Pour faire suite à l’excellente émission de Sud radio "L'heure libre" par Stéphane Simon.
Nous y avons entendu : un éleveur qui explique son quotidien, Olivier Maurin, auteur du livre "Le festin des loups" (K)
. Et Férus, toujours fidèle à son mantra. L'ONG nous assène son idéologie d'un autre age, figée depuis la réapparition du loup.
Voici une analyse des arguties(1) de Férus et autres ONG intolérantes. Elle est longue, veuillez m'en excuser, car les chimères sont difficiles à détruire. Elle pourra aider ceux qui ont besoin d'informations vérifiées pour réparer la réalité.
Chapitre1 Férus : "On travaille avec les éleveurs"
Le travail de Férus avec les éleveurs consiste surtout à la négation de la prédation, à la stigmatisation des éleveurs et à la récupération de fonds. Je cite : La filière ovine est soutenue
artificiellement par les subventions de l’État. 700 000 ovins partent chaque
année à l’équarrissage pour diverses raisons, dont la maladie. Faut il
faire un parallèle entre ce nombre et les 5000 victimes (officielles loup 2013) dont la moitié (affirmation gratuite de Férus 2013)
est due aux chiens." Évidemment ces 700 000 ovins n'ont aucune source viable, pas plus que la déclaration du vétérinaire de Férus : je cite "Les brebis de réforme sont
achetées aux éleveurs afin qu’ils puissent acquérir des
agnelles de renouvellement. Ces vieilles brebis sont envoyées
directement à l’équarrissage. Leur chiffre est de l’ordre d’un
demi-million par an". Pour partir à
l’équarrissage un animal doit être mort et il faut payer. Les brebis de réforme sont
commercialisées en boucherie ou autre industrie alimentaire.
2 Férus : "Le loup est revenu naturellement d'Italie depuis les Apennins."
Inutile de polémiquer sur ce sujet, mais voici quelques exemples qui laissent rêveur :
- Le plan 2015 pour la sauvegarde du loup en Italie reconnaît que la population des Alpes Françaises, Suisses et Italiennes, se différencie de la population des Apennins. Elles n'ont aucune connectivité entre elles. Un spécialistes Italien affirme que les loups des Alpes Italiennes sont issus des lâchers organisés en France (H).
- Jacques Baillon grand défenseur du loup, ancien rédacteur en chef de la "Gazette des Grands Prédateurs"(Férus), membre du Conseil d'administration de Férus : « Ça et là en Europe, des loups captifs auraient déjà été discrètement relâchés, dans quelques sites tenus secrets... Ces tentatives marginales suffiront-elles à rendre à Canis Lupus la place qui était la sienne ? ».
- Lorsqu’un loup est déjà tué dans les Hautes-Alpes en 1992, le directeur de la DNP (M) (Gilbert Simon fondateur de Férus) explique ainsi : « Un fugueur peut-être, mais il existe aujourd’hui une catégorie de nostalgiques qui font de la provocation et lâchent clandestinement des animaux sauvages. » cf Commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur « la présence du loup en France».
3 Férus : "le loup, espèce chapeau, témoin d'un système écologique sain"
- «Les loups ne méritent pas de tels labels. Si ceux-ci ont été de formidables moyens pour déclencher les émotions, obtenir et réunir rapidement des soutiens au rétablissement des loups, il nous faut prendre conscience que ce furent là des raccourcis pour vendre un produit, plutôt que de bonnes bases scientifiques.» CF Behavior, Ecology and Conservation, publié en 2005" .(B)
- Eric Marboutin , (D), nous explique dans une conférence : « ne gardez pas l'idée que le loup est un indicateur de la qualité des milieux, ce serait écologiquement faux ».(C)
- Selon le Plan d'action pour la conservation du loup en Europe (Canis lupus), Éditions du Conseil de l’Europe : « Les loups vivent dans les habitats les plus divers et leurs vastes aires de répartition témoignent de la capacité de l’espèce à s’adapter aux conditions les plus extrêmes. L’habitat (le biotope ndlr) du loup a été décrit comme tout endroit où l’espèce n’est pas exterminée par les humains et où il y a quelque chose à manger. »
4 Férus : "Le sanglier coûte 50 millions d'€ comparé au 35 millions pour le loup"
D'abord 1 petite rectification, les dégâts causés par le sanglier sont gérés par les fonds privés des sociétés de chasse et des assurances, alors que le loup est géré par les fonds du contribuable. Ensuite 1 grosse rectification, le coût annuel de la protection des troupeaux et de l’indemnisation est estimé à 80 000 euros par loup, selon Michel Meuret, directeur de recherche à l’Inra.(G)
5 Férus : "Les français sollicitent le loup."
Surtout ceux qui ne subissent aucune contrainte physique, morale, financière ou psychologique. Mais si ce fut effectivement le cas au début, en grande partie grâce aux contres vérités diffusées par les ONG de défenses du loup, il en va autrement aujourd'hui au fur et à mesure du rétablissement de la réalité.(voir chapitre 3)
6 Férus : "Le nombre de cervidés a été le déclencheur du retour des loups. Le gibier sauvage est l'espèce favorite du loup."
