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Bonjour, bienvenue aux personnes sensées, soucieuses de comprendre ce phénomène de société: "le culte du tout sauvage". Culte qui nous conduit vers une société dans laquelle tout est planifié pour servir des lobbys dont le but est la stérilisation de nos vies par, entre autre, la perte de savoir faire ancestraux et sages, afin d'avoir la main mise sur l'indépendance des peuples.(ouragan)
Les véritables créateurs des parcs nationaux du monde ne sont pas les idéologues et les
évangélistes du mouvement écologiste, mais les peuples indigènes qui ont façonné leurs paysages
grâce à un savoir et une vision emmagasinés à travers d'innombrables générations. (Stephen Corry)
Le courage c'est de chercher la vérité et de la dire ; ce n'est pas de subir la loi du mensonge triomphant aux services d'intérêts obscurs. (Ouragan d’après Jean Jaures)

Mes articles sont régulièrement mis a jour, soit par l'actualité les concernant, soit pour en rectifier des erreurs (que vous pouvez me signaler). Ils évolueront donc dans le temps, jusqu'au jour ou une solution pérenne, pour la sauvegarde des ruraux qui vivent de et en accord avec la nature, soit adoptée par nos gouvernements.

vendredi 15 décembre 2017

LES MESURES DE PROTECTION CONTRE LE LOUP : UN RÊVE OU UNE RÉALITÉ?

À l'heure ou l'administration Française envisage de conditionner les indemnisations des attaques à la mise en place des mesures de protection, il est bon de faire un tour d'horizon sur le sujet:

-La présence humaine :
Document construit à partir des données fournies par les services de l’Etat : ONCFS, DREAL RH, DDT 26
"Avec le déplacement des attaques des estives vers les parcours, la proportion de demandes pour protéger les petits troupeaux est croissante."
"Les attaques se produisent de jour comme de nuit .... La proportion d’attaques en pleine journée ne cesse de croître. Des attaques qui se produisent malgré la présence de bergers et de chiens de protection."
L'homme n'étant plus considéré comme un prédateur, de nombreux témoignages attestent des attaques de loup en présence des bergers, ou comme on l'a vu à Chichilianne dans l'Isère, le loup est venu achever la brebis sur le balcon de la ferme.
Déclaration de l'ONCFS : "...le troupeau de Cipières dans les Alpes-Maritimes, déjà attaqué 40 fois depuis le début de l’année 2017...il a été fait appel à la brigade nationale loup en complément des mesures de protection mises en place par l’éleveur : chiens de protection présents lors de l’attaque, gardiennage renforcé, parc de regroupement nocturne."

-Les parcs de regroupement pour la nuit :
Les parcs de nuits sont une aberration tant du point de vue du bien être des animaux que de celui de la préservation de la pelouse détruite par les incessants allers et retours. Sans parler de la concentration des déjections qui engendre une importante pollution.






Dans la nuit du 18 au 19 septembre, à la station de Valdrôme , le loup a attaqué à l’intérieur d’un parc de nuit électrifié doté de protections supérieures à celles préconisées au sein du Groupe national loup : 1,60 mètre de haut, 8 fils galvanisés fortement tendus avec retour extérieur, électrificateur surpuissant sur secteur. Un dispositif renforcé par deux chiens mais également par l’autorisation de tirs de défense. 


 












-Les chiens de protection
"les chiens de protections sont efficaces si ils sont là pour rappeler au prédateur qu'il ne peut s'approcher sans risques; cela ne fonctionne plus si loups et patous se côtoient toutes les nuits autour du troupeau. " cf Laurent Garde-France agricole 3595 page 10. 12 juin 2015
Il y a aujourd'hui officiellement plus de 3000 chiens de protection dans les Alpes et certainement beaucoup plus, pourtant les attaques ne cessent d'augmenter. Ces chiens sont de véritables problèmes ambulants pour les randonneurs mais aussi pour la faune sauvage. Marmottes, perdrix, lièvres, mais aussi chevreuils, chamois... sont victimes des chiens de protection.
Exemple d'un élevage ayant mis en place chiens de gardiennage et parc de nuit ; Septembre 2013 : Un ou plusieurs loups ont attaqué le troupeau protégé par des chiens d'un berger du Val d'Entraunes, dans le 06. Sur les sept chiens, six ont été mis hors d'état de protéger son troupeau…






