dimanche 15 novembre 2015

LOUP, VIDÉO A SENS UNIQUE

L'ASPAS se distingue une fois de plus au travers d'une vidéo clandestine qui est loin de refléter la réalité. Quatre troupeaux filmés en dehors de l'alpage, dans des champs autours des fermes. Des lots parqués derrière des clôtures électrifiées qui permettent à l’éleveur de pouvoir gérer ses animaux en apportant à chaque lot la meilleure réponse en fonction des besoins.
La vidéo a été supprimé grâce à la pression des éleveurs.

Devoir protéger ces lots par des mesures coûteuses et difficiles à mettre en place revient à condamner les petits élevages et ça, les défenseurs du loup le savent, eux qui n'accepteront jamais l'ombre d'une contrainte liée à la prédation.
A savoir, la très grande majorité de ces lots sont rentrés avant la nuit

Le remède des chiens de protections à l'intérieur des petits parcs mobiles qui desservent les alentours des exploitations et permettent de parceller les regains aux fin d’éviter le gaspillage et de contrôler l’alimentation des brebis en fonction de leur besoin , le remède est pire que le problème. En effet, si un loup, ou une meute se présente, le courroux des chiens affole le troupeau avec pour résultat la rupture par bousculade du parc électrifié et le loup n'a plus qu'a se servir. Et ça le loup l'a compris depuis longtemps, de même que les chiens qui sautent le filet pour poursuivre le loup chargé de diversion pendant que le reste de la meute se sert. Ces chiens livrés à eux même et confrontés au animaux en stabulation libre derrière la clôture électrique s'ennuient et cause de gros dégâts en jouant avec les petits agneaux.

Extrait du témoignage de: AntoineLE GAL Berger et éleveur dans le Queyras
"A mon avis, l’efficacité des patous varie beaucoup selon les situations.
Ici, les éleveurs ne nous ont pas mis de patous, ce qui simplifie les problèmes avec les touristes. Les randonneurs sont nombreux dans le Queyras, comme sur le GR 58 qui traverse le vallon d’Urine où nous pâturons en août. Du fait de ces problèmes, des maires n’acceptent plus les patous sur leur commune.
Á la descente de montagne, les patous sont difficiles à gérer, autant aux abords des villages qu’enfermés dans les bergeries où ils deviennent fous.

D’après moi, les chiens de protection peuvent être valables lorsqu’il n’y a pas trop de loups, lorsque les meutes ne sont pas trop importantes. Dans le Haut-Verdon, on a pratiqué la couchade libre, nous étions 2 bergers avec 3 patous et nous avons malgré tout été attaqués en plein jour"


La proposition de mettre un gardien nous renvoie au moyen age ou les enfants gardaient les troupeaux pendant que les adultes vaquaient aux travaux de la ferme. Cette proposition est totalement incompatible avec la pérennité financière d'une exploitation. Encore plus incompatible avec la pratique des lots mis à l'herbe. Une pratique qui permet de coller au plus prés pour la production d'agneaux labellisés, ceux recherchés par les consommateurs, ceux qui peuvent encore rivaliser avec les importations des pays ou il n'y a pas de prédateurs. L'éleveur dispose avec cette méthode d'un outil de gestion efficace et moderne,
permettant de proposer une alimentation ciblée en fonction de la physionomie des lots (brebis gestantes, allaitantes, préparation à la saillie....)

Si le berger peut être envisagé sur les regroupements en alpage, cela n’empêche ni les attaques, ni les problèmes liées aux chiens en présence des randonneurs.


La proposition de mettre des clôtures mobiles plus hautes et plus solides et surtout plus lourdes est une vue de l'esprit de ceux qui ne seront jamais là pour les déplacer plusieurs fois par semaines.
Les clôtures mobiles de 1.80 que nous avons testées ne tiennent ni au vent, ni en sol mouillés et sont une contrainte insurmontable a mettre en œuvre.

De plus, dans les parcs fixes, plus haut et plus consistant, les loups ont toujours réussis à s'introduire et à causer des pertes encore plus importantes du fait que les animaux ne peuvent pas s'enfuir.


Voilà donc une belle affaire pour stigmatiser les éleveurs:
Cette vidéo ne parle en aucun cas de la manière dont sont protégés ou non les troupeaux. Elle montre des lots rassemblés derrières des clôtures mobiles électrifiées conformes a la législation sur les mesures de protection, sans mentionner si les animaux sont rentrés le soir, ne demande pas aux éleveurs concernés pourquoi les chiens sont absents lors du tournage clandestin, ni pour quelle raison ces lots sont ils parqués, ni à quelle distance de la ferme, ni combien d'attaques les éleveurs en question ont ils subits, ni si ces éleveurs possèdent le permis de chasse et le droit de tir, ni quelle est leur position sur la prédation, ni si ils sont éligibles aux aides, etc etc.,

Une méthode de communication qui reflète simplement l'état d'esprit mesquin et sordide de ceux qui veulent faire passer une idéologie dont la finalité n'a rien à voir avec la biodiversité. Cette vidéos n'ouvre pas le débat puisqu’aucun droit de réponse ne peut y être associés.

