L’article 33 du projet de loi
institue des « obligations de compensation écologique ».
Il offre aux aménageurs et aux industriels la possibilité de
remplacer ce qu’ils détruisent à un endroit par un bout de nature
supposé équivalent à un autre endroit.
On détruit une rivière et
des centaines d’hectares en Bretagne, on en restaure l’équivalent
en Auvergne.
Comme si tous les milieux naturels se valaient... « Ce
dispositif menace très directement l’activité agricole, les
pratiques agronomiques et les pratiques contractuelles qui les
régissent », alerte le collectif "Semons la biodiversité".
Ce projet de loi crée par ailleurs des banques d’un nouveau genre,
des « réserves d’actifs naturels » gérées
par des acteurs privés, auxquelles les opérateurs pourront faire
appel pour satisfaire « leurs obligations de compensation ».
S’achemine t-on vers des banques privées de biodiversité, comme
il en existe aux États-Unis depuis 20 ans ?
L’efficacité
réelle de ces banques pour la protection de la nature n’est
toujours pas démontrée.
En France, une seule expérimentation de « réserve d’actifs
naturels » est menée depuis 2008 par une filiale de la Caisse
des dépôts, la CDC-Biodiversité, dans la plaine de Crau
(Bouches-du-Rhône). Là, les aménageurs peuvent s’acquitter de
leurs obligations de compensation écologique en se procurant auprès
de la CDC-biodiversité des actifs naturels au prix de 47 000
euros l’hectare.
Ils financent ainsi la restauration de cette
petite steppe classée réserve nationale tout en se procurant des
« droits » à détruire ailleurs. Un collectif composé
en partie de chercheurs souligne qu’« il serait vraiment
prématuré d’institutionnaliser ce type de pratiques, sans bilan
critique de cette expérience pilote ». « Maintenir
ces dispositions reviendrait à accepter la privatisation de la
conservation et protection de la biodiversité », appuie le
collectif "Semons la biodiversité".
Les sénateurs suivront-ils les
avis des citoyens qui placent l’intérêt général avant les
intérêts économiques privés ?
EN RÉSUMÉ:
Plus les petits agriculteurs subiront la pression des environnementalistes peu regardants, plus le nombre d'hectares riches en biodiversité qu'ils ont su préserver sera une manne bon marché (+/- 500€ l'hectare) pour les futures banques vertes ( 47 000€/ha) qui se les partagerons avec les multinationales dont la finalité est aussi de faire de l'argent, je cite:
"la transformation des problèmes causés par l'actuel abandon des terres à grande échelle en opportunités pour l'homme et la nature, offrant ainsi une possibilité réaliste de rentabilisation de la nature sauvage en Europe. À côté de nombreuses autres façons de rentabiliser l'état sauvage, plusieurs régions ont le potentiel pour proposer à partir de la faune des attractions touristiques de classe internationale."
LOUP, LA FACE CACHÉE DES PRÉDATEURS
http://www.reporterre.net/Le-projet-de-loi-sur-la
La compensation en matière de biodiversité a comme conséquence que la protection de l’environnement n’est plus qu’un sous-produit d’un projet commercial, marginalisant les communautés et menaçant leur droit à la vie. La nature joue un rôle important pour les communautés locales, que ce soit du point de vue social, spirituel ou de leur subsistance. Ces valeurs ne peuvent pas plus être mesurées, estimées ou compensées que ces communautés ne peuvent aller vivre ailleurs.
http://www.reporterre.net/L-arnaque-de-la-compensation-pour
La compensation en matière de biodiversité sépare les gens du milieu où ils ont grandi, où s’enracine leur culture, où leur activité économique se déroule depuis des générations.
La compensation en matière de biodiversité a comme conséquence que la protection de l’environnement n’est plus qu’un sous-produit d’un projet commercial, marginalisant les communautés et menaçant leur droit à la vie. La nature joue un rôle important pour les communautés locales, que ce soit du point de vue social, spirituel ou de leur subsistance. Ces valeurs ne peuvent pas plus être mesurées, estimées ou compensées que ces communautés ne peuvent aller vivre ailleurs.
http://www.reporterre.net/L-arnaque-de-la-compensation-pour
La compensation en matière de biodiversité sépare les gens du milieu où ils ont grandi, où s’enracine leur culture, où leur activité économique se déroule depuis des générations.