CONTRAIREMENT A CE QUE PENSE LA PLUPART DES INTRANSIGEANTS PROS LOUPS, LE PASTORALISME EST INDISSOCIABLE DE LA BIODIVERSITÉ
Les herbivores sont des espèces clés dans les écosystèmes et leur disparition engendre des extinctions en cascade. cf Fabien Condamine, chercheur au CNRS à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier
Par exemple, le site « Science
et Décision » du CNRS + Université d’Ivry
propose une synthèse des connaissances scientifiques qui
confirme cette analyse
(http://documents.irevues.inist.fr/handle/2042/31155):
« Les paysages qui abritent
la plus forte biodiversité sont composés d'habitats
semi-naturels. /…/ Les principaux types sont les prairies
exploitées de façon extensive ou peu intensive, les
vergers traditionnels, les zones boisées (haies, bosquets
champêtres, berges boisées). /…/ En France, 84 % des
surfaces classées en " haute valeur naturelle "
correspondent à des zones d'élevage en plein air
(Alpes, Corse, Franche-Comté, Massif central, Pyrénées…). »
Même analyse au niveau
planétaire. FAO 2009. Livestock keepers – guardians of
biodiversity. ( = Éleveurs – gardiens de biodiversité)
In Animal Production and Health Paper. No. 167. Rome
« Les paysages créés
par la coévolution de l'élevage et de la végétation
ressemblent souvent à des zones sauvages pour les étrangers
/alors que/ la disparition des systèmes traditionnels de
pâturage tend à s’accompagner de pertes importantes de
biodiversité. »
(en anglais, télécharger
à http://www.fao.org/docrep/012/i1034e/i1034e00.htm, page 11,
§2)
80% des zones riches en biodiversité de la planète sont les territoires de communautés indigènes qui, depuis des millénaires, ont trouvé des moyens ingénieux de subvenir à leurs besoins tout en maintenant l’équilibre écologique de leur environnement.
Avant-propos du comité de
direction de la publication
Les perspectives sur la diversité
biologique, sa conservation et son utilisation durables sont
nombreuses. Mais trop souvent, nous perdons de vue l’importance
de l’utilisation et de la gestion humaines dans le maintien de la
biodiversité.
Le pastoralisme constitue un
exemple de secteur d’investissement au sein duquel le
double objectif de développement et de conservation de
la biodiversité peut être atteint par la
reconnaissance de la contribution importante de ce système
aux cultures, traditions, moyens d’existence et services des
écosystèmes. A titre d’exemple, le maintien de
la couverture végétale par un pastoralisme durable
peut contribuer à fournir des services des écosystèmes
à la fois aux populations pastorales et à leur élevage
mais aussi aux utilisateurs des terres alentour. De plus, en dépit
de la méprise communément admise selon laquelle le
développement n’est pas compatible avec le pastoralisme, il
existe de nombreux systèmes développés de
pastoralisme exclus de la définition générale du
pastoralisme, précisément parce qu’il s’agit de
systèmes développés.
PASTORALISME, CONSERVATION DE LA NATURE
ET DÉVELOPPEMENT (convention sur la diversité biologique)
Prolongeant la réunion
thématique organisée en 2007 à
Meyrueis (France), cette rencontre
a confirmé l’intérêt pour le
pastoralisme. Cette réunion d’experts était organisée
par le Ministère de l’Agriculture d’Albanie,
la Mountain Aera Development Agency
(Mada, Albanie) l’Université Européenne
de Tirana, Albanie, avec le soutien de l’Unesco, Centre du
patrimoine mondial et des Ministères français de
l’écologie, de l’énergie, du développement
durable et de la mer et celui de la culture et
communication, ainsi que du Centre
International de Hautes Etudes
Agronomiques Méditerranéennes/Institut
Agronomique Méditerranéen de
Montpellier (Ciheam-IamM) dans le cadre
de la convention France-Unesco pour le patrimoine.
