Lettre ouverte au
Groupe National Loup
Association des
Eleveurs et Bergers du Vercors-Drôme Isère
Fédération
Départementale Ovine de la Drôme
Association « Le
Cercle » Lozère
Le 17 Novembre aura
lieu un GNL dédié à la formalisation d’un test de comportement
sur les
chiens de
protection.
Ce test est censé
permettre de déterminer l'aptitude du chien au gardiennage mais
également
d'identifier les
reproducteurs pour sécuriser la filiation.
Ces épreuves visent
à évaluer la « qualité pastorale » du chien et sa « stabilité
émotionnelle ».
Elles devraient
permettre d’acter un programme de sélection des chiens même si
cet objectif
n’est pas
clairement exprimé.
Ces tests ont été
mis au point avec la participation de la Pastorale des Pyrénées
groupe pro-
ours notoire, proche
de Ferus.
Nous ne connaissons
que trop les intérêts matériels de la Pastorale des Pyrénéenne
et sa
proximité avec les
écologistes pour lui accorder le moindre crédit et savoir que son
principal
intérêt dans cette
affaire est mercantile.
Ceux qui travaillent
quotidiennement avec des chiens de protection ne veulent pas de tels
tests. La mise en
situation proposée est très loin de nos réalités professionnelles
et des
conditions de
travail de nos chiens dont les réactions dépendent de multiples
facteurs.
Et que penser de
tests sur des chiens à 18 mois alors qu’ils ne sont « matures »
qu’à 3 ans ?
Nous pressentons que
d’autres objectifs sont sous-jacents comme :
* nous imposer des
races de chiens de protection, les autres étant exclues des aides à
l’acquisition et
l’entretien,
* nous empêcher des
ventes ou échanges de chiens entre éleveurs, au bénéfice de
vendeurs de
chiens,
* nous contraindre à
nous séparer de nos chiens actuels pour nous en faire acheter
d’autres
etc.
Nous aussi,
souhaitons prévenir la mise en cause pénale ou civile des éleveurs
et des
incidents de
morsures mais nous pensons que cela passe surtout par l’éducation
de ceux qui
approchent les
troupeaux.
La plupart de nos
chiens ne sont pas agressifs envers les hommes ayant un comportement
adapté. Ils sont
capables de protéger nos troupeaux mais il ne s’agit pas de
machines, ils sont
fatigables,
irritables et soumis à d’extrêmes pressions. Les loups ou les
hybrides n’ont plus
peur des hommes,
encore moins des chiens, ils sont de plus en plus organisés, hardis
et
nombreux à les
affronter et n’éprouvent aucune crainte. Quel avenir pour les
chiens qui ne
réussiront pas le
test ?
Une mise à la
retraite anticipée de nos chiens les plus efficaces qu’il faudra
garder attachés et
nourrir à nos frais
alors qu’ils ne serviront plus à rien ? Faut-il rappeler que nous
avons
introduits ces
chiens par contrainte ? Que les chiens, comme les éleveurs sont des
êtres
sensibles ....Ceux
d’entre nous qui seront opposés au fait de garder des chiens
rendus inutilesseront en droit de considérer qu’ils appartiennent
à l’Etat qui les a subventionnés et pourront
toujours les confier
à la Société Centrale canine ou à la Pastorale de Pyrénées....
Nous refusons que
des tiers, surtout pro-prédateurs, nous imposent une sélection de
chiens de
protection dont
l'intérêt serait de créer certes des lignées de chiens
parfaitement inoffensifs
pour les promeneurs
mais également pour les loups. Si le testeur est pro-loup (ce qui
est le cas
de la Pastorale et
de nombreux agents DDT) ou vendeur de chien, quelle confiance
accorder à
l’interprétation
du test ?
Ce test met le chien
dans des conditions de travail inhabituelles. Les éleveurs
connaissent
mieux que personne
les « qualités pastorales » de leurs chiens par des pratiques
quotidiennes
aux facettes
multiples. Ce test condamne par avance les éleveurs qui le
refuseraient dans le
cas où un de leurs
chiens ferait preuve d’agressivité. Il permettra la sélection et
surtout le
business autour de
la vente de chiens pour remplacer ceux considérés comme « inaptes
».
Dans les Alpes, des
éleveurs ont maintenant une expérience de près de 20 ans avec les
chiens
de protection. Un
éleveur varois, approche les 35 ans d'expérience avec des Montagnes
des
Pyrénées.
