dimanche 7 janvier 2018

CHARLIE HEBDO, 3 ANS APRÈS...

LOUP, QUAND CHARLIE HEBDO RENIE CE POURQUOI NOUS L'AVONS AIMÉ

Dans un N° de Charlie Hebdo en Novembre 2015  (voir en bas de page), quelle ne fut pas notre surprise d'y trouver un article "CHASSE AUX LOUPS" qui glorifie tout ce que le journal a vocation d'habitude à dénoncer. Un article de propagande dont le but est de stigmatiser et diffamer les ruraux qui sont les seuls à participer à la cohabitation avec le loup.
Car n'en déplaise à ceux qui mettent en avant cette idéologie, ce ne sont, ni Charlie, ni l'ASPAS qui a dicté son idéologie pour cet article, ni aucun des promoteurs du retour des grands carnivores dans les zones de petits élevages respectueux, qui subiront l'ombre d'une contrainte liée à cette coexistence forcée!

Pourquoi cet article peut il être considéré comme support de désinformation ? :
Parce que cet article montre toute l’ignorance de ce média quant à la réalité de terrain, il se propose de juger sans que les condamnés puissent se défendre.
Pour mieux comprendre la stigmatisation du monde rural faite dans cet article de Charlie hebdo, il est bon de connaître le support qui a servi de base pour diffamer les petits éleveurs et bergers : LOUP, VIDÉO A SENS UNIQUE

Lorsque vous affirmez : "Tant que les troupeaux ne seront pas correctement gardés et nous en avons fait la preuve..."
Non, vous n'avez fait la preuve de rien, si ce n'est celle de votre incapacité à relayer une information objective dans le respect de vos lecteurs.
Cette vidéo à laquelle vous faites allusion ne parle en aucun cas de la manière dont sont protégés ou non les troupeaux. Elle montre des lots rassemblés derrière des clôtures mobiles électrifiées conformes à la législation concernant les mesures à mettre en place pour la protection des troupeaux.
Cette vidéo ne mentionne pas : si les animaux sont rentrés le soir, ne demande pas aux éleveurs concernés pourquoi les chiens sont absents lors du tournage clandestin, ni pour quelle raison ces lots sont parqués, ni à quelle distance de la ferme, ni combien d'attaques les éleveurs en question ont subies, ni si ces éleveurs possèdent le permis de chasse et le droit de tir, ni quelle est leur position sur la prédation, ni s'ils sont éligibles aux aides, etc., etc.
Cet article juge, accable et tente de cristalliser le ressenti du peuple «éclairé» contre les «obscurantistes» ruraux. En évitant de citer les nombreux témoignages de bergers qui sont attaqués de jour en présence des chiens, ou des animaux victimes dans des parcs dont les normes sont biens supérieures à celles préconisées par le Plan National Loup, vous dévoilez vos intentions. 
Cette vidéo de propagande à sens unique ne sert qu'à prouver l'idéologie de l'association dont vous reprenez le thème sans même savoir de quoi vous parlez : "Si la cohabitation entre les moutons et les loups n’est pas possible, ce sont les moutons qu’il faut retirer de nos espaces naturels, et non les animaux sauvages !"

Lorsque vous affirmez :"les éleveurs ne sont pas soumis à mettre en place les dispositifs de protection". Dans ce cas précis, vous devriez être satisfaits puisque les éleveurs qui ne mettent pas en place les mesures de protections ne peuvent demander ni les tirs de défense, ni les tirs de prélèvements et ne feront donc aucun mal aux loups.

