Objet : étude "évaluation de l'efficacité de la protection de l'élevage contre le loup"- constitution du COPIL
Bonjour,
nous engageons cette année l'étude intitulée "évaluation de l'efficacité de la protection de l'élevage contre le loup" inscrite au plan national d'action loup 2013 - 2017. Le prestataire retenu pour réaliser cette étude, choisi à l'issue d'un appel d'offre ouvert, est le bureau d'études Terroïko.
Un comité de pilotage sera chargé d'assurer le suivi de l'exécution du marché, de discuter et de valider les choix méthodologiques et les orientations proposées par le prestataire. Ce COPIL sera représentatif du GNL dans la limite d'un format permettant de prendre des décisions, c'est à dire qu'il devra être restreint.
Ce COPIL se composera de :
- Terroïko (1 personne)
- représentants des éleveurs (3 personnes)
- représentants des associations de protection de la nature (3 personnes)
- MAAF et DRAAF RA (3 personnes)
- MEDDE et DREAL RA (2 personnes)
- ONCFS (1 personne)
Je vous remercie de bien vouloir désigner nominativement 3 représentants des organisations professionnelles agricoles, siégeant au groupe national loup, pour participer à ce comité de pilotage.
COMMUNIQUE de l’Association des Éleveurs et Bergers du Vercors Drôme-Isère et
de la Coordination Rurale
Le comité de pilotage de l’étude relative à l’évaluation des mesures de protection contre le loup, le COPIL
vient d’être créé ; il se veut représentatif du GNL dans un format restreint...
Même si la FNSEA affirme "que les mesures de protection en France ont montré leurs limites dans la lutte
contre la prédation des troupeaux", elle s’engouffre dans ce nouveau groupe aussi inutile et couteux que les
précédents : GNL et Plateforme de cohabitation à la CE d'où elle s'est tout de même récemment retirée en
apparence.
Mieux encore, la FNSEA déclare que « si les mesures s’avèrent inefficaces pour les territoires à forte prédation, il est utile de voir comment elles pourraient être adaptées dans les nouvelles zones de colonisation du loup pour que les éleveurs nouvellement confrontés au loup puissent avoir des outils à leur disposition. »
Ainsi des mesures qui ne marchent pas chez nous vont être transposées dans de nouvelles zones de colonisation !!
Avec "quelques adaptations" ?!
C’est ce que l’on appelle la défense des éleveurs !
C’est Einstein qui a dit "la folie c'est de répéter les mêmes erreurs et de s'attendre à un résultat différent".
D’emblée la FNSEA revendique les 3 sièges de représentants des éleveurs pour elle-même, associant le CERPAM dont on connaît le résultat des études (voir le séminaire de Valdeborre) et qui pourrait pourtant bien accepter ce jeu absurde ?
Cette revendication est aussi une compromission, car c’est se compromettre que de participer à cette comédie sur le dos des éleveurs persécutés par les attaques de loups malgré les moyens dits de protection…
D'ailleurs, plusieurs membres du Groupe National Loup, dont la Coordination Rurale et l'association
Éleveurs et Montagnes conviés à participer à ce COPIL ont déclinés l'invitation pour ces mêmes raisons.
Cette étude ne doit pas se faire mais si elle se fait tout de même, de deux choses l’une :
Soit elle se fait sans la présence des écologistes et avec l'administration en nombre inférieur aux éleveurs,
les sièges ainsi libérés étant attribués à des éleveurs et des bergers.
Soit elle se fait sans la présence d’aucun éleveur et le groupe se prive de l'expérience et de la connaissance
du terrain en matière de protection et de prédation.
Les éleveurs signataires de ce communiqué affirment l’inutilité et l’absurdité de nouvelles études. Ils en
dénoncent le coût. Chacun sait que 100% des troupeaux sont protégés dans les Alpes-Maritimes où l’on recense cependant le plus d’attaques et de victimes.
L’escalade des moyens de protection n’est qu’une fuite en avant, et pendant ce temps, le loup gagne du terrain et les éleveurs et bergers se découragent.
