Communiqué
de Presse suite au rendez vous à l’Élysée
du 28 Mars 2018
La
délégation des Territoires composée de Mélanie Brunet,
coprésidente du Cercle 12 , Olivier Maurin, président d’Elovel,
André Baret président du Cercle 48, Gérard Landrieu maire de
Prévenchères (48), Yann Souriau maire de Chichilianne (38),
Frédérique Puissat sénatrice de l’Isère, Patricia Morhet
Richaud sénatrice des Hautes-Alpes et de notre avocat Me Mollion, a
été reçue le 28 mars à l’Elysée par Mme Audrey Bourolleau,
conseillère à l’Agriculture de Mr Macron ainsi que Mr Bouillon,
Préfet coordonnateur du Plan Loup. L’entretien a duré 1h30.
attaque dans un parc électrifié de 1m60, et fil galva tendu à 250kg |
Les
lignes majeures du nouveau Plan Loup
étant inacceptables, il s’agit pour nous de mettre en
évidence que les choix faits et les propos tenus par les différents
décideurs de ce cadre de politique de développement des loups est
le fruit d’une politique hors-sol qu’il faut
modifier.
En
déifiant les loups pour construire un mythe on s’éloigne
inéluctablement des réalités. On le constate par le simple
exemple d’avoir la volonté d’augmenter le nombre de loups en
s’appuyant sur la mise en place de mesures de protection,
expérimentées depuis 20 ans, sans avoir pris conscience que
celles-ci ne fonctionnent pas puisque 90 % des troupeaux
attaqués sont des troupeaux protégés (source Chiffres Dreal
Auvergne).
Nous
venons donc présenter un état des lieux et poser plusieurs
questions, en commençant par dénoncer la fiabilité du comptage
des loups et la gestion des loups dans les parcs animaliers.
Nous exprimons le refus de la conditionnalité par le
constat de l’échec des mesures de protection, et mettons en
évidence l’impact insupportable sur la
biodiversité, sur
la sécurité publique
comme sur le
bien être animal.
Soumis aux attaques
incessantes des meutes de loups, 8000 molosses de protection imposés
par l’État, attaquent la faune sauvage, les habitants et les
randonneurs. Les maires, qui ont des responsabilités pénales, n’ont
aucun pouvoir pour enrayer cette catastrophe.
Nous
évoquons aussi le coût pharaonique de
la protection des loups,
la saisie de la cour des comptes par Marie-Noëlle Battistel
(députée),
Frédérique
Puissat (Sénatrice),
et
Patricia Morhet Richaud (Sénatrice)
ainsi
que tous les
aspects juridiques qui ne sont
pas respectés tant sur
la protection du pastoralisme, que celles des animaux et des bergers
ou éleveurs.
Et
enfin est venue
la question des hybrides et des analyses génétiques,
ainsi que
des outils pour réguler la prolifération mortifère de ces grands
canidés, comme la création d’une brigade loup par
massif.
Nous
soulignons que la conseillère du Président et le Préfet
coordonnateur nous écoutent avec beaucoup d’attention.
Mme
Bourolleau, conseillère agricole du Président tient d'abord à
nous affirmer que M. Macron est conscient des problèmes de prédation
des loups et qu'il est pour le gouvernement très important de
prendre des mesures pour diminuer cette prédation. Elle nous précise
que le plan vient à peine d'être validé et que par conséquent
nous ne pouvons pas encore en mesurer les effets, que nous sommes
dans une phase de concertation entre les différents acteurs. Ce type
de discours est fort décevant pour nous, même s'il est important
que le plus haut sommet de l’État, à savoir le président, soit
bien conscient qu'il existe un gros problème avec les loups/hybrides
et qu'il souhaite réellement « remettre l'éleveur au cœur
de la montagne ».