Une méthode tellement sordide, qu'elle apportera encore plus de ressenti envers les prédateurs que ces inconscients croyaient défendre.

Une méthode dont le but est de faire un amalgame afin de stigmatiser l'ensemble de ceux qui sont en fait les seuls à participer à la cohabitation.
Car n'en déplaise à ceux qui se servent de cette vidéo, ce ne sont, ni l'aspas, ni aucun des promoteurs du retour des grands carnivores dans les zones de petits élevages respectueuxqui subiront l'ombre d'une contrainte liée à cette cohabitation!


La seule bonne note c'est qu'ils reconnaissent enfin que se sont bien les loups qui posent problèmes.

A contrario, voici une courte vidéo ouverte aux commentaires "expliquer moi le loup"





Partout, dans tout les pays, les instances demandent toujours plus de protection, ce qui n’arrête pas la prédation d'augmenter. Le Nouveau Plan de conservation et de gestion du loup en Italie en est l'illustration parfaite qui demande : "une surveillance et/ou restriction du pâturage en semi-liberté en particuliers dans les alpages, plus de protection pour les troupeaux..plus de surveillance et répression de la solution à l’italienne pour limiter les loups (braconnage)."

La problématique est la même pour tous les éleveurs et bergers de tous les pays :"Et il n’y a pas de réparations pour le dommage, la douleur et le stress des humains et des animaux, et pas non plus de dissuadeurs (rapidement ridiculisés par l’intelligence des prédateurs), de chiens de troupeau (dévorés) ou d’enclos avec des treillis soudés qui tiennent. L’impossible projet, sur ces terres, n’aurait même pas dû être une hypothèse, si sa faisabilité avait été évaluée avec une approche réaliste et une responsabilité de compétences."Lucia Morelli, psychosociologue

Témoignage de la saison sur l'alpage du jocou :

Mieux connaitre l'ASPAS :http://leloupdanslehautdiois.blogspot.com/2013/10/campagne-dintoxication-pour-la-defense.html

http://leloupdanslehautdiois.blogspot.com/2015/07/loup-pour-l-aspas-aucune-morale-aucune.html



ÉPILOGUE: Cette vidéo clandestine et à sens unique destinée à ceux pour qui le pastoralisme est une pratique abstraite, ne convaincra jamais ceux qui ont envie de savoir et qui gardent leur libre arbitre.

Car la finalité sera toujours la même "dans les zones ou évolueront les grands prédateurs, sont inclus les secteurs où doivent être établies de fortes restrictions à l’élevage, en accord avec les réalités locales, afin que l’élevage ne perturbe pas les carnivores. /…/ »" Prôné par : l'Institut Européen pour les Grands Carnivore (LCIE), l'Union Intenationale pour la Conservation de la Nature (UICN), le Fond Mondial pour le Sauvage (WWF), car les instances européennes en charge des prédateurs le savent :

il n'existe aucune solution pour protéger efficacement les troupeaux.
Le LCIE a toujours parlé d'un challenge unique - un pari
 (ex :« Guidelines for population level management plans for large carnivores ». LCIE 2008 - 6.4 p.27 ): « Comme nous l'avons vu, les grands carnivores, comme groupe d'espèces, représentent un nombre de challenges uniques quand nous essayons de les conserver dans des écosystèmes densément peuplés, à dominante humaine et fortement modifiés, comme ceux en Europe » ... … « Ces challenges ont le potentiel d'avoir localement de graves répercussions sur ...

1) le cheptel …
2) les proies sauvages qui représentent des ressources de grande valeur pour les chasseurs …
3) la peur qu'ils induisent chez de nombreuses personnes ...
4) leur association à une large gamme de conflits sociaux …..
5) le fait qu'en de rares occasions, les loups et les ours peuvent représenter une menace pour la sécurité humaine en s'attaquant à des humains ... »


ET UNE FOIS LES BREBIS ENFERMÉES, OU DISPARUES, QU'ADVIENDRA T'IL DES VACHES ET DES CHEVAUX ?

En effet, sur tout l’arc Nord-Portugal, Galice, Asturies, Cantabrie, très impacté par le loup, les éleveurs ont modifié la proportion gros et petit bétail de leur cheptel justement à cause de l’impact des loups sur chèvres et brebis. Dans les Asturies, cela a eu des conséquences dramatiques sur la fabrication fromagère.
Mais les loups se sont adaptés et attaquent bovins et équins ce qui entraîne une autre conséquence tout aussi dramatique : la baisse du nombre de bovins en estive !

La réaction des éleveurs


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