jeudi 15 décembre 2016

LE LOUP? NON, LES ÉLEVEURS, LES BERGERS ET LEURS BREBIS SONT ENTRÉS DANS PARIS

De notre correspondante à Paris : le 14/12/2016 à 18h48

"Lorsque je suis arrivée aux Tuileries vers 15H30, j'ai trouvé  les brebis et les éleveurs enfermés dans le jardin. On communiquait à travers les grilles.

Dès leur arrivée ce matin à 7H30, les autorités du musée du Louvre, ou la mairie de Paris (on ne sait pas exactement), les avaient enfermés, le public ne pouvait plus traverser les Tuileries.

A 16H environ, les éleveurs de la Confédération Paysanne ont fait sauter le verrou et ouvert les grilles.

Les éleveurs ont agité les sonnailles, distribué des tracts au public qui entrait dans le jardin.
Puis la sécurité du Louvre est arrivée. Ils voulaient fermer le jardin à nouveau. Rien n'a bougé jusqu'à 17H, à la tombée de la nuit. 

C'est alors qu'une poignée de CRS, arrivée en renfort, a pris les choses en main. Ils ont à nouveau enfermé les brebis, les éleveurs et...le public, dont des Japonais et autres touristes... Apparemment, les mêmes autorités ont prévu une sortie à l'opposé, vers la place de la Concorde...

Pendant ce temps, une délégation de la Confédération de paysanne n'a cessé de poser ses revendications auprès du ministère de l'Agriculture et celui de l'Environnement. Du côté de Le Foll, l'écoute semble avoir été attentive, du côté Pompili, blocage absolu. Or c'est l'environnement qui a la main sur le problème du loup et autres prédateurs... Vous trouverez le communiqué de la Conf en pièce jointe. 

Résultat, les éleveurs passent la nuit dans les Tuileries avec leurs brebis. 

Pour l'instant, la police n'a pas gazé les brebis sagement occupées à brouter les pelouses. Les éleveurs ont fait attention à ce qu'elles n'aillent pas dans les plate-bandes
Françoise Degert





Bagnolet, le 14 décembre 2016
COMMUNIQUE DE PRESSE
Action loups :

Les paysannes et paysans installés depuis ce matin dans le parc des Tuileries avec une centaine de
brebis ont été reçus par le cabinet de Stéphane Le Foll et par Barbara Pompili. Si le ministère de
l'Agriculture a avancé sur ce qui est de son ressort, la secrétaire d'État à la Biodiversité n'a pas été
en mesure de répondre à nos attentes sans l'avis du ministère de l'Environnement. Celui-ci restant
sourd à nos demandes, nous restons aux Tuileries !

Notre mobilisation a d'ores et déjà permis d'obtenir un engagement sur le paiement des indemnités à la mise en place des moyens de protection en souffrance depuis 2015. Nous sommes par ailleurs tombés d'accord sur l'utilité des brigades d’intervention afin de cibler les prélèvements, mais la mise en œuvre dépend du ministère de l'Environnement... Concernant le projet de soumettre l'indemnisation des animaux morts à la mise en place de moyens de protection, ces deux rendez-vous ont permis d'avancer sur le fait que, quelle que soit sa situation, l'éleveur ne peut pas être considéré comme coupable des attaques de loups. Enfin, Stéphane Le Foll a affirmé travailler en lien avec certains de ses collègues européens sur le déclassement des loups dans la convention de Berne mais là encore ce sont les ministres de l'Environnement qui doivent y travailler.

Face à la pression croissante de la prédation, les paysans de la Conf' sont déterminés à rester mobilisés jusqu'à obtention de réelles avancées. Le silence du ministère de l'Environnement est inacceptable ! Nous restons aux Tuileries et, puisque nous venons de rouvrir les grilles, invitons ceux qui le souhaitent à venir échanger sur la prédation, l'élevage paysan, et le pastoralisme.


Bagnolet, le 16 décembre 2016
COMMUNIQUE DE PRESSE

Action loups :
La détermination de la Conf' a payé !
Il aura fallu moins de 24h d'occupation du jardin des Tuileries, à Paris, pour que la Confédération paysanne obtienne des engagements attendus par tous les éleveurs confrontés à la prédation depuis des années. Après de premières avancées actées au ministère de l'Agriculture à midi, c'est en pleine nuit que les services de la ministre de l'Environnement ont, eux aussi, pris des engagements écrits :
  • Le paiement des mesures de protection ainsi que les indemnisations des dommages seront assurés dans les prochaines semaines ;
  • La brigade d'intervention sera renforcée afin de lui permettre d'agir sur tout le territoire concerné par la prédation ;
  • Des tirs de défense et des tirs de défense renforcés supplémentaires seront autorisés ;
  • La semaine prochaine, les services du ministère engageront un travail avec leurs homologues européens pour faire évoluer le statut du loup dans la Directive Habitat Faune Flore.
Par ailleurs, le projet de conditionner l'indemnisation des animaux victimes d'attaques à la mise en place de moyens de protection devrait être revu.

