Préface:
Article publié sur le plus du nouvel Obs, que je rapatrie et met à jour, sur mon site suite au refus systématique de ce journal de publier un droit de réponse aux insanités écrites à propos des ruraux par le vice président de Férus, et l'écrivain Armand Farrachi dont la vindicte n'a d'égale que la haine qu'il voue à ceux qui travaillent pour rétablir la vérité!
Tout d'abord, mettons-nous dans le bain avec un rappel historique des publications officielles de la présence du loup en France.
Fin 2011 = 250 loups dans 13 départements pour 4913 victimes (8,5% de refus) soit 5354 constatés
Fin 2012 = 250 loups dans 15 départements pour 6021 victimes (8,5% de refus) soit 6667 constatés
2013 = 250 loups dans 22 départements pour 6195 victimes (9% de refus) soit 6786 constatés
2014 = 301 loups dans 31 départements pour 8226 victimes ( 9% de refus) soit 9033 constatés
À savoir que les rejets d'attaques de loup en augmentation en 2013, permettant à l'État de faire de substantielles économies... crise économique oblige !
Une estimation totalement invraisemblable
Aujourd'hui, la déclaration officielle de la moyenne de la population loup est de
301 spécimens.
Cette
estimation entre 220 et 381 loups qui, si elle revêt un semblant de caractère de sérieux avec le chiffre de 301, n'en reste pas moins totalement invraisemblable et a pour but de minimiser l'impact du loup sur les problèmes de prédation.
À ce stade, le lecteur se fera sa propre idée sur les possibles dérives, intentionnelles ou non, suscitées par l'alignement de toutes ces contradictions.
Des attaques systématiques sur nos bêtes
Au jour le jour, je constate personnellement, dans mon vécu quotidien, l'augmentation de la population loup. Depuis trois ans, je n'ai plus jamais vu de cervidés avec mes chevaux à la pâture, alors qu'il ne se passait pas une semaine sans que j'en retrouve en leur compagnie.
Depuis trois ans, les pâturages d'hiver, qui se composent essentiellement de "l'herbe ronde", (filante de Montpellier) sont tellement fournis du fait de la disparition ou du déplacement des herbivores sauvages, qu'il faut veiller à ce que nos chevaux n'engraissent pas trop, car ils sont destinés au travail de la ferme et aux loisirs de nos visiteurs.
Pour ce qui est du vécu de mes des voisins, cela se concrétise par des attaques systématiques sur les ovins, caprins, bovins, équins et même sur les chiens de protection. Ce qui engendre la disparition des élevages de ceux qui ne peuvent plus supporter le stress et les conséquences des attaques à répétition.
Un mouton attaqué par un loup. (DR/Ouragan)
Cela se concrétise aussi par l'éclatement des familles, les bergers deviennent irascibles et dépressifs, trop accaparés par la protection de leurs animaux !
Déjections et pelouse dégradée
La mise en place de mesures de protection pour essayer de vivre la cohabitation s'avère aujourd’hui totalement inefficace, nécessitant des moyens humains insurmontables, impossibles à mettre en place dans certaines régions.
En effet, faire parcourir aux animaux des kilomètres pour aller du parc à la pâture et retour tous les soirs, engendre une diminution du rendement, du bien-être de l'animal ainsi qu'un piétinement de la pelouse qui s'en trouve terriblement dégradée.
Sans parler des accumulations de déjections à l’intérieur de ces parcs qui polluent la nappe phréatique et favorisent les maladies de pieds.
Enclos abîmés par les déjections et le passage des bêtes. (DR/Ouragan)
À savoir que ne sont aidés que les éleveurs ovins et caprins de plus de 49 animaux, rien pour les bovins, équins ou autre particulier !
Le retour de nombreuses maladies
L’augmentation exponentielle de chiens de protection, qui pour être efficaces se doivent féroces et aguerris aux combats, pose de nombreux problèmes de cohabitation avec les usagers de la montagne.
Sans parler du retour constaté de maladies pratiquement disparues comme
le tournis, causées par la prolifération de canidés, déposant les œufs du ténia présent dans leurs déjections (chiens et loups infectés) sur les pâturages. Maladies qui affectent aussi la faune sauvage.
Le berger remet son fusil à l'épaule
Et que dire du fusil que le berger doit porter à longueur de journée, souvent à l'encontre de ses convictions et de ses choix de vie, en plus du sac contenant l'eau, la nourriture et le nécessaire pour les soins des animaux ?