Le pastoralisme est vital pour
conserver les grandes zones d’habitat naturel et semi naturel. Ce
faisant l’abandon du pastoralisme constitue une menace pour la
biodiversité.
Le pastoralisme constitue un exemple de
secteur d’investissement au sein duquel le double objectif de
développement et de conservation de la biodiversité
peut être atteint par la reconnaissance de la contribution
importante de ce système aux cultures, traditions, moyens
d’existence et services des écosystèmes. A titre
d’exemple, le maintien de la couverture végétale par
un pastoralisme durable peut contribuer à fournir des services
des écosystèmes à la fois aux populations
pastorales et à leur élevage mais aussi aux
utilisateurs des terres alentour. Les actions qui conduisent à
remplacer le pastoralisme, en passant donc d’une option
d’utilisation durable de la terre à une option non durable,
comme la conversion de zones pastorales en zones d’activités
agricoles sédentaires, ou le remplacement d’espèces
d’élevage traditionnelles par des espèces exotiques,
peuvent provoquer une dégradation des services écosystèmiques.
Par exemple, la dégradation de la couverture végétale
peut affecter le cycle de l’eau et conduire à une
augmentation des inondations ou bien des sécheresses menaçant
à la fois les objectifs de développement et de
biodiversité.
source UICN (union internationale pour
la conservation de la nature) "pastoralisme, conservation de la
nature et développement"
Les pratiques pastorales ancestrales
participent à une forme d’équilibre et à la diversité des
milieux de montagne que l’on connaît actuellement. Elles sont notamment indispensables au
maintien des prairies d’altitude riches en espèces végétales.
Par exemple, la déprise de ces espaces conduit à une progression des ligneux (arbres ou
arbustes) et une fermeture du paysage qui peut être néfaste
à la biodiversité végétale ou animale
source cemagref “l'évolution
du pastoralisme, quel impact sur la biodiversité”
Ce
cahier technique s'intéresse à la gestion des pelouses
sèches, des milieux menacés et fragiles qui, outre
leurs intérêts écologiques, ont un rôle à
jouer dans de nombreux domaines (agriculture, paysage, lutte contre
les incendies...).
Issues, en majorité de
l'activité humaine, beaucoup de pelouses et coteaux secs sont
aujourd'hui délaissés par l'agriculture. Or, ces
milieux qui abritent nombre d'espèces remarquables ont un très
faible pouvoir de reconstitution... Ce cahier technique, rédigé
par Virginie Pierron, fait le point sur l'état des
connaissances dans ce domaine (habitats, espèces, inventaires)
et synthétise des expériences rhônalpines de
gestion (techniques d'entretien et de restauration, lutte contre les
invasives, suivis...).
Le
pastoralisme est aujourd'hui considéré comme une
solution durable a l'entretien des milieux en faveur de la
biodiversité. Il est également un outil de
préservations des milieux contre les incendies. Par ses
multiples vocations, le pastoralisme est donc présent dans de
nombreux documents de planification territoriales comme les documents
d'objectif des sites Natura 2000 mais également les plans
départementaux de défense de la forêts contre les
incendies.
Au-delà
de son aspect folklorique, ce projet a surtout su démontrer
l’efficacité et les atouts du pastoralisme comme mode de
gestion des espaces ligériens, une méthode originale
certes mais aussi plus favorable à la biodiversité que
des moyens mécaniques et ce avec des coûts compétitifs.
Elle
vise à être étendue à de plus vastes
secteurs et notamment sur le domaine public fluvial mais aussi sur
d'autres départements ligériens.
En
2013, le projet se concrétise sur plus de 400 hectares de
terres ligériennes avec quatre troupeaux provenant de
quatre élevages différents, représentant un
effectif total de 1000 brebis et un peu plus de 800 agneaux.
L’agro-pastoralisme
au cœur du dispositif Natura 2000un outil pour ouvrir ou
préserver les paysages
et
leur biodiversité
Dans
les régions de moyenne et haute montagne d’Europe
continentale, l’élevage
est attendu par les acteurs, notamment les Parcs naturels régionaux,
comme un levier pour l’entretien des paysages et de la
biodiversité, mais également pour ses produits de
terroir qui stimulent le développement des économies
locales.
