Cet essai d'analyse a pour but de démontrer que les idées reçues ne reflètent pas toujours la réalité
2016 : Il y a
en France environ:
- 1 250 000 caprins (dont 856 000 chèvres adultes) chiffre auquel on peut raisonnablement soustraire 250 000 animaux en élevages hors sol et chevreaux viande non mis à l'herbe. Soit 1 000 000 exposés à la prédation pour 453 victimes, soit 0,045 % de prédation
- 1 100 000 ovins lait + 6 000 000 ovins viande adultes auxquels on peut raisonnablement ajouter en permanence 1 600 000 agneaux exposés à la prédation (6 100 000 agneaux produits), soit un total cohérent de 8 700 000 ovins exposés à la prédation pour 9269 victimes, soit 0,11 % de prédation
En pourcentages absolus, les chèvres subissent moitié moins de prédation que les brebis. Mais elle représentent 8,7 fois moins de la population exposée au risque.
Sans aller jusqu’à dire que proportionnellement, à population égale, elles subiraient 2 fois plus d'attaques, ce qui les mettraient pratiquement à égalité (0,045*2=0,09%), il reste à démontrer que l’élevage caprin est aujourd'hui devenu plus vulnérable. D'une part avec la mise en place des mesures de protection pour les ovins et d'autre part avec l’évolution des prédateurs face à ces mesures de protection.
Bien sur, pour que l'analyse soit légitime, il faudrait connaître le nombre d’ovins et le nombre de caprins uniquement dans les départements ou sévit le loup, ce qui ferait grimper les pourcentages et exprimerait une plus juste valeur. Mais il y a de fortes chance pour que l'écart entre ces pourcentages reste identique et que le différentiel de population reste globalement le même malgré des variations à la hausse ou à la baisse selon les départements.
Il serait aussi intéressant de connaître le taux de prédation sur les brebis laitières soumises au même régime que les caprins laitier pour parfaire l'analyse. Aucune donnée n'est disponible dans ce sens. Mais lorsque l'on voit le nombre de victimes en Aveyron sur des élevages dédiés très majoritairement au roquefort, on est forcé d'admettre l'évidence. (40 attaques du 01/01 au 31/07 2017 pour un seul loup officiellement présent)
Il est donc, à mon avis, faux de dire que les chèvres laitières courent moins de risques que les ovins viande parce qu'elles ont un mode d'élevage différent.
Elles sont surtout moins attaquées car elles sont 8,7 fois moins nombreuses que les ovins.
La différence qui pouvait résulter du mode d'élevage s'estompe aujourd'hui car une très grande majorité d'ovins viande dorment la nuit dans des parcs sécurisés.
Il serait aussi intéressant de connaître le taux de prédation sur les brebis laitières soumises au même régime que les caprins laitier pour parfaire l'analyse. Aucune donnée n'est disponible dans ce sens. Mais lorsque l'on voit le nombre de victimes en Aveyron sur des élevages dédiés très majoritairement au roquefort, on est forcé d'admettre l'évidence. (40 attaques du 01/01 au 31/07 2017 pour un seul loup officiellement présent)
Il est donc, à mon avis, faux de dire que les chèvres laitières courent moins de risques que les ovins viande parce qu'elles ont un mode d'élevage différent.
Elles sont surtout moins attaquées car elles sont 8,7 fois moins nombreuses que les ovins.
La différence qui pouvait résulter du mode d'élevage s'estompe aujourd'hui car une très grande majorité d'ovins viande dorment la nuit dans des parcs sécurisés.
Conséquence directe, le loup s'adapte et les attaques de jour sont désormais plus nombreuses que les attaques de nuit, ce qui repousse toujours plus loin la possibilité de coexistence.
Les attaques sur troupeaux protégés sont très supérieures aux attaques sur troupeaux non protégés car ces derniers sont moins nombreux.
Dans le Paneda Geres quand l'élevage caprin était le plus important, on peut voir que le pourcentage d'attaques sur les chèvres était le plus élevé.