chien blessé au combat








-Les études de terrains :
" Nous enseignons au loup qu’il ne risque rien s’il s’approche de l’homme et de ses troupeaux. Les premières années, les loups n’attaquaient que la nuit, il était rarissime qu’un berger le voit, et il aurait été impensable qu’il approche des maisons. Mais c’est comme le rat en laboratoire. Si vous mettez la récompense, même si vous multipliez les difficultés, vous apprenez au rat à les surmonter pour atteindre la récompense. 
Les moyens de protection ne sont que des obstacles que le loup apprend à déjouer pour atteindre la récompense." cf Laurent Garde, écologue au CERPAM




- Aperçut exhaustif des gadgets proposés par les défenseurs du loup
  • Le "système Fladry" , (des bandes suspendues au fils des parcs) Ce système était utilisé au moyen-âge pour rabattre les loups poursuivis par les louvetiers vers les pièges de captures ! Une différence tactique de taille utilisée entre un loup poursuivi et stressé et un loup affamé qui cherche la faille du système, et qui la trouvera, comme le précisent les éleveurs des USA qui ont utilisé le système sur des bovins : "efficacité de quelques heures à quelques jours, voire 2 mois"
  • Les fox lights utilisés à l'origine en Australie contre les renards. Recommandation du fournisseur pour un parc de 1 ha : 266 fox ligths à 100€ = 26 600€ . Remplacement de la pile tous les 4 mois : 3990€ par an
  • Le Monitoring qu'il faut placer sur la brebis, censé avertir le berger en cas d'augmentation de fréquence cardiaque. Imaginez le berger tiré de son sommeil parce que la brebis aura fait un cauchemar, ou ne trouvera plus son agneau, ou se sera fait peur ! Sans oublier la période des chaleurs ou s'ensuit de fortes augmentations de la palpitation du cœur de ces dames !
  • Le collier répulsif, un collier censé larguer un gaz répulsif sur un prédateur, affamé, en train d' attaquer, bourré d'adrénaline et en pleine frénésie.

Actualité : chez un éleveur ayant expérimenté différentes solutions "miracles" : "Quatre systèmes équipent une parcelle de 5 ha et demi environ. Or ils n'ont pas permis d'éviter une nouvelle attaque du loup au cours des dernières quarante-huit heures.
Particularité cette fois-ci : l'attaque a été perpétrée dans une parcelle équipée de "fox light"cf l'Est Républicain



En définitive, que ce soit en France ou chez nos voisins, le constat est le même. Le loup, et c'est tout à son honneur, est un animal intelligent. Poussé par les affres de la faim et muni d'une surprotection par des instances Européennes plus intéressées par les accords de libre-échange que par le pastoralisme traditionnel, il se débrouille toujours pour déjouer des mesures de protection de plus en plus sophistiquées et difficiles à mettre en œuvre.
De plus aucune aide n'est prévu pour les élevages autres que Caprins et Équins.

Une étude faite par l'INRA arrive à ces conclusions: 