Le
préfet coordonnateur Bouillon répond dans
un premier temps à nos questionnements, notamment sur le coût du
plan loup, que l’État français a des comptes à rendre à
l'Europe et qu'il risque des astreintes supérieures s’il ne
respecte pas la protection des loups ! Oups, cette idée que
finalement il vaut mieux laisser disparaître le pastoralisme et
le tissu économique et social de nos territoires que de payer des
amendes à l’Europe nous choque ! Nous réagissons
fortement en exigeant des réponses concrètes pour réduire la
prédation alors même que ce plan loup prévoit plus de loups !
Le
Préfet s’engage à faire baisser la prédation et à nous
rencontrer régulièrement afin d’évaluer si l’objectif est
atteint. Mme Bourolleau et lui nous demandent à plusieurs reprises
de leur faire confiance.
Il
reconnaît ensuite que les méthodes de comptage ne sont pas
fiables et qu'elles seront par conséquent revues.
De
plus, nous apprenons que le chiffre de 500 loups pour la viabilité
de l’espèce ne repose sur aucune base scientifique mais sur un
compromis. Cela a été répété deux fois par Mr Bouillon.
Nous
rappelons qu’il y a aujourd’hui dans les parcs animaliers en
France 596 loups, largement suffisant
pour la viabilité de l’espèce, et que le problème
majeur de ces parcs est un excès de reproduction. L’État s’engage
très clairement à réaliser des contrôles rigoureux dans
ces parcs afin d’effectuer le suivi des loups, de leurs origines et
l’évolution des effectifs.
La
grande avancée : le Préfet annonce que l’État doit éliminer
les hybrides et les sortir des quotas. Nous informons le préfet
que l'Oncfs reconnaît la présence d'un hybride sur l'Aubrac.
Maintenant nous travaillons à la mise en pratique de cette mesure.
Nous
nous réjouissons que des membres de la délégation des Territoires
puissent faire partie de la mission qui travaillera sur le dossier
des hybrides. De plus le Préfet s’engage à faire la transparence
sur les analyses et à ce que les deux laboratoires se
rencontrent (Forgen et Antagène).
Brigade
loup : point positif : les agents de la brigade loup
verront leurs contrats pérennisés, au lieu de les remercier comme
prévu initialement. Les territoires pourront ainsi continuer de
bénéficier de leur expérience.
Contrairement
à ce qu’avait
exprimé le Président en
février dernier au SIA,
également promise
par Mme
S. Royal en 2016, la création d'une nouvelle brigade pour les
autres massifs n'est pas prévue.
Le
préfet Bouillon n’a pas exprimé d’opposition à notre
proposition de création de brigades loup locales (sur des budgets
locaux) et souhaite renforcer les équipes de louvetiers et les
former pour venir en aide aux éleveurs dans le cadre des
autorisations de tir.
Il
confirme que les départements de l'Aveyron et de la Lozère sont
reconnus non protégeables afin de devenir « front de
colonisation ». Nous faisons remarquer que la notion de non
protégeabilité n’est toujours pas définie et que la différence
entre la non protégeabilité des fronts de colonisation et les
territoires où la prédation est installée depuis longtemps, n’a
pas de sens.
Nous
rétorquons immédiatement que les autres territoires ne sont pas
davantage protégeables. Les aveyronnais et lozériens sont
satisfaits de cette classification, cependant ils pensent à leurs
collègues des autres départements et se battront pour que cette
disposition gagne
tous les massifs. Il est en effet injuste de
différencier le traitement des territoires en France !
Monsieur
Bouillon se rendra prochainement dans les départements
impactés, ce sera l’occasion de faire le point
sur les outils pour retirer les hybrides.
Nous continuons de défendre une véritable écologie exprimée dans l’adéquation du maintien des activités humaines durables et du respect de la nature.
Le communiqué de presse complet pour ceux qui désire en savoir plus sur la réalité du retour des loups dans nos zones d'élevage. Rencontre à l’Elysée du 28 Mars 2018