Comment
le pastoralisme participe-t-il à la construction et à
l’entretien des paysages ?
Le
pastoralisme est vital pour converser les grandes zones d’habitat
naturel et semi naturel. Ce faisant l’abandon du pastoralisme
constitue une menace pour la biodiversité.
http://www.iucn.org/fr/wisp/portail_des_eleveurs_/diversite_biologique_/
Le maintien des activités agricoles et forestières en montagne est une nécessité
Il répond à des impératifs environnementaux :
- pour la conservation des milieux fragiles de haute montagne et de leur richesse de biodiversité, la stabilité des terrains, l’ouverture des espaces qui accueillent les sports d’hiver et d’été ;
- pour leur contribution à la biodiversité des immenses espaces herbagés de moyenne montagne, pour autant qu’ils continuent à être pâturés ;
- pour la contribution de la forêt aux grands équilibres écologiques.
Les conclusions du Grenelle de l’environnement ont mis sur le devant de la scène la relation agriculture/forêt /environnement en recherchant le dépassement d’un conflit qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Si le Grenelle de l’environnement ne traite pas directement de la montagne, car tel n’était
pas son objet, plusieurs de ses recommandations confortent la politique agricole et forestière de montagne, notamment :
- « Stopper partout la perte de biodiversité » (groupe 2 du Grenelle) par :
o la « trame verte » : « les grands espaces que constituent les montagnes, les grandes zones herbagères et forestières, […] ne doivent pas rencontrer d’obstacles à leur continuité écologique »
o « la révolution doublement verte » qui demande « d’augmenter de façon significative les financements du développement rural et de l’agroenvironnement » et de « préserver la diversité génétique dans nos terroirs »
o « un effort accru de protection des patrimoines naturels les plus remarquables menacés. »
- « Lutter contre le changement climatique » (groupe 1 du Grenelle)
o « dynamiser la filière bois, en favorisant la filière bois-énergie tout en protégeant la biodiversité forestière ordinaire et remarquable »
o promouvoir un « urbanisme plus efficace et plus équitable », qui s’attache, notamment, à limiter l’impact de l’étalement urbain sur les équilibres agricoles et naturels.
Le maintien des activités agricoles et forestières est encore, bien évidemment, une nécessité économique et sociale, indispensable aux secteurs les plus ruraux ; sans elles, des communes ne pourraient survivre, entraînant la disparition des services à la population et l’exclusion de ces territoires.
Enfin, l’agriculture de montagne, avec un certain nombre de spécialités parmi les plus réputées, contribue au renom de la production agricole et alimentaire française et à la richesse nationale.
Nul ne conteste l’intervention de l’Etat, puis celle de l’Europe depuis plus de 30 ans. L’approfondissement de la politique de développement durable apporte une nouvelle légitimité aux aides à la montagne, qui « rémunèrent » les externalités positives de l’entretien de la nature, de la biodiversité et des paysages par l’agriculture et la forêt, dont la contribution aux équilibres sociaux, économiques et écologiques en montagne est tout à fait essentielle et dépasse le seul cadre géographique de la montagne.
Source : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/084000441/0000.pdf
Par Christian Deverre INRA-SAD-Avignon, unité d'Écodéveloppement domaine Saint-Paul, site Agroparc, 84914 Avignon cedex 9
Ce qui est paradoxal dans la situation actuelle, c'est que les administrateurs des choix sociaux de la nature se sont, de manière croissante ces dix dernières années, appuyés sur les activités pastorales pour accompagner les plans de gestion des territoires confiés à leurs soins. Ce sont à des éleveurs, transhumants ou locaux, qu'ont été largement confiées les tâches de maintenir l'ouverture de milieux favorables aux espèces végétales et animales fragiles et menacées par l'extension de la forêt ; c'est à eux que l'on a demandé de contribuer à 1'entretien des alpages et des mosaïques paysagères favorables aux ongulés sauvages comme aux grands rapaces. Au travers d'incitations financières comme les mesures agri-environnementales, les propriétaires de troupeaux domestiques ont été encouragés à reconquérir des espaces embroussaillés, pauvres en biodiversité et menacés par les incendies, et des bergers alimentent les charniers qui facilitent la réintroduction des vautours. Dans l'élaboration des futurs plans de gestion des sites du réseau Natura 2000, l'élevage se voit confier un rôle central dans tout l'arc alpin et en général dans toutes les zones montagnardes où l'on annonce l'inéluctable et prochaine réapparition des loups.