Association des Eleveurs et Bergers du Vercors La Coordination Rurale
Drôme-Isère
Non au COPIL sur les mesures de protection
E&M, l'Association des Éleveurs et Bergers du Vercors-Drôme-Isère, l'Association Le Cercle (Lozère) et la Coordination rurale publient un communiqué commun pour dénoncer la tenue d'un comité de pilotage sur les mesures de protection et réclament l'application du plan loup et la révision du statut du loup au niveau européen.
"Nous, Association Eleveurs et Montagnes, Association des Éleveurs et Bergers du Vercors-Drôme-Isère, Association Le Cercle (Lozère) et Coordination rurale ne participerons pas au comité de pilotage monté par le ministère de l'agriculture dans le cadre du Groupe National Loup et dont le seul objectif sera d'étudier les mesures de protection des éleveurs contre les loups.
Que nous proposera-t-on ? Encore plus de clôtures, encore plus de chiens ? Ça suffit ! Des efforts colossaux ont déjà été faits par les éleveurs. Sans aucun résultat !
Nous avons atteint cette année des records dans le nombre des victimes malgré la mise en place quasi systématique de ces mesures, d'une dramatique inefficacité. Renforcer les moyens de protection ou en ajouter d'autres ne servira à rien. La seule mesure efficace serait la révision des textes européens et l'exclusion des loups de toutes les zones d'élevage.
La régulation n'a été qu'ébauchée dans le cadre du Plan National Loup mais jamais mise en œuvre sérieusement. Les prélèvements prévus n'ont pas eu lieu.
Nous nous insurgeons par ailleurs contre la décision de procéder à une énième étude sur les mesures de protection réalisée aux frais des contribuables dans le seul but de faire perdre du temps aux éleveurs et de laisser les loups proliférer. Que le gouvernement commence donc par procéder aux prélèvements prévus par le Plan loup avant de nous faire perdre du temps et de l'argent en discussions et études stériles !"
Le 2 mars 2015
Association Eleveurs et Montagnes
Association des Éleveurs et Bergers du Vercors-Drôme-Isère
Association Le Cercle (Lozère
Coordination rurale
Note de la rédaction à propos de cette remarquable réflexion: "D’emblée la FNSEA revendique les 3 sièges de représentants des éleveurs pour elle-même"
La réponse est dans l'article de Reporterre
Xavier Beulin, l’homme aux mille bras
Etraits:
Le pouvoir de M. Beulin tient à sa position centrale dans les multiples réseaux qui irriguent le monde agricole. Président du premier syndicat agricole français, la FNSEA, vice-président du syndicat agricole majoritaire représenté à Bruxelles, le Copa-Cogeca, il est aussi président de l’EOA, l’alliance européenne des oléo-protéagineux, vice-président du CETIOM (un institut de recherche spécialisé dans les filières oléagineuses), vice-président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles du Loiret, département dont il est issu. Egalement secrétaire-adjoint de la Chambre régionale d’agriculture du Centre, il avait été president du Haut conseil à la cooperation agricole et du conseil d’administration de FranceAgriMer, l’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer. Les responsabilités de l’homme aux mille bras, d’ailleurs, ne se cantonnent pas au milieu de l’agriculture : il préside aussi l’IPEMED, un institut de coopération avec les pays du bassin méditerranéen, le CESER (Conseil économique social et environnemental régional) du Centre et et le conseil de Surveillance du Port autonome de La Rochelle, premier port français d’importation des produits forestiers et deuxième exportateur des céréales.La FNSEA est incontournable. Pas seulement au sein des chambres d’agriculture. Elle siège dans les Safer qui autorisent ou refusent les achats de terres agricoles. Elle siège dans les banques qui accordent ou non les prêts. Elle est présente au sein des assurances (Groupama), de la sécurité sociale des agriculteurs (MSA), des organismes de formation, de l’enseignement agricole, de la recherche publique, au Conseil économique et social, au Haut conseil aux biotechnologies.
Qui tient la FNSEA tient l’agriculture en France. Les ministres, le président, se plient, en échange de la paix sociale sur le front agricole. Et quand cette puissance se cumule avec celle d’un grand groupe agro-industriel, comme Avril-Sofiproteol, on est, simplement, dans une logique oligarchique, où public et privé se combinent à l’avantage des intérêts privés
http://www.reporterre.net/ENQUETE-5-Xavier-Beulin-l-homme