Collectif "Pour la sauvegarde du pastoralisme"
Ouragan et les Associations cosignataires ci dessous(bas de page), à :
Madame la Ministre de l’Ecologie,
du Développement durable et de l’Energie
Hôtel de Roquelaure,
246 Boulevard Saint-Germain,
75007 PARIS
Les Prés, le 20 Novembre 2014
Le groupement des associations environnementales pour la protection du loup sollicite votre bienveillance . C’est son droit. Avant de prendre votre décision, nous souhaiterions remettre à leur place certaines des affirmations émises par Cap Loup.
Analysons les demandes, en italiques dans le texte, de Cap Loup:
"La protection des troupeaux domestiques ne justifie pas les nombreux arrêtés publiés, visant non pas à limiter la prédation sur le cheptel, mais bel et bien à réduire la population de loups en France. Y compris au cœur même d’un Parc National !"
A notre connaissance, aucune autorisation de tir ou de prélèvement n'a été donnée à l'intérieur d'un parc national, dont nous rappelons ici un des constituants de la charte, signée avec les populations qui y vivent et qui participent à l'épanouissement des principes fondamentaux qui régissent ces parcs:
" L’activité pastorale d’altitude dans les parcs nationaux est bien vivante, menée par des éleveurs locaux ou transhumants. Elle a fortement évolué, s’est modernisée. La conservation de bon nombre de milieux et d’espèces est liée au maintien et à l’ajustement des pratiques agricoles et pastorales. Les premiers partenaires des parcs nationaux sont les éleveurs et les bergers, les gestionnaires d’alpages ou d’estives, les services pastoraux, agricoles et administratifs.
Le pastoralisme contribue à la structuration écologique et paysagère des territoires, à la constitution du patrimoine naturel et culturel des parcs nationaux et à sa gestion. Ainsi, les paysages d’alpages et d’estives offrent une biodiversité et un caractère remarquable, résultat des interactions complexes et dynamiques entre activités pastorales et milieux naturels, que les parcs visent à préserver."
"Le mouvement associatif s’est organisé en conséquence, et 26 associations de protection de la nature et du droit animalier se sont regroupées au sein du collectif CAP Loup."
Parmi les associations constituant ce groupement, la plupart ne cachent pas la véritable motivation qui les anime :
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"5000 victimes dont la moitié est due aux chiens !" cf. journal de Marianne 28 sept 2013
en octobre 2014 à Gap au cours d’une table ronde : "[...] la prédation reste quelque chose de minime sur le plan économique"
et sur France Bleu "Le problème c'est la non-protection des troupeaux...."
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"Si la cohabitation entre les moutons et les loups n’est pas possible, ce sont les moutons qu’il faut retirer de nos espaces naturels, et non les animaux sauvages " (cf aspas, pour le loup, 14 juillet 2014)
"Le loup, est une opportunité écotouristique, plus de 2 millions de touristes dans le parc des abruzzes »" (cf. campagne pour la connaissance et la protection du loup)
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" Si nous faisons le choix de ne pas maintenir de pastoralisme dans certains endroits de montagne très reculés et très difficiles, la biodiversité ne s’en portera pas plus mal"
"Le pastoralisme n’est pas forcément synonyme d’entretien du paysage"
"Écologiquement, la montagne n’a pas besoin de moutons. Les éleveurs ont besoin d’alpages, mais l’inverse n’est pas vrai. L’idée que le bétail serait utile pour "entretenir" la montagne renvoie à une image symbolique de celle-ci, mais ne correspond à aucune réalité biologique ou écologique." (cf.dépliant Loup, pour en finir avec les contrevérités sur le pastoralisme)
Comme vous pourrez le constater à travers ces affirmations, toutes ces associations suggèrent de régler le problème du loup par la suppression du petit élevage traditionnel, et par la même, la disparition de la vie rurale respectueuse de son patrimoine, en pratiquant la désinformation, le mensonge, voire la diffamation.
"[...] il peut être « chassé » dans 20 départements, et fait l’objet d’arrêtés de « tirs de prélèvement » réalisés à l’aide d’armes interdites en action de chasse, de jour comme de nuit, et même hors période de chasse."
Comme prévu démocratiquement, le prélèvement des 24 puis éventuellement 36 loups doit se faire, si possible avec des armes sophistiquées, afin d’être sûr de réaliser un tir mortel, plutôt que de prendre le risque de blesser un animal.
"le sondage IFOP réalisé en septembre 2013 pour l’ASPAS et One Voice qui montre que 79% des Français sont favorables à sa présence dans notre pays, y compris les ruraux."
En réalité la question était :" "Vous personnellement, êtes-vous tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout favorable à l’éradication totale du loup en France "… question à laquelle de nombreux bergers, éleveurs et moi-même, ont répondu par "pas du tout favorable".
