La protection de l’environnement devient un marché particulièrement juteux. On connaît déjà le business du développement durable et de la croissance verte. Un pas supplémentaire est toutefois en passe d’être franchi : désormais, les terres, les forêts, les animaux et les végétaux sont transformés en produits bancaires et financiers. De fait, selon le vieil adage « tout ce qui est rare est cher », les espèces vivantes en voie de disparition, les terres et les écosystèmes menacés prennent de la valeur. La nature devient alors un capital sur lequel il est possible de spéculer.
Cette enquête raconte l’histoire de la mainmise économique et bancaire sur les ressources vivantes à l’échelle planétaire, une véritable entreprise de prédation. Elle révèle que des banques et des fonds d’investissement achètent aujourd’hui d’immenses zones naturelles riches en espèces animales et végétales en danger, partout dans le monde, pour les échanger sur des marchés. Elle dévoile également le rôle crucial des lobbies, qui s’activent auprès des institutions européennes et internationales pour favoriser le développement de cette branche financière du green business.
Sandrine Feydel et Christophe Bonneuil nous conduisent en Ouganda, au Brésil, en Amazonie, aux États-Unis et en Malaisie, où des bio-banques « protègent » désormais des écosystèmes en danger. Ils décrivent les dangers auxquels se trouvent alors exposés les populations locales et leur environnement naturel. Ils montrent enfin que ce sont souvent les entreprises les plus destructrices de l’environnement, comme les industries minières et pétrolières, qui s’intéressent à ces marchés, et que les institutions financières responsables de la crise des subprimes en 2008 n’en ont décidément tiré aucune leçon et nous préparent un « krach vert »…
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Avant-propos Introduction. L’abeille qui valait 200 milliards 1. La mouche la plus chère du monde
Ces banques qui gagnent de l’argent grâce aux espèces en voie de disparition
Des biobanques par centaines
2. « Si on laissait faire les écolos, vous et moi en serions réduits à vivre dans des terriers (Ronald Reagan) »
Environmental backlash
Naissance des marchés de droits à polluer
Les années Reagan : dérégulations environnementales et nouveaux marchés des droits à polluer Les années Bush : extension des marchés de la nature
3. Les marchés de la nature à la conquête du monde
La diplomatie de l’environnementalisme de marché
L’air en banque : naissance du marché mondial du carbone
Banquer la biodiversité, le « capital naturel » et les « services écosystémiques »
4. « Échange forêts anciennes contre plantations »
Comment la Commission Européenne prépare le terrain avec les lobbies
Les gouvernements des pays européens, séduits par les marchés de la biodiversité
Les marchés de la biodiversité : une recette qui se généralise sans preuve de son efficacité réelle
5 – Des multinationales qui lavent plus vert que vert ?
Des « mécanismes de développement » propres ?
Le désert vert
Les mensonges de l’économie verte
6 – Les peuples des forêts pris dans les marchés carbone
Des arbres qui affament
« Un génocide contre la Terre et contre les peuples indigènes »
7. « La Terre est bleue comme une orange »... à presser
La Vision 2050 du lobby des multinationales pour le développement durable
Le blue washing, la Terre lavée en bleu
8. Des arrangements contre-nature
Pantouflage et liaisons dangereuses entre ONG et multinationales
À ce jeu, qui influence qui ?
9. Spéculer sur la biodiversité ?
La première bourse « verte » du monde
Orangs-outans contre palmiers à huile
Des marchés à la financiarisation
10. La nature coule à flots
De nouvelles représentations scientifiques de la nature
Les nouveaux outils de la finance de la nature
11. La planète entière titrisée ? Les prochaines étabpes
L’eau sous la coupe des marchés
L’agriculture prise dans la finance carbone
Le carbone bleu
Épilogue. La fin des haricots ?
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