  • La mise en œuvre de la protection modifierait le fonctionnement et les performances des élevages, les plus pâturants étant les plus impactés ; elle alourdirait le travail des éleveurs et nécessiterait le recours à du salariat ;
  • Les scenarii de repli important ou total en bergerie impacteraient très fortement la viabilité économique des élevages ;
  • A l’échelle du périmètre et pour protéger tous les lots d’animaux au pâturage, 3 400 kilomètres de clôtures fixes, 2 850 chiens et 74 salariés seraient nécessaires ;
  • Le coût annuel moyen de la protection par élevage serait de 24 000 euros (scenario conduite de troupeau non modifiée) ou 20 000 euros (conduite de troupeau modifiée a minima, afin de réduire les coûts de protection) ;
  • Compte tenu de la prise en charge partielle par le plan loup 2013-2017 du coût de protection, entre 25 et 40 % des élevages laitiers seraient sous le seuil de viabilité économique ;
  • La mise en œuvre de la protection dans les élevages aurait des conséquences néfastes sur les paysages et la biodiversité inféodée aux milieux ouverts, ainsi que sur la dynamique agricole locale.
Une étude faite en Bavière est encore plus significative : 
 l'estimation du coût de la sécurisation de tous les troupeaux présents sur son territoire et présentant un risque de prédation au loup:  ovins, caprins et jeunes bovins / équins.:
  • 57.405 km de clôture nécessaire
  • un investissement de 327 millions € 
  • un coût annuel de 35 millions € -
 http://www.lfl.bayern.de/.../informationen/177337/index.php 

A LIRE AUSSI, UN ARTICLE PRÉCURSEUR écrit en 2013

LES CLÔTURES CONTRE LE LOUP!




jeudi 14 décembre 2017

PRÉDATEURS, LES PETITS ÉLEVAGES LAITIERS SUR LA SELLETTE

Monsieur le Ministre de la transition écologique et  
solidaire
Ministère de la transition écologique
et solidaire
92055 Paris la Défense cedex
Le 10 décembre 2017

Objet : indemnisation des dégâts de loup, ours et lynx

Monsieur le Ministre,
En tant que président de l'association Bergers Fromagers Rhônalpins qui regroupe les éleveurs ovins lait de 8 départements, j'ai l'honneur d'attirer votre attention sur la question de l'indemnisation des dégâts dus au loup pour les éleveurs de brebis laitières de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Bien qu'aucun mandat ne me permette de m'exprimer au nom de l'ensemble des éleveurs ovins lait de France, je ne doute pas que ce courrier ne soit d'une portée assez générale pour la filière ovine laitière.

Je vous précise d'emblée que cette démarche n'est pas motivée par la défense corporatiste d'un groupe particulier d'éleveurs aux dépends des autres. Ce courrier vise uniquement à attirer votre attention sur les conséquences économiques dramatiques, visiblement sous-estimées, que subiront les éleveurs de brebis laitières de nos régions, si le projet de note relative à l’indemnisation des dommages causés par le loup, l’ours et le lynx aux troupeaux et animaux domestiques, que nous avons pu consulter, était appliqué en l'état.

J'attire votre attention sur deux points en particulier :

- le conditionnement des indemnisations à la mise en place de mesures de protection des
troupeaux.
Vous n'êtes pas sans ignorer l'extrême difficulté technique et économique que représenterait la mise en place des mesures de protection pour les grands troupeaux ovins laitiers des Causses. Cela a été mis en évidence par le rapport d'octobre 2017 établi par l'INRA. L'application de la circulaire susnommée aurait des conséquences également dramatiques pour les élevages de brebis laitières de notre région.
Comme le montre une enquête récente menée avec l'appui de la région Auvergne-Rhône-Alpes, les
troupeaux de brebis laitières de notre région sont à majorité fromagers (96%) et de petite taille (90 brebis en moyenne). Depuis dix ans, cette filière est extrêmement dynamique en terme de nouvelles
installations. Malgré leur petit effectif, les troupeaux sont souvent menés en plusieurs lots (agnelles,
adultes, lots de traites), qui pâturent la journée ou la nuit. Pour ces petits élevages, le salariat de
bergers n'est pas économiquement envisageable s'il est à la charge de l'éleveur. Le plan loup ne prévoit aucune aide pour les troupeaux de faible effectif.

