De notre correspondante à Paris : le 14/12/2016 à 18h48
"Lorsque je 
suis arrivée aux Tuileries vers 15H30, j'ai trouvé  les brebis et les 
éleveurs enfermés dans le jardin. On communiquait à travers les grilles.
Dès
 leur arrivée ce matin à 7H30, les autorités du musée du Louvre, ou la 
mairie de Paris (on ne sait pas exactement), les avaient enfermés, le 
public ne pouvait plus traverser les Tuileries.
A 16H environ, les éleveurs de la Confédération Paysanne ont fait sauter le verrou et ouvert les grilles.
Les éleveurs ont agité les sonnailles, distribué des tracts au public qui entrait dans le jardin.
Puis
 la sécurité du Louvre est arrivée. Ils voulaient fermer le jardin à 
nouveau. Rien n'a bougé jusqu'à 17H, à la tombée de la nuit. 
C'est
 alors qu'une poignée de CRS, arrivée en renfort, a pris les choses en 
main. Ils ont à nouveau enfermé les brebis, les éleveurs et...le public,
 dont des Japonais et autres touristes... Apparemment, les mêmes 
autorités ont prévu une sortie à l'opposé, vers la place de la 
Concorde...
Pendant
 ce temps, une délégation de la Confédération de paysanne n'a cessé de 
poser ses revendications auprès du ministère de l'Agriculture et celui 
de l'Environnement. Du côté de Le Foll, l'écoute semble avoir été 
attentive, du côté Pompili, blocage absolu. Or c'est l'environnement qui
 a la main sur le problème du loup et autres prédateurs... Vous 
trouverez le communiqué de la Conf en pièce jointe. 
Résultat, les éleveurs passent la nuit dans les Tuileries avec leurs brebis. 
Pour
 l'instant, la police n'a pas gazé les brebis sagement occupées à 
brouter les pelouses. Les éleveurs ont fait attention à ce qu'elles 
n'aillent pas dans les plate-bandes
Françoise Degert
Bagnolet, le 14 décembre 2016
COMMUNIQUE DE PRESSE
Action loups :
Les paysannes et paysans installés depuis ce matin dans le parc des Tuileries avec une centaine de
brebis ont été reçus par le cabinet de Stéphane Le Foll et par Barbara Pompili. Si le ministère de
l'Agriculture a avancé sur ce qui est de son ressort, la secrétaire d'État à la Biodiversité n'a pas été
en mesure de répondre à nos attentes sans l'avis du ministère de l'Environnement. Celui-ci restant
sourd à nos demandes, nous restons aux Tuileries !
Notre mobilisation a d'ores et déjà permis d'obtenir un engagement sur le paiement des indemnités à la mise en place des moyens de protection en souffrance depuis 2015. Nous sommes par ailleurs tombés d'accord sur l'utilité des brigades d’intervention afin de cibler les prélèvements, mais la mise en œuvre dépend du ministère de l'Environnement... Concernant le projet de soumettre l'indemnisation des animaux morts à la mise en place de moyens de protection, ces deux rendez-vous ont permis d'avancer sur le fait que, quelle que soit sa situation, l'éleveur ne peut pas être considéré comme coupable des attaques de loups. Enfin, Stéphane Le Foll a affirmé travailler en lien avec certains de ses collègues européens sur le déclassement des loups dans la convention de Berne mais là encore ce sont les ministres de l'Environnement qui doivent y travailler.
Face à la pression croissante de la prédation, les paysans de la Conf' sont déterminés à rester mobilisés jusqu'à obtention de réelles avancées. Le silence du ministère de l'Environnement est inacceptable ! Nous restons aux Tuileries et, puisque nous venons de rouvrir les grilles, invitons ceux qui le souhaitent à venir échanger sur la prédation, l'élevage paysan, et le pastoralisme.
Bagnolet, le 16 décembre 2016
COMMUNIQUE DE PRESSE
- Le paiement des mesures de protection ainsi que les indemnisations des dommages seront assurés dans les prochaines semaines ;
- La brigade d'intervention sera renforcée afin de lui permettre d'agir sur tout le territoire concerné par la prédation ;
- Des tirs de défense et des tirs de défense renforcés supplémentaires seront autorisés ;
- La semaine prochaine, les services du ministère engageront un 
travail avec leurs homologues européens pour faire évoluer le statut du 
loup dans la Directive Habitat Faune Flore.
Par ailleurs, le projet de conditionner l'indemnisation des animaux 
victimes d'attaques à la mise en place de moyens de protection devrait 
être revu.
La Confédération paysanne se félicite que sa mobilisation ait permis 
que la détresse des éleveuses et éleveurs soumis à la prédation des 
loups soit enfin prise en compte. Par ces engagements, les ministères de
 l'Agriculture et de l'Environnement font le choix de soutenir l'élevage
 paysan et le pastoralisme, essentiels à la vie des territoires, à 
l'emploi, et à la société dans son ensemble. Les paysannes et paysans 
qui occupent le jardin des Tuileries, ainsi que leurs brebis, vont donc 
quitter les lieux ce matin vers 8h.
Contacts :
Annie Sic, Secrétaire nationale en charge du dossier loups : 06 86 23 25 21
Laurent Pinatel, Porte-parole : 06 80 58 97 22
Elina Bouchet, Chargée de communication : 06 95 29 80 78
104 rue Robespierre - 93170 Bagnolet - Tel. 01 43 62 04 04 - Fax. 01 43 62 80 03
contact@confederationpaysanne.fr - www.confederationpaysanne.fr
De l'Association Éleveurs et Bergers du Vercors:
Nous saluons l'action de la confédération paysanne.
        
