Anna Arnedeo réplique aux clichés des animalistes ( ceux qui profèrent:
"De toute façon ils sont dédommagés, pourquoi se plaignent-ils ces c...s de bergers?....") elle rétorque: " Vous seriez contents de voir tuer votre petit chien
par un loup et de pouvoir vous en acheter un autre grâce aux subventions
de la Région (qui arrivent un an après....)?
(09.03.17) Parallèlement à un très grand nombre d'attestations de
solidarité la ferme prise de position de la bergère Mme Anna Arneodo
a recueilli, comme cela était prévisible, aussi des commentaires
négatifs.
Les animalistes considèrent que la répétition à l'infini de
leurs réprimandes :
"de toute façon on leur rembourse leurs animaux",
" c'est de leur faute car ils n'utilisent pas les filets ni les chiens" suffisent pour éviter que l'opinion publique ne s'interroge sur l'injustice
sociale endurée par les bergers. Ils subissent tous les conséquences
d'une "coexistence avec le loup", décidée en ville, par qui a
certainement une vie plus agréable que la leur.
Voici un gracieux commentaire :
....les bêtes qui tendanciellement meurent victimes des prédateurs,
sont vieilles, affaiblies ou malades. Sauf que les Régions ont une
assurance et les dégâts elles te les remboursent. Cependant elles te les
remboursent au prix d'une tête jeune,saine. Donc pourquoi se
plaint-elle? (celle qui "se plaint"c'est Anna)
De ces postures émane une forme séculaire de mépris des paysans et
des bergers, émane une vision mécaniste, réductionniste, dualiste d'une
pensée qui n'a rien à voir avec l'écologie, qui n'a rien à voir avec la
conscience de l'unité des systèmes du vivant, de l'unité de ces
dimensions biologiques, sociales, psychologiques, spirituelles que la
société moderne, bourgeoise et industrielle a différenciées (entraînant
les néfastes conséquences sociales et environnementales que nous
connaissons).
Le "parti du loup" s'est arrêté à la pensée cartésienne, à
l'animal machine, au dualisme humain-nature (en réduisant la
supériorité de l'humain à celle d'une nature idéalisée).
- La brebis est " une machine à viande" et sa souffrance n'a aucune valeur.
- Le loup est une "machine miraculeuse" qui,
dans une vision extrêmement simpliste de la réalité écologique,
surtout maintenue éloignée artificiellement de la réalité
sociale, reprend le concept de l'équilibre naturel.
En réalité les
animalistes attaquent les bergers avec des arguments très lourds,
vulgaires et outrageants.
Il y a derrière cela un mécanisme
de transfert:
- le loup est un animal noble et supérieur
- et nous, en nous
identifiant au loup nous sommes des super hommes;
- la brebis est un
beefteak ambulant et les bergers qui s'identifient à elle, sont des
êtres sous humains et nous nous foutons de leur désespérance.
C'est à ceux par contre , qui de bonne foi parlent du loup en
l'idéalisant mais sans en faire un drapeau idéologique à des fins de " nettoyage ethnique"
des bergers, que s'adresse cette seconde intervention d'Anna, quand
elle explique en détail le parcours du combattant auquel doit se
soumettre le berger qui a été victime de cette prédation.
Au point que souvent il renonce à faire cette démarche.
Il faut avoir présent à l'esprit, qu'en Piémont, où se trouve Anna, le
processus d'enquête et de liquidation des dommages est en moyenne
beaucoup plus efficace que dans les autres Régions.
Bonsoir,
Je ne sais à qui je suis en train de répondre, mais j'imagine parler
avec quelqu'un qui n'a jamais été berger ni eu à subir des attaques de
loups ni à présenter des demandes de remboursements de dégâts.
Avant tout le loup choisit comme proies les bêtes les meilleures, jeunes et souvent enceintes.