En 2012 la diminution des dommages sur caprins/ovins s'explique : En effet, sur tout l’arc Nord-Portugal, Galice, Asturies, Cantabrie, très impacté par le loup, les éleveurs ont modifié la proportion gros et petit bétail de leur cheptel justement à cause de l’impact des loups sur chèvres et brebis.
Les loups s'adaptent en fonction du nombre d’individus de la meute, du chevauchement des habitats respectifs proie/prédateur, de l’abondance et l’accessibilité des proies, de la probabilité de rencontres avec la proie, de la densité ou la biomasse relative d’une proie potentielle, de la probabilité de succès de la chasse, du risque de blessure, de la profitabilité de la proie, des conditions environnementales...et c'est pour cela qu'ils sont imprévisibles.
POSTFACE : l'avis du technicien : Concernant chèvres et brebis, nous observons d’abord que dans les troupeaux mixtes, les chèvres sont à proportion beaucoup plus touchées, de par leur comportement : plus exploratrices, moins grégaires, souvent à l’écart vers buissons et arbres.
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En 2012 la diminution des dommages sur caprins/ovins s'explique : En effet, sur tout l’arc Nord-Portugal, Galice, Asturies, Cantabrie, très impacté par le loup, les éleveurs ont modifié la proportion gros et petit bétail de leur cheptel justement à cause de l’impact des loups sur chèvres et brebis.
Les loups s'adaptent en fonction du nombre d’individus de la meute, du chevauchement des habitats respectifs proie/prédateur, de l’abondance et l’accessibilité des proies, de la probabilité de rencontres avec la proie, de la densité ou la biomasse relative d’une proie potentielle, de la probabilité de succès de la chasse, du risque de blessure, de la profitabilité de la proie, des conditions environnementales...et c'est pour cela qu'ils sont imprévisibles.
POSTFACE : l'avis du technicien : Concernant chèvres et brebis, nous observons d’abord que dans les troupeaux mixtes, les chèvres sont à proportion beaucoup plus touchées, de par leur comportement : plus exploratrices, moins grégaires, souvent à l’écart vers buissons et arbres.
Les troupeaux chèvres ne sont pas exposés la nuit pendant toute la saison de traite. Le jour, il n’y a pas moins de facteur de risque si elles sortent au pâturage. mais les systèmes pâturants sont très contrastés : soit tout herbe, cela est relativement quand même plus protégeable. Soit tous parcours ligneux, là les troupeaux sont extrêmement exposés ; ces derniers systèmes dans les parties les plus méditerranéennes de Provence et Languedoc où le loup est en train d’arriver, donc la catastrophe est à venir. Et elle viendra.
Le vrai problème majeur pour tous les systèmes laitiers, brebis et chèvres, c’est que l’attaque est insupportable, tant l’animal a de valeur. Et que le stress de l’attaque du troupeau est économiquement insupportable, parce qu’il fait chuter la courbe laitière et que cela ne se rattrape pas.
Techniquement, je dis que les systèmes caprins sont généralement (pas tous) moins exposés au risque, mais bien plus sensibles aux conséquences du risque. Laurent Garde, écologue, anthropologue et pastoraliste, Centre d'Étude et de Réalisation Pastorale des Alpes Méditerranéennes.
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Les troupeaux caprins laitiers sont aussi moins nombreux en terme d'effectifs. Si le nombre d'animaux tués par attaque est le même (?) entre chèvres et moutons, 5 chèvres tuées dans un troupeau de 40 sont plus difficile à récupérer que 5 brebis dans un troupeau de 500. De part le caractère plus "affirmé" des chèvres, acheter des animaux extérieurs et les intégrer dans le troupeau est aussi plus difficile à réaliser avec des chèvres.
RépondreSupprimerC'est évidemment encore un argument de taille qui fait que la prédation sur les chèvres pose bien plus de problème qui sont évidemment niés par niés par les défenseurs du loup et par les ingénu(e).
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