Au Royaume-Uni, la NSA met en garde contre les risques de sous-pâturage et rappelle que, grâce au pâturage, les ovins permettent de maintenir la biodiversité.
Les éleveurs anglais s’inquiètent actuellement des risques de sous-pâturage au Royaume-Uni. Dans un communiqué de presse, la NSA (équivalent de la FNO) explique que « des mesures doivent être prises afin de ne pas se retrouver dans une situation similaire à celle de l’Australie. »
Réintroduire le mouton
Au cours des 20 dernières années, le gouvernement australien a acheté plus de 11 000 hectares de terres agricoles dans le nord de l’État de Victoria, afin d’arrêter le pâturage des moutons. Ils se sont aperçus que la biodiversité a été mise à mal, avec par exemple la baisse inquiétante des effectifs de certaines espèces animales comme le « Plains-wanderer », une espèce d’oiseau proche de la caille et certaines espèces végétales qui ne peuvent pas rivaliser avec des graminées dominantes et envahissantes. Ils ont donc fait machine arrière, encourageant le retour des ovins.
Parmi les études, il y a celle coordonnée par le Pr Battaglini de l'Université de Turin (Département Sciences Agronomiques, Forestières et Alimentaires), dans le cadre du Projet ProPast et financée par la Région Piémont ; elle porte sur le changement observable de cette végétation des alpages piémontais depuis l’arrivée des loups. Elle est en ligne sur le site de la SoZooAlp, le titre est "Variation de la végétation pastorale dans le Piémont consécutive au changement de gestion du troupeau dû à la prédation du loup".
ICI la traduction Française
contrairement au affirmations des représentants écologistes pros loups, la biodiversité et les paysages que nous connaissons depuis des milliers d'années ont été façonné par l'homme et les activités agro pastorales extensives. Pourtant Dans le rapport de Boitani, loin de limiter l’impact des grands carnivores à quelques secteurs des massifs concernés, il est clairement indiqué, page 103 : « C’est la totalité du paysage qui doit être incluse dans les plans de gestion. » Et l’élevage n’est pas le seul visé, les activités touristiques libres sont directement menacées, page 97, car « elles peuvent conduire à des effets négatifs sur les populations de grands carnivores. source » Seules les activités touristiques encadrées et payantes seront alors autorisées
La conclusion de la fédération pastorale en Ariège, dans la dépèche
"Si le pastoralisme s'arrête, c'est la fin de nos territoires. C'est la colonne vertébrale de l'activité économique rurale en montagne, même s'il y a aussi des petites industries, des artisans… On fait aussi des efforts sur le tourisme, on crée de l'activité. Mais cela marche de pair avec le pastoralisme, parce que l'on entretient l'espace, par exemple. Nous sommes très inquiets pour l'avenir de ces territoires."
Seuls les écologistes se frottent les mains, eux sont très inquiets de sentir cette résistance à l'ensauvagement de nos terres, pour je cite "proposer a travers la faune sauvage, un tourisme de classe internationale" des millions de visiteurs viendront remplacer les milliers de brebis, ânes, vaches, chevaux... sans que le piétinement de la flore et le dérangement de la faune ne les émeuvent!
A lire aussi : http://plume-clandestine.blogspot.fr/2014/02/multifonctionnalite-du-pastoralisme.html