"La
France ne protège pas sa nature" selon Farid
Benhammou géographe, membre du Laboratoire" ruralités de
l’université de Poitiers" ; Estienne Rodary chercheur à
l’IRD et spécialiste des politiques de conservation dans REPORTERRE du 26/01/2016
http://www.reporterre.net/La-France-ne-protege-pas-sa-nature« Entre guillemets et en italique » les phrases clefs de la démonstration faite par nos deux « scientifiques » Benhammou/Rodary .
Benhammou/Rodary : « Les
loups subissent régulièrement des attaques depuis leur
réinstallation naturelle en France en 1992. »
Fin
2011 = 250 loups dans 13 départements pour 4913 victimes domestiques
Fin
2012 = 250 loups dans 15 départements pour 6021 victimes domestiques
2013
= 250 loups dans 22 départements pour 6195 victimes domestiques
2014
= 301 loups dans 31 départements pour 8226 victimes domestiques
2015
= 282 loups, 42 Zones de Présence Permanente (ZPP) contre 39 en
2014. 2440 constats, contre 2344 en 2014,
Benhammou/Rodary : « Déjà, il y a trois ans, quand la population de loup s’est renforcée dans le Massif central, le Parc national des Cévennes s’était déclaré contre la présence du prédateur sur son territoire et avait demandé ces tirs. »
Extrait
de la charte des parcs Nationaux signée avec les propriétaires qui
mettent à disposition leurs terres:
« Le
pastoralisme contribue à la structuration écologique et paysagère
des territoires, à la constitution du patrimoine naturel et culturel
des parcs nationaux et à sa gestion. Ainsi, les paysages d’alpages
et d’estives offrent une biodiversité et un caractère
remarquable, résultat des interactions complexes et dynamiques entre
activités pastorales et milieux naturels, que les parcs visent à
préserver. »
Benhammou/Rodary : « Les
loups reviennent en France parce que la pratique pastorale – comme
beaucoup d’autres pratiques qui façonnaient historiquement les
paysages français – est déjà marginalisée. Mais pourquoi s’en
prendre aux loups plutôt qu’aux facteurs qui transforment ces
paysages ? »
Les
seules régions où le pastoralisme arrive à tirer son épingle du
jeu, en proposant des agneaux de qualité labellisés grâce à un
cahier des charges exigeant l'élevage traditionnel sur parcours
libres, sont celles ou les promoteurs du loup sont sans ambiguïté :
"Dans
les zones ou évolueront les grands prédateurs (définies par
les dirigeants sans aucune concertation avec la population concernée
ndlr), sont inclus les secteurs où doivent être établies de fortes
restrictions à l’élevage, en accord avec les réalités locales,
afin que le pastoralisme ne perturbe pas les carnivores.
/…/ » (Systèmes européens de subventions à l’élevage, et propositions de réformes favorables à la conservation des grands carnivores. UICN, WWF, LCIE 1997)
Benhammou/Rodary : « Car la France n’est plus (si jamais elle a été) cet Éden champêtre loué par nos élites scientifiques, industrielles et politiques. C’est un espace qui subit de plein fouet les conséquences dévastatrices d’un trinôme concentration/uniformisation/pollution : une politique européenne qui favorise les grands exploitants, une concentration de l’industrie agroalimentaire qui contrôle les semences et incite à la création de « fermes aux mille vaches », une utilisation de pesticides et d’engrais qui continue à polluer lourdement les paysages et les cours d’eau et dont des études confirment l’impact sur les oiseaux, les insectes et les agriculteurs. »
Donc la réintroduction des loups dans les zones d'élevage devient une priorité pour les écologistes. Une priorité dont la finalité est une condamnation pour les petites structures familiales qui n'utilisent ni engrais, ni pesticides... Des exploitations qui ne pourront jamais protéger leurs troupeaux et garder un mode d'élevage moderne et respectueux qu'elles ont mis en place pour s'adapter à la demande et au bien être des animaux, de ceux qui en ont la charge et de la Nature.
photo prise par le berger pendant la garde du troupeau. image concrète de "l'éden champêtre" |
"le pastoralisme durable dans les écosystèmes de grands
pâturages libres / …/ préserve la fertilité des terres et le
carbone présent dans sol, et contribue à la régulation de l'eau et
à la conservation de la biodiversité. Les autres avantages qu'il
présente se trouvent sous la forme de produits alimentaires de
grande valeur."
Benhammou/Rodary : « ...Le
rôle renforcé des collectivités locales dans les conseils
d’administration a ajouté de nouvelles pressions sur les parcs :
en Vanoise, aucune commune n’a accepté d’intégrer les « zones
d’adhésion » censées compléter la « zone
cœur » du parc. »
Des
parcs qui se conduisent en propriétaires dictateurs des espaces qui
leur sont confiés par leurs possesseurs après en avoir accepté la
charte.
Prenons
la
Vanoise puisque vous en parlez. Voici ce qui a été rétorqué
au responsable du Trailers des pays de Savoie : "«
Je trouverai bien une espèce protégée pour vous empêcher d'y
aller ».