- Les proies ne peuvent être résumées à des stocks relatifs plus ou moins abondants, puisque toutes apprennent à adopter des comportements de défense. Les proies préférées des Loups sont celles qui tentent de leur échapper en fuyant ou en se dispersant, ce qui est typique des ovins et caprins, plutôt qu’en se regroupant et en leur faisant face (Mech et Peterson 2003). Les loups sont aussi stimulés par les mouvements de leurs proies, surtout lorsqu’elles sont nombreuses et groupées (Mech et al 2015). C’est peut-être aussi la raison de l’attractivité des ovins et caprins domestiques, y compris lorsqu’ils sont regroupés en parcs de nuit et rendus affolés par la présence de loups aux abords. Il faut souligner que, face à des ongulés sauvages, les loups sont habitués à avoir un succès de chasse limité : 10 à 5 % ( Mech et Peterson 2003). Ceci d’autant plus que leurs proies adoptent des comportements d’évitement, allant se réfugier sur des espaces moins accessibles (ex. barres rocheuses ou lits de cours d’eau). Par comparaison, les ongulés domestiques sont qualifiés des « proies faciles » par les écologues : leurs localisation et horaires de présence sont prévisibles ; ils ne peuvent se dissimuler, ni même se disperser ou s’enfuir, notamment lorsqu’ils sont conduits au pâturage en parcs clôturés. (cf Michel Meuret INRA, Laurent Garde CERPAM)
7 Férus : "5% de pertes ovine selon la FNO."
- S'agit-il de toutes les causes confondues y compris la mortalité post natale? En tous les cas je n'ai pas trouvé cette info sur le site de la FNO***. Loin des chiffres publiés conjointement par l'INRA et l'AFSSA* dans leurs études démographiques, sanitaires et économiques sur la mortalité toutes causes confondues des adultes (2%)
- Ce que l'on sait aussi et qui est bien occulté par Férus (et les autres): l’absence de mise-bas, le taux de mortalité des agneaux, l’absence de renouvellement génétique, le taux d'avortement, le taux de réforme... tout est fortement augmenté par les conséquences indirectes dues à la prédation (Idele)**. Les pertes de lactation ont des conséquences dramatique.
8 Férus : "la coexistence se vit mieux dans d'autres pays."
Bruxelles, le 19 octobre 2017 - Des mesures beaucoup plus efficaces doivent être mises en œuvre dès maintenant pour atténuer les conflits croissants entre les humains et les grands carnivores en EUROPE.
- Le 22 septembre 2022 les représentants des éleveurs et bergers de 11 pays d'Europe se sont réunis pour crier leur désarroi. (L)
- Le comptage des victimes du loup en France est certainement le plus proche de la réalité par rapport aux autres pays d'Europe, par contre le nombre de loups en France est largement sous-estimé, en partie à cause de Férus (F). Des réalités,qui laissent la voie libre aux défenseurs du loup pour leur permettre de sous entendre que cela se passe mieux ailleurs.
9 Férus : "la population en Allemagne nous a très vite rattrapée malgré son retour 15 ans après chez nous."
Peut être est on en droit de penser que le système de comptage allemand est plus fiable ou plus honnête que le nôtre? D’ailleurs l'état Français vient de décider de changer de méthode. En effet, en France beaucoup des bénévoles sont affiliés à Férus qui a demandé à ses adhérents de supprimer les traces de présence du loup. (F)
10 Férus : "En Italie, le loup n'a jamais disparu et les moyens de protections ont toujours été existants".
Les brebis de Anna, bergère en Italie |
11 Férus : "En Italie le gardiennage est différent et beaucoup de troupeaux pour le lait sont mieux protégés"
En Italie l’élevage ovin a diminué de 50% depuis la protection des loups en 1976. (- 60% dans les Abruzzes)
massacre par le loup en Italie |
Ouragan : A ce stade, j'ai envie de demander au président de Férus qui encense les bergers Italiens pour leur efficacité contre le loup, si c'est la vie qu'il réserve à nos bergers? Ou si pour aider les éleveurs (voir chap.1) ses militants l'accepteraient?
