dimanche 18 septembre 2016

LOUP, QUAND LA RÉALITÉ COMMANDE LA RAISON.

ALPES DE HAUTE PROVENCE
Cela fait quatre nuits que Georges Denier ne dort plus. Quatre nuits d'angoisse, épuisé par ses échecs. Le loup est passé trois fois ici, trois nuits de suite. Il a dévoré, entièrement ou partiellement, quatre brebis. Deux agneaux restent introuvables. La quatrième nuit, il est repassé mais n'a pas tué. Sur un film réalisé par l'un de ses amis chasseurs, à l'aide d'un appareil photo infrarouge à détection, installé à l'endroit même où les cadavres des brebis ont été retrouvés, on le voit déambuler, renifler, deux fois vers 22h30, deux autres à 1h30. "La Provence" a choisi de passer la cinquième nuit auprès de Georges et ses brebis.


NORVÈGE

La Norvège autorise l'abattage de 47 loups, tollé chez les associations pros loup.

La Norvège autorise la chasse aux loups, tollé chez les écologistes 

Pourquoi un tel tollé par les écologistes face a cette réaction pour protéger le pastoralisme?
Réponse : "les écologistes norvégien aussi menteurs que les nôtres:" (ouragan)

Laurent Garde, écologue au Centre d'Etude et de Recherche pour le Pastoralismes Alpes Méditerranées, à fait cette déclaration : "Laissez-moi vous raconter une anecdote savoureuse. Je travaille, depuis de longues années, avec les bergers et les éleveurs qui déploient leurs troupeaux dans les milieux naturels en Provence et dans les alpages de haute-montagne. A ce titre, les loups représentent une part importante de mon activité professionnelle à travers les problèmes qu’ils posent à l’élevage. Or l’année dernière, j’ai reçu un appel téléphonique de la Présidente de l’Association des Éleveurs de Brebis de Norvège.
Voici ce qu’elle me dit : « Vous savez, ici on a des gros problèmes avec les prédateurs,
en particulier le loup. Or tout le monde nous dit que si on a des problèmes avec le
loup, c’est parce qu’on ne sait pas travailler, et qu’il suffit d’aller voir en France, où les
éleveurs savent cohabiter avec le loup. Alors, est-ce que vous pouvez nous organiser
un voyage d’étude sur cette question chez vous ? ».
 J’avoue que, passé le premier instant de stupéfaction, j’ai éclaté de rire. Et nous avons bel et bien accueilli une quinzaine d’éleveurs norvégiens qui nous ont dit à l’issue de leur visite dans les Alpes-
Maritimes et le Var : « Ah... on nous avait menti... ».



SUISSE
http://www.ledauphine.com/savoie/2016/09/17/malgre-la-convention-de-berne-les-suisses-voudraient-pouvoir-chasser-le-loup
L’initiative valaisanne est ironiquement intitulée “La récréation est terminée !” Elle fait référence aux prédations sur les troupeaux, mais aussi à la difficulté de faire cohabiter l’industrie touristique, essentielle pour l’économie helvète, et les mesures de défense des troupeaux que nécessite le maintien de la protection absolue du prédateur. Une situation que l’on connaît bien dans les Alpes françaises, pudiquement résumée dans la formule de “conflit d’usage” de la montagne entre éleveurs (et leurs chiens patous) et randonneurs. Morsures, et parfois procès, à la clé.

FRANCE
Émilie Bonnivard  Coordination Rurale Auvergne Rhône Alpes :
"Pour la première fois, la question de la prédation a été le coeur des échanges de la Commission agricole du Conseil régional, sur la base d'éléments précis, concret et rationnels.
Je l'ai redit : ma priorité ce sont les éleveurs, la sauvegarde de leurs troupeaux et de leur activité, qu'ils puissent à nouveau exercer celle-ci sereinement, dans de bonnes conditions.
La pastoralisme est essentiel à la vie, à la biodiversité, à l'entretien de nos alpages.

La contradiction absolue dans laquelle l'on s'enferme lorsque, par ignorance ou par idéologie, on s'oppose à toute régulation du loup est la suivante :
Le loup est incompatible avec un pastoralisme de qualité, à taille humaine, valorisant les alpages et à la source de produits de qualité, le maintien d'espaces ouverts pour que chacun puisse se ballader en montagne. Les 17 millions d'euros pour protéger les troupeaux que l'Etat et l'Europe dépensent chaque année à cette fin n'y font rien, puisque 90% des attaques ont lieu sur des troupeaux protéger.
Non les choses ne se passent pas mieux ailleurs. L'Italie à fait son choix : moins 60% d'élevage ovin en 22 ans. Des troupeaux massifs en nombre (2000 animaux), protégés par 5 à 10 patous.
Est-ce cela que l'on veut pour territoires de montagne (car les gros troupeaux sont plus faciles à protéger que les petits) ?

Nous préparons un plan d'actions, mais qui devra impérativement être accompagné d'un changement politique fort.

Un grand merci à Laurent GARDE du CERPAM pour son exposé précis et complet et à Yann SOURIAU, Maire de Chichilianne pour son témoignage particulièrement éclairant sur la réalité de la chaîne de conséquences dramatiques que les territoires vivent en raison de la prédation. Un grand merci à Pierre-Yves BONNIVARD, de l'USAPR qui par les Journées de pastoralisme m'a fait connaître ces personnes."

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