Ces éleveurs n'ont
pas été consultés. Ce test est-il vraiment conçu dans l’intérêt
des éleveurs
et des bergers ? Si
c’était le cas il permettrait à l’Etat de prendre en charge la
responsabilité
juridique des chiens
de protection car il aurait une véritable fiabilité.
Mais peut-être
est-ce davantage l’intérêt des marchands de chiens qui est
recherché et la fin de
nos échanges ou
ventes entre éleveurs ?
Des personnes qui
n'ont jamais gardé un troupeau, ni vu un chien de protection
confronté à
un loup seraient
donc capables de juger de leurs « qualités pastorales » leur «
stabilité
émotionnelle »,
leur « attachement au troupeau », leur « loyauté » etc, selon un
test de mise
en situation
complétement artificielle ?
Il nous parait de la
responsabilité des DDT d’organiser des stages de formation sur la
base du
volontariat, en
collaboration et au plus près des besoins des éleveurs, avec des
intervenants
choisis par eux et
en qui ils pourraient vraiment avoir confiance.
Certains d’entre
nous ont aussi besoin d’aide en cas de conflits mais qui s’en
préoccupe ?
Le passage d’un
tel test ne nous garantit même pas que l’Etat assumera la
responsabilité
juridique en cas de
morsure.........
Les éleveurs que
nous représentons sont opposés à ce test. Ils n’y voient que des
contraintes
supplémentaires,
inutiles, inadaptées, technocratiques. Une réponse non pas aux
difficultés
que certains
rencontrent mais à des demandes d’associations écologistes qui
sur le sujet des
loups nous
démontrent depuis 20 ans leur incompétence totale. Une façon
supplémentaire de
se donner bonne
conscience, de gagner du temps mais en rien un travail constructif au
service
des éleveurs.
Ce n’est pas pour
5% de chiens potentiellement agressifs en France qu’un tel arsenal
est
déployé, c’est
surtout un fichier supplémentaire, des maîtres et des chiens dont
on ignore en
grande partie
l’utilisation future.
Ce test est une «
farce » qui ne répond en rien aux véritables préoccupations des
éleveurs qui
résident dans :
* La socialisation
des chiens quelle que soit la race ;* Des conseils pratiques (et pris
en charge financièrement à 100%) et notamment de vétérinaires
comportementalistes neutres qui se spécialiseraient dans les chiens
de protection pour conseiller les éleveurs et les bergers qui le
souhaiteraient ;
* La gestion des
phénomènes de meute ;
* Le problème de la
"territorialisation" qui se développe au fil des estives ;
les chiens
investissant
l’espace d’année en année et se montrant parfois de plus en
plus intolérants avec
les randonneurs ; le
comportement animal est en effet quelque fois très loin des théories
de
l’humain et
notamment de celle dite du « partage de l’espace » !
* Le recensement
sérieux des incidents (avec les randonneurs et les villageois) et
des conseils
rapides et pratiques
sur le terrain pour y remédier ; jusqu’à présent il n’y a eu
aucune prise en
charge réactive des
incidents par les DDT ou les Directions Départementales de la
Cohésion
Sociale et de la
Protection des Populations ;
* L'urgence se
trouve dans le conseil aux éleveurs, la gestion et la prévention
des incidents et
la connaissance
qu’ils doivent avoir des enjeux juridiques de la détention de tels
chiens.
Il faut savoir
qu’actuellement, eu égard à l’évolution de la jurisprudence de
la Cour de
Cassation, une
simple imprudence peut entraîner la condamnation pénale d’un
éleveur pour
des morsures
commises par des chiens de protection, et il n’est pas normal que
des bergers
ou éleveurs soient
verbalisés par la procédure de l’amende forfaitaire pour des
faits de
divagation de leurs
chiens de protection sans plus d’investigations.
Le 15 Novembre 2016
Alain Baudouin
Association des
Éleveurs et Bergers du Vercors Drôme-Isère
Mairie de COMBOVIN
26120 COMBOVIN
Fédération
Départementale Ovine de la Drôme
François MONGE et
PECCOZ Nicolas
85 rue de la Forêt
26000 VALENCE
Tél : 04 75 56 76
23 / 06 75 31 96 68
fdo26@orange.fr
LE CERCLE
André BARRET
Mairie de HURES LA
PARADE
48150 HURES LA
PARADE
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