12 Ferus : "Le loup tue nettement et clairement ses proies."
amputée |
Pour couper court, il s'agit de rescapées d'attaques qui ont fait de nombreuses victimes |
13 Ferus : "Depuis l'arrivée des loups on n'entend plus parler des attaques de chiens."
- Marianne du 28 septembre 2013 "ENQUÊTE ÉCOLOGIE" page 64," les gardiens du parc ne disent mot face aux éleveurs qui se plaignent d'attaques hors normes loin de penser aux loups. L'administration se justifiera plus tard :" Nous avions pris la décision de ne pas officialiser cette présence de loups avant d'avoir définitivement écarté l'hypothèse qu'il s'agissait de chiens errants ensauvagés" Donc pas de chiens errants à cette époque et pas plus maintenant! Les éleveurs, tenus à l’écart du retour du loup, ont crié aux "chiens". Ils ne pouvaient imaginer la tromperie des responsables du parc et des associations qui en profitent encore aujourd'hui pour stigmatiser la profession.
- Dans le cadre de travaux menés en commun pour mieux comprendre l'état de la prédation hors présence de loup, 4 organismes d'état (A) ont souhaité approfondir la question de la prédation due aux chiens divagants. Conclusion : Pour un troupeau, La fréquence d'attaques de chiens est en moyenne d'une attaque tous les 5 ans. Ces attaques sont essentiellement diurnes et les chiens sont repérés et identifiés dans près de 89% des cas. Les assurances indemnisent les éleveurs.
14 Ferus : "L'over Killing concerne 2 à 3 animaux lorsqu'il existe."
15 Ferus : "On tue 200 loups par an en France et c'est beaucoup trop."- Et pourtant le WWF affirme que les Italiens braconnent plus de 300 loups par an.(Ferus)
- Les 2 plus grands spécialistes du loup, Luiggi Boitani et David Mech (voir chapitre 3) l'affirment :" «Le
loup devra être contrôlé partout où il revient. Dans la plupart
des cas, le contrôle direct par destruction est habituellement
l’unique voie possible.» Behavior,
Ecology and Conservation, publié en 2005 (B)
16 Férus "Plus on tue de loups, plus on détabilise la cohésion et plus on multiplie les attaques sur les troupeaux"
- Et pourtant, des investigations engagées dans cette direction à travers la consultation de près de 30 études scientifiques référencées montrent que Non. En effet, les tirs létaux contre les loups dans le cadre de la prédation sur le bétail font baisser celle ci
- "Dans la mesure où la plupart des
études étaient réalisées en Alaska ou dans des zones très peu peuplées,
ces animaux ont été associés à la nature sauvage. Des interprétations
abusives de résultats scientifiques ont conduit à une propagation de
demi-vérités sur le rôle d’espèce ‘clef de voûte’ du loup, et sur ses
capacités à s’autoréguler.." : cf "Les montagnes derniers refuges des
grands prédateurs"(J)
POSTFACE
18 Férus : "La France a perdu la culture de la protection des troupeaux."
France : Pour
que l'activité pastorale soit durable, il faut en assurer la vente
et le prix juste. Mais pour ce faire, il faut que les charges soient
minimisées, comme dans toute activité économique du monde
d'aujourd'hui.
Et
pour diminuer ces charges et redevenir compétitif, il faut que
l'élevage se fasse sans les contraintes insupportables liées aux
prédateurs, dans le calme, la sérénité, le respect... Loin de
l’agitation des chiens de protection qui nuisent à la
tranquillité des animaux, s'en prennent à la faune sauvage et
posent des problèmes de cohabitation avec les usagers de la
montagne... Sans les obligations d'aller et retour vers les parcs de
nuit qui favorisent les maladies, la destruction de la flore et la
pollution... Loin du stress des attaques qui gréve la qualité, nuit
au développement, tarit les allaitantes, provoque des avortements,
détruit les acquis génétiques, occasionne la dépression chez le
berger, participe à l'abandon des terres, crée des conflits entre
les citoyens et finit par éteindre la vie sociale dans nos
campagnes...
Cette image bucolique nous montre l'immense difficulté pour protéger un troupeau contre le loup (500 brebis + leurs agneaux) |
Italie :En conclusion de cette affaire, aux souffrances atroces qui peuvent et doivent être épargnées aux hommes comme aux animaux, nous pouvons dire que n’importe qui peut se réjouir à l’idée que le mythique loup vive libre, à coté de nous ....