Fusil qu'il est obligé de poser à terre s'il doit courir rattraper un agneau qui boite afin de lui ôter une épine mal placée, fusil parfois difficile à retrouver et devenant un danger pour le public randonneur.
Voici un témoignage de Jacques Courron, éleveur de 400 brebis dans les Alpes-Maritimes, 34 ans :
"J’ai des Patous, des parcs de nuit, plus rien n’y fait. Aujourd’hui, je n’ai plus de vie de famille, je suis tout le jour à garder mes brebis, chercher des cadavres, faire des constats… c’est usant cette vie avec le loup. On a l’impression de se faire cambrioler tous les jours. Pour vous dire, on est le 5 février, j’ai déjà eu quatre attaques depuis le début de l’année, six bêtes tuées, six autres disparues. Mais le pire, c’est quand je sors mes petits agneaux au printemps, le loup fait un massacre là-dedans. Il me mange 3 à 4 agneaux par semaine sans compter ceux que je ne retrouve jamais."
Le loup n'est pas une espèce menacée en France
Voici ma réponse à la question qui revient dans la bouche des défenseurs modérés du loup : comment peut-on lutter contre ses attaques tout en préservant l’espèce ?
- l'espèce n'est menacée ni au niveau mondial ni aux niveaux européens (Voir la
liste de l'IUCN Monde, "
Status and distribution of european mammals", page 29).
- ce dont on parle ici c'est d'une population : "ensemble d'individus d'une même espèce vivant en un même lieu", c'est cette population qui serait alors à préserver, cette population et non l’espèce.
- l'espèce, elle, n'est pas plus menacée aujourd'hui que lorsqu'il n'y avait pas de loup en France. Elle ne le serait pas davantage s'il n'y en avait pas ou plus !
- sa présence n'est même pas indicatrice de la qualité biologique des milieux qu'il fréquente. Dans la plaquette du projet
UE LIFE-Coex, on y lit : "Les loups sont des prédateurs généralistes et opportunistes. [...] Ils vivent dans différents types de milieux et leur vaste distribution démontre l’adaptabilité de l’espèce aux conditions écologiques les plus diverses."
Et le site loup de l'
ONCFS :
"Le loup est un carnivore opportuniste qui adapte son régime alimentaire à la région où il vit, à la saison, au type et à la densité des proies. [...] L’espèce majoritaire du régime alimentaire d’un loup est en général l’espèce la plus abondante de la région, à condition que sa prédation ne soit pas trop dangereuse. Le loup peut également se nourrir, selon les conditions, de carcasses, de fruits ou même de détritus."
- sa présence en France ne se justifie ni par une nécessité pour l'espèce ni par sa place ni son rôle dans la biodiversité générale
Exclure le loup des zones pastorales et habitées
La solution pour éviter les attaques est de l'exclure de toutes zones pastorales et habitées, ne serait-ce que par respect pour la population qui vit de l'élevage. En accord avec la nature, il faut conserver l'espèce dans les pays où il existe encore de vastes zones inhabitées. Pour comparaison :
France 117 h/km², Canada 4 h/km², Russie 8 h/km², Québec 5.8 h/km²....
"Si nous faisons le choix de ne pas maintenir de pastoralisme dans certains endroits de montagne très reculés et très difficiles, la biodiversité ne s’en portera pas plus mal"
Or en France, à ma connaissance, il n'y a pour nous, ruraux, aucun endroit "difficile ou reculé", simplement des lieux ou s'épanouissent et vivent des femmes, des enfants et des hommes qui ont choisi en toute connaissance de cause, d'y développer leur passion, respectueuse de la nature et des animaux dont ils ont la charge, en accord avec les grands principes qui démontrent que
le pastoralisme est indispensable au bien être de la biodiversité :
"Les paysages qui abritent la plus forte biodiversité sont composés d'habitats semi-naturels. […] Les principaux types sont les prairies exploitées de façon extensive ou peu intensive, les vergers traditionnels, les zones boisées (haies, bosquets champêtres, berges boisées). […]En France, 84 % des surfaces classées en " haute valeur naturelle " correspondent à des zones d'élevage en plein air (Alpes, Corse, Franche-Comté, Massif central, Pyrénées…)." (source :
"Science et Décision" du CNRS)