« En Italique et en Gras, » les phrases clefs de la cohabitation idyllique d'un éleveur Italien avec les loups. (Selon Nice Matin)
N.M. :« Depuis que le loup est revenu il faut être constamment présent. Je n'ai pas le choix : »
Ceux qui profitent des acquis sociaux de l'ensemble de la classe laborieuse sont ils prêts à renvoyer les bergers au moyen age ?
Une chose est sure, aujourd'hui, la quasi totalité des bergers sont des êtres humains formés dans des écoles et enclin à vivre comme tout un chacun. Ils choisissent ce métier sachant qu'ils ne seront pas au 35 heures, avec RTT et horaires aménageables. Vouloir les obliger à sacrifier leur vie familiale et sociale condamne irrémédiablement le pastoralisme, source de préservation d'une biodiversité riche et durable « En France, 84 % des surfaces classées en " haute valeur naturelle " correspondent à des zones d'élevage en plein air » CNRS
N.M. :« La question se pose d'évoluer vers des cheptel plus petit ou de prévoir une personne de plus en alpage. »
Solution financièrement absurde, voici peut être une manière plus délicate de la part d'un technicien au service de la protection des loups, pour confirmer celle de l'Europe à propos de la cohabitation impossible :
« Dans les zones ou évolueront les grands prédateurs (définies par les dirigeants sans aucune concertation avec la population concernée ndlr), sont inclus les secteurs où doivent être établies de fortes restrictions à l’élevage, en accord avec les réalités locales, afin que l’élevage ne perturbe pas les carnivores. /…/ »
N.M. :« La présence physique est un facteur clef. »
"Les attaques se produisent de jour comme de nuit depuis trois-quatre ans. La proportion d’attaques en pleine journée ne cesse de croître. Des attaques qui se produisent malgré la présence de bergers et de chiens de protection." DDT, ONCFS, DREAL R.H.
Un berger des Alpes-Maritimes a vu son troupeau attaqué par une meute de sept loups au bord d'une barre rocheuse. La fuite des brebis vers la falaise, l'emportant au passage, a failli lui coûter la vie. Plus de 20 animaux ont sauté. C'est la huitième attaque sur ce troupeau cette saison malgré une présence humaine permanente et 11 chiens de protection.
Les loups ont frappé à nouveau à Villeneuve d'Entraunes, Mais cette fois, l'attaque a fait des dégâts d'une autre nature: Didier Trigance avait 7 chiens de protection. Des chiens patous et Estrela. Les chiens se sont battus avec les loups et un seul est sorti indemne de l'attaque. Un chien a été tué par les loups, un autre, blessé, a dû être euthanasié hier après-midi. 4 sont grièvement blessés.
N.M. :« En fonction de la présence du loup il est conseillé de réduire les mouvements des brebis en alpage et d'éviter de les déplacer le soir. »
Les prémices vers l'élevage hors sol. Une des finalités que les Italiens ont compris depuis bien longtemps et ceux d'entre eux qui se sont recyclés dans le bovin, subissent toujours la prédation : « Un éleveur a remplacé ses ovins par des bovins au fond d'une des vallées, pensant qu'il aurait moins de problèmes. Mais les loups ont attaqué plusieurs de ses veaux cette année ainsi qu'une mule. »
L'exploitation,qui était d'abord un élevage de brebis (laitières en AB, Italie. ndr), a complètement été anéantie par le prédateur entre 2007 et 2010. Durant l'été 2010 les ovins ont été remplacés par des ânes. Voici une photo envoyée par l'éleveur :
Toscane : L'industrie laitière, voit son activité compromise par manque de lait de qualité, produit de brebis vivant au pâturage, aujourd’hui en partie remplacé par un lait moins aromatique de brebis enfermées dans des abris nocturnes et mangeant du foin. On a créé un système contre nature et contre tout bon sens : les brebis sont à l’intérieur et les loups ... au pâturage.
N.M. :« Ces enclos sont lourds, difficile à transporter et à planter. »
Tous les enclos mobiles de plus de 1 m sont quasi impossible à transporter et à mettre en place. De plus, par temps de pluie ou avec un fort vent, il se couchent facilement.
N.M. :« On m'a conseillé de mettre un maximum d'espace entre les 2 enclos qui protègent les animaux. »
Ce qui reste valable et monnaie courante pour des enclos fixes est absolument inconcevable pour des enclos mobiles.
"Malgré des montants alloués à la protection des troupeaux, il est indéniable de constater que le nombre d’attaques augmentent chaque année, même si l’on peut imaginer que les pertes d’animaux seraient encore pire sans les mesures de protection." DDT, ONCFS, DREAL R.H.
Au chapitre « Trouver les compromis. » cette belle histoire de cohabitation révèle des dessous sans équivoque.
Comment cet éleveur arrive à vivre avec 130 brebis, sans aucun temps libre : (fourrage pour l'hiver, entretien des cultures nécessaires aux animaux, vie de famille, vie sociale...) ?
Qui aura la folie de sacrifier sa vie familiale, sociale… en acceptant une telle pression qui conduira inévitablement à la dépression, et aboutira au final à la disparition d'un pastoralisme respectueux.
A Glandage, dans le haut Diois, ou l'association ASPAS a traité les éleveurs de glandeurs, le village d'une centaine de personnes, en bout de vallée, est passé de sept à quatre éleveurs.
Comment un média, en se basant sur un exemple trop idyllique pour ne pas être considéré comme suspect, peut il avec une telle certitude mettre en opposition ce témoignage face aux travaux des instances officielles et à la réalité de terrain? S'agit il de plaire à la clientèle dans le mépris de la réalité alors qu'un journaliste se doit d’être exemplaire?
A y regarder de plus prés, on s'aperçoit que derrière toute cette communication il y a la signature de Wolf.Alps.
Ceux qui sont honnêtes et qui voudront avoir une vision plus large que celle de Nice Matin, journal en perpétuelle crise existentialiste, pourront se rendre compte à la lecture du projet Wolf Alp, qu'il est pensé et écrit d'une façon très professionnelle et qu'il est taillé sur une vision d'un monde alpin couvert de forêts et peuplé d'animaux sauvages, mais sans activités humaines qui sont pourtant plusieurs fois millénaires et dont les finalités sont les paysages que nous connaissons et une richesse naturelle nulle part ailleurs aussi bien préservée.
"Un minimum de sagesse et de clairvoyance devrait pourtant faire comprendre que les Alpes méritent une politique de montagne d'un autre souffle."
Que des écologistes bienveillants imaginent une merveilleuse cohabitation est un fait qui peut se comprendre, c'est leur droit et le résultat d'un manque total de connaissance du sujet. Mais qu'ils en choisissent les modalités, sans tenir compte des réalités et de ceux qui au final, seront les seuls à en subir les conséquences, en est une autre. D'autant qu'un jour il faudra expliquer les motivations et rendre des comptes.
Plus de 20 millions de personnes sont délocalisées aujourd'hui dans le monde sous prétexte de biodiversité. 20 millions de personnes qui impactaient très peu la nature et surtout bien moins que ceux qui dirigent les instances qui ont pris ces décisions, comme le WWF (2millions de chiffre d’affaire par jour) au sommet de la pyramide de la réintroduction des loups dans les zones d'élevage.
Posons nous la question de savoir pourquoi un animal dont la situation est non préoccupante dans le monde et en Europe (UICN page 49 Liste rouge de la faune) devient strictement protégé dans les zones d'élevage des pays à fortes densité humaine ?
Magnifique synthèse ! BRAVO !!!
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