Sans
parler du reproche fait aux photographes : "Vous nous
reprochez aussi la prise de vue photographique à but lucratif en
cœur du Parc. Nos prises de vues sont aussi à but promotionnel et
en effet, le travail d'un photographe se paye."
Et
que dire du
par du Mercantour qui assigne un boulanger parce qu'il appelle
ses biscuits « sablés du Mercantour »
Qui verbalise dans la commune de Saint-Dalmas le Selvage, les organisateurs d’une messe en plein air sur le plateau de Sestrière au motif que celle-ci se déroulait sans autorisation.
Les parcs, et surtout Parcs nationaux de France (PNF) jusqu'à présent,
demain l'Agence française de la biodiversité (AFB), ont déposé la marque
des parcs pour tout faire payer : photos des paysages (droit à
l'image), création d'une marque pour chaque parc couvrant les
productions (miel, vin etc...).
De quoi justifier le rejet des populations locales qui se rendent compte, mais un peu tard, de la supercherie et de la finalité de la protection de leur nature.
Benhammou/Rodary : « Nos
sauveurs de bergers ont raison de crier au loup : ils confirment
par l’absurde que les Français sont majoritairement occupés à
détruire et polluer l’espace dans lequel ils vivent et que la
conservation de la biodiversité est fondamentalement vue comme une
anomalie étrangère. »
Mais
pourquoi s'acharner à vouloir protéger des zones qui sont les plus
riches en biodiversité au détriment de ceux qui en
sont les gardiens depuis des millénaires et au détriment des régions qui sont saccagées?
Dans le monde, plus de 20 millions de personnes ont été délocalisées des territoires les mieux préservés sous prétexte de biodiversité.
Dans le monde, plus de 20 millions de personnes ont été délocalisées des territoires les mieux préservés sous prétexte de biodiversité.
Benhammou/Rodary : « Dans
ce contexte, si l’intelligentsia environnementale de gauche s’allie
avec l’agroalimentaire pour nous faire croire que les problèmes
des campagnes françaises viennent des loups, alors la biodiversité –
et nous avec – avons du souci à nous faire. »
N'y
a-t-il pas d'autres priorités, d'autre zones à réhabiliter, à
protéger ? N'y a t'il pas justement, hors des zones pastorales
beaucoup d'espèces autrement plus menacées que le loup ?
S’agirait il pour les protecteurs de la nature de se faire une
place au soleil avec un animal prestigieux et pourvoyeur de fonds
inépuisables (7,15
million d'euros pour l'étude de Wolf Alp1,
32
millions alloués aux prédateurs par le feeder en PACA). Le loup
étant une autre filière d'avenir et d'emplois sans doute....
Venez chez nous, nous partagerons cette biodiversité qui s'est fort bien passée du loup pendant plus d'un siècle et qui devient tout à coup un eldorado pour beaucoup trop d'évangélistes.
Loup, la face cachée de ses défenseurs.
Venez chez nous, nous partagerons cette biodiversité qui s'est fort bien passée du loup pendant plus d'un siècle et qui devient tout à coup un eldorado pour beaucoup trop d'évangélistes.
Loup, la face cachée de ses défenseurs.
Nous avons bien noté que les scientifiques qui ne vont pas dans votre sens, vous les mettez entre guillemets (« groupe de scientifiques »), mais le lecteur pourra se faire sa propre opinion en lisant :
VARIATION DE LA VÉGÉTATION PASTORALE DANS LE PIÉMONT CONSÉCUTIVE AU CHANGEMENT DE GESTION DU TROUPEAU DÛ À LA PRÉDATION DU LOUP.
Battaglini L.M.(1), Martinasso B.(3), Corti M.(2), Verona M.(3),Renna M.(1) (1) Département Sciences Agronomiques, Forestières et Alimentaires - Université de Turin (2) Département Sciences Aliments, Nutrition et Environnement - Université de Milan (3) Docteur en Foresterie et Environnement - Profession libérale ;
Dix alpages des étages subalpins et alpins ont été analysés : (en Italie ou la cohabitation selon les défenseurs du loup est exemplaire ndlr)
EN CONCLUSION:
Vous trouverez ici la Réplique de trois chercheurs de l’Inra Ecodéveloppement à l’article de Farid Benhammou, publié dans:
"Le Courrier de l’environnement" N° 48, à la rubrique Problématiques et Débats :
« Les grands prédateurs contre l’environnement ? faux
enjeux pastoraux et débat sur l’aménagement des territoires de
montagne ».
"Nous sommes dans l’obligation de répondre au Courrier car l’auteur (Farid benhammou) nous fait dire exactement le contraire de ce que nous avons écrit en tant que chercheurs appartenant à la même unité de recherche." Christian Deverre Directeur Unité d'Écodéveloppement INRA Domaine Saint-Paul Site Agroparc 84914 AVIGNON Cedex 9
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