers ou plus durable parce que l’on retire les hommes. Au contraire il perd de sa biodiversité, devient plus sensible à la catastrophe, par exemple à l’incendie, et moins résilient en cas de perturbation. Un des exemples les plus spectaculaires est peut-être celui des parcs australiens de Kakadu et d’Uluru (Ayers rock) dans lesquels la mise en défens et l’expulsion des aborigènes a entraîné une réduction drastique de la biodiversité végétale et animale, jusqu’à ce que les responsables du parc redonnent, en 1980, la gestion du parc aux aborigènes qui y reprirent, avec succès, leur système de feux séquentiels. (Lewis, 1989). cf  Georges Rossi Professeur à l’Université de Bordeaux III UMR CNRS ADES, 12, esplanade des Antilles, 33607 Pessac Cedex. georges.rossi.at.u-bordeaux3.fr,
et Véronique André Maître de conférences à l’Université de Bordeaux III UMR CNRS ADES, 12, esplanade des Antilles, 33607 Pessac Cedex. v.andre.at.ades.cnrs.fr



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