La brebis Aïchat avait sept ans. Ses 60 kilos bien installés dans son enclos en compagnie des ânes Mamade et Friquette. La brebis coulait des jours heureux dans le jardin de la famille Renaudin situé au quartier des Casot, en surplomb de Sigoyer.
Mais, dans la nuit de vendredi à samedi, la meute de loups qui occupe le massif de Céüze est descendue. La mascotte des quatre enfants, élevée au biberon, a fait leur délice.
« Stupeur et peur », indiquent Céline et Gilbert Renaudin, « effarés de nous trouver confrontés dans un hameau de plusieurs maisons à l’attaque des loups alors qu’on nous a maintes fois affirmé que les loups ne s’approchent pas des maisons, ne s’attaquent pas aux animaux en pleine santé, que les chiens et les lumières des spots des jardins les effrayent». La famille Renaudin frissonne à l’idée « des promenades des enfants sur les terres du dessus pour aller aux Ecuries de Céüze, chez les voisins, pour flâner dans le jardin et fermer les poules le soir ».
Le délégué de l’office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a bien confirmé l’attaque de la meute au vu des traces et de l’état de la carcasse d’Aïchat, typiquement désossée par les dents des loups. « Vous êtes sur leur territoire de chasse », a-t-il confirmé.
«Cette attaque remet en cause notre style de vie à Sigoyer. Que faire face aux loups dont le comportement prend de l’assurance jusqu’à venir chez nous ? », s’interroge cette famille.
« À quand l’attaque de l’humain ? », est-il dit aux alentours, du col des Guérins à Manteyer. L’inquiétude est vive parmi les populations et chez les élus du massif de Céüze qui commencent « à trouver la situation de plus en plus difficile ».