Louve
tuée , lettre d'un éleveur au ministre trop sollicité par les intégristes
Monsieur
le ministre,
Vous
avez reçu récemment une lettre des associations Férus,
WWF et autres, défenderesses de l’idéologie de
l’écologie profonde, dans ces termes :
« Nous
nous permettons de vous solliciter au sujet du « tir de
prélèvement » d’une louve réalisé
le 18/06/13 sur la commune de Duranus (06) dans le cadre de
l’arrêté pris par le préfet des Alpes-Maritimes
le 31/05/13.
Il
se pourrait que la louve abattue soit une louve alpha de la meute
présente (femelle dominante), que cette louve
soit allaitante, et il se pourrait qu'elle allaite cinq louveteaux. Ce fait a été oublié
dans la communication par le préfet, et ce malgré la
demande d’information faite auprès de lui le 24/06/13 par
courrier recommandé avec accusé de réception de
la part des associations dont vous trouverez la liste en bas de page,
qui elles savent de source sure que cette louve allaitait 5 petits. »
Permettez
à des bergers et éleveurs en contact quotidien avec le
loup, contrairement aux idéologues de la « deep
ecology », d’apporter leur point de vue mais aussi leur
expertise.
Etant
donné qu'une meute, en France, se compose en moyenne de 5 à
8 individus selon le site de l’Etat consacré au loup, site
Web de référence, ces associations admettent le fait
que le taux de reproduction est de 60%. Comme ces associations
à l'éthique exemplaire et aux compétences hors
normes, revendiquent de décompter 5 loups de plus au quota de prélèvement de
24 loups prévu par le plan National Loup, il est évident
qu’elles ont tenu compte de la déduction du taux de
mortalité chez les jeunes louveteaux, et réaffirment
par la même, que le taux de croissance de cette meute est bien
de 60% ! Si je me permet d'insister lourdement sur le taux de croissance c'est que vous avez certainement reçut le rapport de l'ONCFS, qui stipule que avec un taux de croissance de 20% par an, nous sommes passé de 250 loups fin 2011, à 240 loups en juillet 2013.
Compte
tenu du poids remarquable de la demande de ces associations, toujours
à l’écoute de votre ministère et de ses
services décentrés, nous nous permettons de vous
faire la suggestion suivante qui devrait satisfaire tout le monde :
- Décompter
les 5 louveteaux des 9 loups qui n'ont pas été prélevés en 2012 (sur le quota de 12), ce qui permettra de rendre moins
ridicule le rendement que peuvent atteindre les agents de l'ONCFS
afin de garantir la mise en application de ce fameux "plan loup
national" validé par toutes les parties présentes
lors des conclusions ! Il restera ainsi encore 4 loups de réserve
que vous pourrez utiliser à bon escient lors d'une probable
et future relance de ces associations pour une autre affaire du même
genre.
- Subsidiairement nous expliquer comment avec un taux de croissance situé entre 20% et 60%, nous sommes parvenus à la somme de 240 loups en juillet 2013 , contre 250 fin 2011, avec une augmentation de la prédation de plus de 60%
Enfin
nous, éleveurs et bergers, confrontés à cette
tragédie qui est en phase de remettre en question l'avenir du
pastoralisme de montagne et l'élevage extensif respectueux de
la nature et des animaux, en parfait accord avec les textes du code
rural et de la pêche maritime (Article L 113-1) qui stipulent :
« Par
leur contribution à la production, à l'emploi, à
l'entretien des sols, à la protection des paysages, à
la gestion et au développement de la biodiversité,
l'agriculture, le pastoralisme et la forêt de montagne sont
reconnus d'intérêt général comme activités
de base de la vie montagnarde et comme gestionnaires centraux de
l'espace montagnard.
« En
conformité avec les dispositions des traités instituant
la Communauté économique européenne, le
Gouvernement, reconnaissant ces rôles fondamentaux de
l'agriculture, du pastoralisme et de la forêt de
montagne, s'attache à :….. »
Et
plus spécialement son alinéa : « 8°
Assurer la pérennité des exploitations agricoles et le
maintien du pastoralisme, en particulier en protégeant les
troupeaux des attaques du loup et de l'ours dans les territoires
exposés à ce risque ».
Nous
vous demandons de bien vouloir exiger de vos services l’application
de ce texte. Nous ne voulons et ne tenons surtout pas à jouer
aux trappeurs, considérant que ce rôle est réservé
aux agents de l'ONCFS, (qui oublient quelquefois leurs devoirs de réserve en manifestant leur soutien aux prédateurs), et éventuellement aux chasseurs, si on
leur laisse toute liberté pour exercer leurs compétences
manifestement méconnues de l’administration.
Dans
l’espoir d’instaurer avec vous une relation de confiance, nous
vous prions de croire, Monsieur le Ministre, à l’expression
de nos respects les plus profonds.