        Nous savons ce que valent les promesses des ministères
        concernés, la vigilance s'imposera donc et la confédération
        devra s'en nul doute exercer d'autres pressions pour parvenir
        aux objectifs fixés.
Mme Royal nous a servi
          le couplet de l'évolution le statut du loup dans la Directive
          Habitat Faune Flore plusieurs fois mais quelle est la position
          de la France dans la réflexion actuelle de la modification de
          la directive habitat en ce qui concerne les grands prédateurs
          ? 
          Décision des députés européens ?? 
            De quels moyens dispose la confédération pour s' assurer que
            les services des ministères engageront bien une démarche
            avec leurs homologues européens ?? 
            
           Si un syndicat peut obtenir de tels engagements
        en 24H pourquoi le syndicat majoritaire n'y est jamais parvenu
        ??
      
        Le conditionnel ( devrait être revu)  concernant le  projet de
        conditionner l'indemnisation des animaux victimes d'attaques à
        la mise en place de moyens de protection nécessitera
        probablement de la part de la conf une attention de tous les
        instants...
      
S'il est souhaitable
          d'avoir une brigade renforcée sur tout le territoire il serait
          aussi souhaitable d'avoir un quota de plus de 36 loups qui ne
          limite même pas la reproduction annuelle des 300 loups
          officiellement en France.
        
         Il y a 20 ans que les ministères de l'agriculture et de
        l'écologie ne soutiennent plus l'élevage paysan ni le
        pastoralisme qu'ils ont fait le choix de condamner en signant la
        convention de Berne et en ne faisant aucun effort de révision de
        la directive habitat malgré les déclarations récentes de Mme
        Royal.
        
        Alors si la Confédération Paysanne a obtenu  un changement  de
        politique, les éleveurs que nous représentons  en seront
        infiniment reconnaissants mais l'expérience nous a appris que
        les promesses en politique ne sont pas des actes.
        A suivre
        Annette Jouvent
        Secrétariat de l'Association des Éleveurs et Bergers du Vercors
        Drôme-Isère
Du Collectif des Éleveurs de la Région des Causses, de la Lozère et de leur Environnement:
L'association le CERCLE a pris connaissance par la presse de l'action de la confédération paysanne; bien que louable, cette action ne conduira à rien.
Seule une action coordonnée de tous les acteurs concernés par la prédation aura quelques chances d'écoute.
Les éleveurs de tous les pays devront travailler ensemble pour être audibles; les élus concernés par l'ensemble des problématiques connexes également.
Les initiatives isolées sont de petits coups de boutoirs face à une machine de guerre de destruction du pastoralisme et de rewilding très bien organisée et puissante financièrement.
Les institutions qui soutiennent cette machine à broyer le pastoralisme conduisent en réalité à une réorientation des flux financiers appelée pudiquement "verdissement de la PAC" et qui sont de fait du greenwashing et deviens de l'écologie punitive.
    La disparition programmée d'une minorité ( les éleveurs, bergers ) n'émeut que peu de citoyens au même titre que certaines ethnies dans d'autres contrées; l'Europe et la France en seront comptables.
Pour le CERCLE  André Baret
De notre infatigable "Dauphinois" : 
http://federationdesacteursruraux.blogspot.fr/2016/12/les-brebis-sont-entrees-dans-paris.html
Souhaitons que les brebis n'aient pas trop souffert de la pollution.