Par Franz-Olivier
Giesbert, Gallimard
Je viens de lire "Mort d'un Berger".
- Outre la
poésie et la qualité de l'écriture pour décrire ce que nous
ressentons et vivons quotidiennement au sein de nos montagnes,
- Outre la
justesse du ressenti affectif que nous portons à notre pays, à nos
animaux, à nos proches, à notre mode de vie….
La question qui
nous brûle les lèvres à la lecture de ce roman est : Comment
l'auteur a t-il pu cerner avec autant de justesse, de réalisme et
d'objectivité, la problématique du retour des loups dans nos zones
d'élevage ?
En
effet, la biologie du loup et l'éthologie du monde rural confrontés
à la prédation ont
été réécrit par des
environnementalistes, qui n'ont tenu aucun compte du
partage des connaissances
et du vécu des éleveurs et bergers confrontés à la réalité.
Tout
ceci
est remarquablement illustré dans le personnage de Thomas
Bergasse, représentant
les associations de défense du loup.
Certains
nous accusent
d’être des
obscurantistes dépassés
par le modernisme, d’être malveillants pour la biodiversité et d’être grassement
subventionné. Ils
nous reprochent
de transformer l'or en plomb puisque nous avons du mal à joindre les
2 bouts. Ces « bienveillants »
n'ont
pas compris que les subventions servent à préserver leur budget,
afin de faire tourner l'économie marchande, au
mépris de ce qui est vital.
De fait nous
transformons les subventions en vie sociale, économique, culturelle
et environnementale dans nos communes.
Dans ce roman,
vous retrouverez toute la richesse de la Vie, la poésie, l'amour de la nature,
la sagesse et aussi le quotidien sain et rude de nos ruraux. Des ruraux
qui ont choisit de vivre au pays envers et contre toute attente de la
majorité de ceux qui dans nos villes se morfondent et se prêtent à
rêver d'une nature contre nature.
______________________________
Parfois
le vieux berger s’arrêtait de respirer. Il se retirait d'ici bas
pour retrouver la vérité du monde. Ce quelque chose qui naît de
rien et ce rien, de quelque chose.
Le vieil
homme s'approcha du muet, le regarda droit dans les yeux, puis ,
quand il crut comprendre ce qui s'était passé, tourna la tête et
s'adressa au défenseur du loup :
« on
vous laissera partir quand vous nous aurez dit à quoi on reconnaît
une ânesse en chaleur.
_Pardon ?
_Vous avez
bien entendu
/…/
_Comment
voulez vous que je le sache ?
_Réfléchissez.
- Je ne sais
pas moi. Je ne suis pas un spécialiste des ânes, mais des loups/…/
/.../ Je
donne ma langue au chat.
_Eh bien vous
êtes plus con qu'un âne bâté, parce que même lui, figurez vous,
il sait reconnaître une ânesse en chaleur. »
Aujourd'hui
les gens ont trop à faire dans leur fourmilière. Le ciel étoilé
est une perte de temps. Ils n'ont aucune idée de l'au-delà…
Avant de
perdre connaissance, Marcel Parpaillon avait vu l’œil avide du
loup...Il avait ouvert la bouche pour crier quelque chose, mais il
n'en sortit que des borborygmes, couverts par les cris d'épouvante
de la moutonnaille.
_____________________________
La vie rurale,
la poésie, l'amour, l'intrigue, le suspense, le rebondissement, le
troupeau, les chiens, le loup….tout est si bien mené que l'on a du
mal à quitter la lecture.
_____________________________
Nous sommes
tous des poussières d'étoiles. On prend toutes sortes de formes,
des airs importants et des chemins variés, mais on reste un petit
tas d'acides aminés qui pantelle dans l'infini. Parfois, une lueur
qui clignote, longtemps après que la flamme a été soufflée.
Quand elle ne
s'éteint jamais, c'est un berger.
Un cadeau pour les fêtes de fin d'année qui touchera les jeunes en quette d'identité, et les anciens aujourd'hui oubliés de tous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Pour ceux qui veulent commenter mais qui n ont pas de compte, vous pouvez communiquer en tant qu'anonyme. Merci de mettre un pseudo en cas de conversation suivie.