Quand le berger trouve une brebis tuée par un loup, il doit appeler
le vétérinaire de l'ASL (1) qui viendra constater que la prédation doit
bien être attribuée au loup. Il lui faut ensuite se rendre à son cabinet
pour prendre possession du procès verbal contenant la description de
l'attaque et la liste des bêtes tuées ou blessées (identifications
auriculaires, âge, préciser la mère si animal inférieur à l'âge
diagnostiqué).
Avec ce procès-verbal il faut se rendre
aux bureaux du CoSmAn ( l'organisme qui, en Piémont couvre par contrats
d'assurances les risques de pertes commerciales dans les élevages
zootechniques). C'est cet organisme qui délivre la police d'assurance sur
la base de laquelle sera effectué le remboursement (environ un an
après). Une fois terminée cette obligation, il faudra aller voir le
Maire de la Commune où a eu lieu la prédation, pour qu'il prenne un
décret autorisant le titulaire de l'alpage à enterrer l'animal victime
de la prédation, plutôt que de faire intervenir la société de ramassage
des carcasses, car il faut pourvoir au recyclage de ces dernières.
Le
jour suivant il faut revenir en Mairie pour signer une auto-certification
dans laquelle on déclare qu'on a procédé à l'ensevelissement des
carcasses (tout cela en tenant compte du fait que tous les protagonistes
impliqués, qui dans le délai de quelques heures tout au plus une nuit,
sangliers, renards ou corbeaux n'auront pas attendu pour manger, ronger
et faire disparaître tout ce que le loup aura laissé!)
Tenons compte que pour courir dans les différents bureaux, le berger
doit laisser son troupeau...:
- Où enfermé pendant des journées dans des
parcs électrifiés sans nourriture,
- Où bien le laisser libre de paître en
l'exposant à d'ultérieures attaques de loups?.....
Chaque brebis est remboursée sur la base d'une somme fixée au préétablie par
la Région, mais une brebis pratiquement toujours enceinte à la fin de
l'été, quand les attaques sont les plus fréquentes, aurait pu mettre bas un
ou deux agneaux ultérieurement, qui ne sont pas prévus dans le calcul
du remboursement *; en outre il n'existe pas de berger qui élève des
brebis pour en faire de la nourriture à loups: il les sélectionne, il
les prend chacune en affection, il connaît la mère de chacune et ses
aptitudes, il sait si elle donne du lait, si elle est prédisposée à
concevoir des jumeaux, si elle est attentionnée envers ses petits
agneaux....Peut être que ça vous ferait plaisir que le loup puisse tuer
votre petit chien, dans la mesure où grâce aux subventions régionales
vous pourriez en acheter un autre?.....Pour les bergers à chaque brebis il
peut arriver la même chose.
Je suis disponible pour
fournir à tous ceux qui le demanderaient, d'autres informations sur ces
procédures bureaucratiques et sur leur difficile coexistence avec nos
obligations quotidiennes.
Au revoir
Anna Arnedeo Borg.Marchion 8/A - Comboscuro
12020 - Monterosso Grana - CN -
0171 987 44
(les portables ne passent pas)
1/-
l'ASL (Association de Santé Locale) est en Italie une structure
officielle de proximité qui assure la gestion des prestations médicales
et de santé (NDT JF)
http://progetto-propast.blogspot.fr/2017/03/la-risposta-della-pastora-agli.html
* Ici Anna oublie de préciser que pour remplacer la brebis perdue, on doit garder une agnelle de remplacement que nous ne vendons donc pas. et qui n'est pas prévue dans le calcul du remboursement.
LE BILLET D'OURAGAN
Vous l'avez constaté, les écologistes français nous expliquent que les bergers Italiens sont exemplaires et les écologistes italiens que les bergers Italiens sont comme les français. Dans chaque pays la propagande écologiste n'a aucune morale, aucune déontologie et reflète tout simplement ce que serrait la politique des environnementalistes.
Avec Emmanuel Macron, partenaire du
WWF et de
l'UICN, les paysans ruraux bienveillants envers la biodiversité seront sacrifiés sur l'autel du tout sauvage. Mais le pire est qu'il devront participer à ce sacrifice ou subir le joug du front national.