Lorsque vous affirmez "des centaines de millions d'euros de subventions pour les éleveurs ovins!" , vous devriez avoir honte de fustiger des paysans qui luttent pour une agriculture raisonnable face à une agriculture industrielle prédatrice pour les véritables agriculteurs, les territoires et l’environnement. Combien les médias reçoivent ils de subventions annuelles? 
En 2015, les aides à la brebis reposent sur une aide de base de 18 € (montant ajustable en fonction du nombre de brebis déclarées) aux éleveurs détenteurs d’un troupeau composé d’au moins 50 brebis (maintien du niveau actuel) avec un seuil de productivité de 0,4 agneau vendu ; les agnelles pour le renouvellement ne sont donc pas prises en compte.
En plus de cette aide de base, l’éleveur pourra percevoir :
2 €/brebis pour les 500 premières brebis par exploitation (avec transparence Gaec) ;
3 €/brebis si sa production est contractualisée ;
6 €/brebis si le taux de productivité de son troupeau est supérieur à 0,8 agneau vendu par brebis pour l’année civile 2014. Cette aide pourra être cependant versée si l’éleveur est certifié au titre d’une démarche qualité (AOP, IGP, ODG, CCP, AB) ou il s’agit d’un nouvel installé (date d’installation retenue entre le 1er janvier 2013 et le 31 janvier 2015).
En cas de pertes importantes dues à la prédation, le troupeau passant en dessous de 0,8 agneau vendu et ne touchera rien en cas de seuil descendant au dessous de 0.4.
Ndlr: ce sont surtout les petits élevages  qui sont victimes des loups et qui en appliquant ces mesures de protections incompatibles avec le cahier des charges pour les démarches qualité, risquent de perdre le label, mettant en danger leurs finances et leurs pérennités. Mais encore eût-il fallu le savoir, avant d'affirmer des inepties.

En 2015 nous avions demandé un droit de réponse au journal Charlie Hebdo qui n'a jamais daigné répondre.
La réponse de Margot, éleveuse incriminé dans ce support vidéo ne sera jamais publiée dans Charlie. 

Aujourd'hui, pour le dramatique anniversaire de l'attentat du 7 janvier, nous entendons sur toutes les ondes la voix du journaliste Fabrice Nicolino blessé au cours de cette inadmissible agression. Cela nous donne envie de zapper, car qui mieux que Nicolino peut incarner, au sein de la petite équipe du journal, la démesure du fondamentalisme du tout sauvage ?
Je cite :  "Cette grande bataille est belle, somptueuse même, et grandira tous ceux qui y participeront du bon côté de la barricade. Car il y a barricade. Et les autres vieilliront, et mourront avec une photo de loup braconné au-dessus de leur lit de subclaquant." 
A méditer : par extension, dans la rhétorique ci-dessus, un subclaquant est quelqu'un qui n'a pas conscience de vivre, qui est en mort perpétuelle, destiné à disparaître puisqu'il ne se situe pas du bon coté, du coté de ceux qui sont sûrs de détenir « la vérité » sans jamais se remettre en question et de vouloir l'appliquer à travers « cette grande belle et somptueuse bataille ». 

Article de solidarité avec Charlie écrit le 7 janvier 2015 : HORS SUJET, SOLIDARITÉ AVEC CEUX QUI ONT BERCE MA JEUNESSE

Depuis 2015, il est possible que Charlie ait écrit d'autres inepties sur la vie des bergers, mais ne comptez pas sur moi pour les lire. 


Extrait de la réponse de Margot : "Nous sortons nos brebis la journée, gardées dans des parcs électrifiés (la gestion en parcs nous permet de travailler sur les autres productions et de garder du temps pour la vie de famille,...), et les rentrons la nuit en bergerie. Le loup attaquant encore majoritairement la nuit dans le secteur, nous avons jusqu'à maintenant été épargnés. Mais nous vivons cette situation comme un sursis ; que le loup vienne à attaquer le jour et c'en est fini de notre élevage. Ce que montre cette vidéo, et c'est regrettable, c'est avant tout à quel point ses auteurs ignorent tout de nos pratiques. A terme, de telles agissements ne peuvent qu'entraîner une rupture entre la société civile et ses paysans et faire la part belle à l'agriculture industrielle que nous combattons."

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