"Etes-vous pour le maintien d'une population de loup sur l'ensemble du territoire, sachant que chaque citoyen, en âge légal de le faire, devra participer à son épanouissement en offrant une heure quotidienne de travail bénévole, y compris les jours fériés et les weekends, le loup n'étant pas assujetti au code du travail !"
"Malgré cette forte demande des Français, malgré le caractère encore fragile de l’espèce dans notre pays, et malgré l’intérêt de la présence du loup pour des secteurs économiques clefs en zone rurale que sont le tourisme et la sylviculture, vous avez décidé de faire chasser le loup".
Madame la Ministre, nous pensons tous, nous petits éleveurs et bergers, que les Français, en particulier les citadins, doivent être véritablement informés sur la réalité des prédations lupines qui conduisent inexorablement à la disparition du pastoralisme traditionnel, garant depuis la nuit des temps de la protection de la biodiversité et de la nature qui nous accueille depuis des générations. Nous pensons tous que les Français seraient attachés à conserver le patrimoine intact, sans le déferlement d'un tourisme de masse, comme s'en félicitent certainement à tort, l'ensemble des associations.
Madame la Ministre, nous avons choisi de vivre et de faire vivre la ruralité dans le respect, la durabilité, en proposant des produits de qualité et en officiant, comme vous pourrez le constater en venant nous visiter dans la Drôme, par exemple, dans un cadre qui reste à de rares exceptions près, préservé, exceptionnel, ouvert et partagé.
Madame la ministre, nous ne voulons pas du loup car nous avons appris, en étant les seuls à participer à la cohabitation, que cette cohabitation est impossible. Il y aura toujours une faille, un défaut, un empêchement, une panne, un accident... qui feront que le loup trouve aujourd'hui et trouvera demain, la possibilité de s'en prendre à nos animaux. Le vécu dans les autres pays atteints de ce fléau nous montre qu’après les ovins, ce seront les bovins, les équins, les chiens.... . Car le loup une fois installé, doit impérativement trouver, les quatre à cinq kilos de viande qui sont nécessaires quotidiennement à son épanouissement.
Madame la ministre, faire croire que le loup fera venir des millions de touristes, comme le soutiennent à tort, les défenseurs du loup pour le parc des Abruzzes, est une hérésie. En effet, dans les Abruzzes, la quasi totalité des visiteurs sont des randonneurs, vététistes, joggeurs...ou plus simplement, des familles qui viennent s'y ressourcer indépendamment du loup, mais plus du fait de la proximité des métropoles. De même, nous pensons qu'il faut un équilibre en toutes choses, et par respect pour cette nature que nous avons su préserver pour les générations futures, des millions de visiteurs seraient néfastes pour la faune et pour la flore.
Actuellement, le pastoralisme est un vecteur important d'un tourisme familial et respectueux, comme vous pourrez le voir dans toutes les brochures des offices de tourisme, faisant vivre les autochtones qui ne veulent pas de structures industrielles pouvant accueillir ces millions de touristes, si chers aux défenseurs du loup !
Madame la ministre, l'ensemble de la profession et des acteurs ruraux vous remercie de la position difficile que vous avez su prendre pour le maintien de la vie rurale. Laisser le loup s'installer durablement sur nos terres serait forcément la condamnation de l'agriculture familiale, mise à l'honneur en cette année 2014, par les NATIONS UNIES.
Veuillez agréer Mme la Ministre de l'écologie, l’expression de notre reconnaissance ainsi que nos salutations respectueuses.
Cosignataires:
Association Éleveurs et Bergers du Vercors, Mme Annette Jouvent, secrétaire, 38680 Presles
Association Solidarité Pastorale, Jean Louis Fleury, 26460, Les Tonils
Fédération des Acteurs Ruraux, M. Christophe Gabert, 38850, Chirens
Association Le Cercle, Jean Claude Robert, 48150, Hures la Parade
Association, Éleveurs et Montagnes, Yves Louis Derbez, 04000, Dignes Les Bains
Association, Encore Éleveurs Demain, 55300 Troyon
Association pour l'Equilibre et le Développement du Massif Vosgien, Jean Marc Delcroix, 68610 Markstein
Association des Bergères et Bergers de Provence et des Alpes du Sud, Mathieu Erny, 04110 Aubenas-les-Alpes
Association des Amis de l'Aigoual,du Bougès et du Lozère, Gilda de Cumond, 48220, Le Pont de Monvert
Association Le Loup et les Indignés de l'Ubaye, Pierre Martin-Charpenel 04400 Barcelonnette
Association des Patres de Haute Montagne, Laurie Sixset, 09000 Loubières