Les autres mesures de protection prônées par vos services telles le confinement nocturne des
troupeaux, l'élevage et l'entretien de plusieurs chiens de protection, condition sine qua non d'une relative efficacité en cas d'attaque, ou une surveillance continue par gardiennage par les éleveurs déjà occupés à temps plein par les tâches nécessaires à leur activité (traite, fromagerie, cultures, commercialisation) sont techniquement et économiquement extrêmement difficiles à mettre en place. Il est donc impératif de laisser aux éleveurs la liberté de procéder au mieux de leurs possibilités et intérêts au choix des moyens utiles à la protection de leur troupeau, sans leur imposer des contraintes réglementaires à portée générale, qui seront inapplicables dans la majorité des cas. Il serait inconcevable de penser qu'un exploitant agricole dont la survie dépend de sa bonne gestion technique et économique puisse prendre des mesures moins efficaces pour protéger son activité que celles qui seraient imposées par l'administration !

- la compensation financière de pertes occasionnées par le loup.
J'attire tout particulièrement votre attention sur le fait que, pour des petits élevages laitiers fromagers, dont les surfaces pastorales primées sont fréquemment faibles, le revenu repose essentiellement sur la production de lait. La perte de seulement quelques individus (la perte de 3 à 5 brebis en une seule attaque n'est pas rare) peut mettre en péril, en une seule saison, la survie de l'exploitation toute entière si les indemnisations apportée par l'Etat ne couvrent pas le manque à gagner des exploitants. Le niveau d'indemnisation proposé dans le barème qui a été présenté aux organisations professionnelles et syndicales pour les ovins laits est en nette régression par rapport à la circulaire précédente de 2011, elle-même déjà très mal calibrée pour ce type d'élevage. Sans rentrer dans des détails techniques que nous pourrions vous développer au besoin, nous estimons par exemple que l'indemnisation de 525 euros proposée pour une brebis laitière fromagère revient à laisser à la charge de l'éleveur dans certains cas, entre le tiers et 3⁄4 de la perte subie ! Cela est consternant car cela revient à faire financer à l'avenir, encore plus qu'aujourd'hui, une part de l'alimentation du loup par les éleveurs eux-mêmes ! On peut remarquer en outre que l'indemnisation forfaitaire des pertes proposée pour des brebis laitières est toujours nettement inférieure à celle des caprins, et qu'aucune souplesse n'est prévue pour les ovins laits, permettant dans les cas particulièrement dramatiques et sur présentation de justificatifs, d'ajuster l'indemnisation aux pertes subies. Ce contraste est surprenant dans la mesure où, à notre connaissance, aucune donnée technique ou économique ne permet d'étayer un moindre coût d'élevage ou une moindre rentabilité des élevages ovins laits. Je ne peux supposer que cela soit dû à de simples considérations budgétaires qui s'exerceraient au détriment des éleveurs ovins.

En tout état de cause et pour les raisons évoquées ci-dessus, la proposition de barème ne peut
être acceptée par les éleveurs ovins lait de notre région, et elle fera probablement l'objet des plus vives contestations si elle devait être mise en application en l'état.

J'ai donc l'honneur de vous demander d'ajuster le niveau d'indemnisation des pertes de brebis laitières sur une estimation sérieuse du coût de remplacement d'une brebis laitière et de la perte financière du lait destiné à être vendu en laiterie ou transformé en fromages. A minima, il est impératif d'inclure dans ce barème la souplesse nécessaire permettant aux éleveurs de brebis laitières d'être indemnisés à hauteur des pertes réelles subies, sur la base de justificatifs simples telles la production laitière moyenne de leur troupeau et la valorisation moyenne du lait.

Espérant que ma requête ne vous laissera pas indifférent, je vous remercie par avance de l'intérêt que vous voudrez bien porter à ce dossier.

Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de ma très haute considération.

Yves ODOUARD
Président de Bergers Fromagers Rhônalpins
Pierre BIOT, Nadine FANGEAT, Alban CHOLVY, Julia BESSIN, Mélanie CHENE administrateurs
Bergers Fromagers Rhônalpin