La Confédération paysanne se félicite que sa mobilisation ait permis que la détresse des éleveuses et éleveurs soumis à la prédation des loups soit enfin prise en compte. Par ces engagements, les ministères de l'Agriculture et de l'Environnement font le choix de soutenir l'élevage paysan et le pastoralisme, essentiels à la vie des territoires, à l'emploi, et à la société dans son ensemble. Les paysannes et paysans qui occupent le jardin des Tuileries, ainsi que leurs brebis, vont donc quitter les lieux ce matin vers 8h.
Contacts :
Annie Sic, Secrétaire nationale en charge du dossier loups : 06 86 23 25 21
Laurent Pinatel, Porte-parole : 06 80 58 97 22
Elina Bouchet, Chargée de communication : 06 95 29 80 78
104 rue Robespierre - 93170 Bagnolet - Tel. 01 43 62 04 04 - Fax. 01 43 62 80 03
contact@confederationpaysanne.fr - www.confederationpaysanne.fr


De l'Association Éleveurs et Bergers du Vercors:
Nous saluons l'action de la confédération paysanne.

Nous savons ce que valent les promesses des ministères concernés, la vigilance s'imposera donc et la confédération devra s'en nul doute exercer d'autres pressions pour parvenir aux objectifs fixés.

Mme Royal nous a servi le couplet de l'évolution le statut du loup dans la Directive Habitat Faune Flore plusieurs fois mais quelle est la position de la France dans la réflexion actuelle de la modification de la directive habitat en ce qui concerne les grands prédateurs ?
Décision des députés européens ??

De quels moyens dispose la confédération pour s' assurer que les services des ministères engageront bien une démarche avec leurs homologues européens ??

Si un syndicat peut obtenir de tels engagements en 24H pourquoi le syndicat majoritaire n'y est jamais parvenu ??

Le conditionnel ( devrait être revu)  concernant le  projet de conditionner l'indemnisation des animaux victimes d'attaques à la mise en place de moyens de protection nécessitera probablement de la part de la conf une attention de tous les instants...

S'il est souhaitable d'avoir une brigade renforcée sur tout le territoire il serait aussi souhaitable d'avoir un quota de plus de 36 loups qui ne limite même pas la reproduction annuelle des 300 loups officiellement en France.

 Il y a 20 ans que les ministères de l'agriculture et de l'écologie ne soutiennent plus l'élevage paysan ni le pastoralisme qu'ils ont fait le choix de condamner en signant la convention de Berne et en ne faisant aucun effort de révision de la directive habitat malgré les déclarations récentes de Mme Royal.

Alors si la Confédération Paysanne a obtenu  un changement  de politique, les éleveurs que nous représentons  en seront infiniment reconnaissants mais l'expérience nous a appris que les promesses en politique ne sont pas des actes.

A suivre
Annette Jouvent
Secrétariat de l'Association des Éleveurs et Bergers du Vercors Drôme-Isère



Du Collectif des Éleveurs de la Région des Causses, de la Lozère et de leur Environnement:
L'association le CERCLE a pris connaissance par la presse de l'action de la confédération paysanne; bien que louable, cette action ne conduira à rien.

Seule une action coordonnée de tous les acteurs concernés par la prédation aura quelques chances d'écoute.

Les éleveurs de tous les pays devront travailler ensemble pour être audibles; les élus concernés par l'ensemble des problématiques connexes également.

Les initiatives isolées sont de petits coups de boutoirs face à une machine de guerre de destruction du pastoralisme et de rewilding très bien organisée et puissante financièrement.

Les institutions qui soutiennent cette machine à broyer le pastoralisme conduisent en réalité à une réorientation des flux financiers appelée pudiquement "verdissement de la PAC" et qui sont de fait du greenwashing et deviens de l'écologie punitive.

La disparition programmée d'une minorité ( les éleveurs, bergers ) n'émeut que peu de citoyens au même titre que certaines ethnies dans d'autres contrées; l'Europe et la France en seront comptables.

Pour le CERCLE  André Baret



De notre infatigable "Dauphinois" http://federationdesacteursruraux.blogspot.fr/2016/12/les-brebis-sont-entrees-dans-paris.html

Souhaitons que les brebis n'aient pas trop souffert de la pollution. 


1 commentaire:

  1. Vous avez très bien fait à Paris, même si au final vous n'obtenez pas grand chose (les autres n'ont pas fait mieux). Il ne faut pas cesser de les harceler, montrer que nous sommes là, et que l'on ne lâchera de toutes façons pas le morceau, malgré les poignées de billets distribuées dont certains finissent par s'accommoder et qui s'assoupissent jusqu'au prochain gros carton.

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