Que le loup vive ! oui, au milieu de ses proies sauvages à chasser, en agissant pleinement selon sa nature. Mais bien loin des humbles brebis, parce que, quand il est à son tour dévoré par les affres de la faim, il est obligé de se transformer de merveilleux chasseur en misérable cambrioleur assassin qui pénètre dans les espaces où sont enfermées ses victimes, et - célébrant son rite de tuerie - il en vi-vi-sec-tion-ne des dizaines, dans le sens qu’il les dévore encore vivantes, sous les yeux des compagnes terrifiées qui ne peuvent s’enfuir.
Et il n’y a pas de réparation pour le dommage, la douleur et le stress des humains et des animaux.- un embroussaillement (le « matoral ») générateur d’incendies et de dégradation du milieu ;
- l’abandon par de nombreux éleveurs des races locales adaptées à ce milieu, et leur passage à
un élevage en stabulation avec des races dites améliorées.
ANNEXE
B-(Luiggi boitani, président du large carnivore initiative for Europe (LCIE), professeur de zoologie, spécialiste des grands mammifères et des zones protégées et David Mech biologiste mondialement connu et reconnu pour ses recherches sur les grands carnivores, spécialement les loups, Senior Research Scientist with the Biological Resources Division, U.S. Geological :
C- Luiggi Boitani, David Mech, Michel Meuret INRA, Laurent Garde (cerpam) et bien d'autres sont du même avis. Un loup peut vivre dans n'importe quel milieux, même une décharge publique, l'idée de croire que le loup est synonyme de biodiversité est une erreur.
D- Marboutin, chef du projet loup à l'ONCFS, Membre du LCIE
E- LCIE institut européen pour les grands carnivores, membre de l'UICN
F- Plus que jamais, nous réitérons notre appel à tous les adhérents de FERUS, sympathisants et naturalistes soucieux de la conservation du loup : ne transmettez plus aucune de vos données à l’ONCFS et donc au gouvernement. Détruisez tous les indices de présence du loup (recouvrement des pistes de loup dans la neige, enlèvement des crottes trouvées sur les chemins etc.). Cet appel n’est pas dirigé contre le Réseau loup de l’ONCFS dont nous apprécions le travail rigoureux mais contre le gouvernement qui utilise ces données pour tuer davantage de loups. […]
G- Dans le détail, les coûts de protection supportés par les pouvoirs publics sont les plus importants, suivis par les mesures de protection financées par les éleveurs eux-mêmes. Les indemnisations représentent le plus petit poste.
H- Franco Zunino, ancien conservateur du parc National du Grand Paradis, naturaliste, défenseur du loup, président de l'Association Italienne pour le sauvage (A.I.W.), consultant UICN, affirme en 2010 que dans le nord de l'Italie: « les loups ne proviennent pas des Apennins mais des Alpes, c'est à dire de la souche à partir de laquelle la population s'est constituée après les libérations répétées faites sur le versant français.., sans faire dans la finesse quant à leur pureté génétique et à la provenance géographique,.... » .
Puis en février 2014, il prévoit : « un jour ils s'en sortiront en reconnaissant la variété alpine comme une espèce à part (qui, comme par hasard, a déjà des caractéristiques comportementales et des phénotypes différents de ceux des Apennins, mais qui sont niés, pour éviter que ses origines françaises puissent être reconnues !).
I- L’objectif était, au-delà des idées reçues, de mieux comprendre le fonctionnement des systèmes d’élevage, les façons de faire des éleveurs et des bergers et les évolutions de leurs métiers, et enfin leur perception de la question des loups et de la protection des troupeaux. De plus en plus rares sont les troupeaux ovins en montagne. A Campotosto, « sur 20 000 brebis il y a encore 30 ans, il en reste 2000 aujourd’hui ». A Roccamandolfi, « 3000 brebis dans les Monts Matese aujourd’hui, il y en avait 40 000 il y a 40 ans ». A Forli del Sannio, « il ne reste plus aucune brebis, seulement un élevage de chèvres avec 200 têtes ». Je pose cependant cette question qui restera sans réponse : à quoi bon des chiens de protection efficaces s’il n’y aura bientôt plus de brebis à protéger ? Car ce que j’ai découvert entre Molise et Abruzzes, c’est la fin du monde de l’élevage de petits ruminants auquel se substitue une nature boisée, sauvage et peuplée de grands prédateurs : et si la « cohabitation » n’était en définitive qu’une substitution (Laurent Garde, écologue au Centre d'Etudes et de Réalisations Pastorales Alpes Méditerranée (CERPAM)). Le lien vers la conférence
M- Direction Nationale des Paysages