mardi 8 novembre 2016

LOUP, EN ITALIE COMME EN FRANCE...

À propos du Film «Storie di uomini e di lupi» présenté à Bergame dans le cadre du Festival du pastoralisme 2016.
http://www.ecodibergamo.it/planner/dettaglio/film-storie-di-uomini-e-di-lupi_1063690_832/

Ce film, tourné dans le Piémont et en France, recueille les témoignages des deux «parties» opposées sans prendre position :
- d’un coté les universitaires spécialistes du loup qui souhaitent son expansion et l’augmentation de sa population,
-de l’autre les éleveurs les bergers.
Dans le Piémont les proies des loups ne sont pas uniquement les ovins/caprins mais aussi les bovins; et les éleveurs, qui grâce aux alpages parvenaient à alléger les coûts élevés (par rapport à la baisse du prix de la viande), ont dû modifier complètement leurs méthodes de gestion. Fini les mises bas en montagne. Mais cela ne suffit pas à éviter les prédations. Les éleveurs de moutons et de chèvres se sont tous équipés de clôtures électriques et pour beaucoup de chiens de protection. Mais les prédations continuent parce que le loup est un animal très intelligent capable de repérer les points faibles des défenses et les moments plus propices pour attaquer.
De l'autre côté de la barricade on exalte « le retour aux équilibres naturels » en ignorant quasiment les problèmes sociaux qui en découlent et en ignorant que les éleveurs et les bergers ont permis une gestion du territoire qui s’avère importante aussi pour les zones densément peuplées et industrialisées en aval.
- Pour les éleveurs et les bergers il en résulte un sentiment d’amertume du fait d’une répartition très déséquilibrée des charges et des avantages d’une telle opération :
- En ville et dans les plaines on salue la présence du loup mais on ne renonce à aucun avantage de la modernité, du consumérisme, de l'industrialisation de l’agriculture. La nature doit « revenir » uniquement là où les acteurs sociaux sont trop faibles pour s’opposer à une re-naturalisation décidée en ville peut-être pour une opération de bonne conscience de surface, pour faire semblant de « remédier » aux dommages infligés aux écosystèmes. Mais les bergers et les alpagistes n’utilisent pas de pesticides, n’émettent pas de CO2, et utilisent des ressources renouvelables.  Et pourtant ce sont eux qui payent l’opération de retour du loup. Ce qui provoque un très fort ressentiment.
Sur ces problématiques concernant des aspects économiques, sociaux, environnementaux se greffe la forte valeur symbolique et émotionnelle du loup qui a toujours suscité chez l’homme de la haine ou de l’admiration (allant jusqu’à l’identification). Un sujet qui divise en profondeur et fait ressortir les contradictions de notre époque comportant davantage de paradoxes, d'hypocrisie et d’ambiguïté que les époques passées.
Difficile de traiter de cette question dans un film. Le choix de laisser les protagonistes s’exprimer était donc obligatoire, tout comme celui de ne pas en tirer de conclusions. Une histoire de ce genre ne peut avoir de fin tragique ou heureuse. Il s’agit d’un conflit ouvert (et qui le sera pour longtemps). Contrairement à tant de  documentaires environnementalismes sirupeux, ce film permet, à ceux qui sont disposés à laisser leurs préjugés à la maison, de commencer à s'orienter dans un sujet comportant de nombreux aspects et qui demande d’aller au-delà des apparences.




Le billet d'Ouragan : Mais pour dés écologistes culpabilisants et incapables de renoncer au confort que nos sociétés proposent au détriment de toute morale ou préservation de la planète, cela reste impossible, surtout lorsque le loup leur sert de rédempteur. Tapez sur les derniers ruraux qui impactent le moins la nature est devenu leur masturbation intellectuelle préférée.


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