En février 2015, la Commission européenne a publié un document en espagnol intitulé « Prédation du
loup sur les bovins – Caractérisation du conflit et propositions pour le réduire » Les travaux préparatoires se sont déroulés en 2013-14 sous la coordination de l’Institut d’Écologie Appliquée (Luigi Boitani président depuis 1987) et la supervision de la LCIE, Initiative Européenne pour les Grands Carnivores (c’est à dire encore et toujours Luigi Boitani ).
En mettant en parallèle l’augmentation du cheptel bovin dans ces zones à loup et la même augmentation dans les autres régions de la péninsule, l’auteur « oublie » un élément essentiel.
En effet, sur tout l’arc Nord-Portugal, Galice, Asturies, Cantabrie, très impacté par le loup, les éleveurs ont modifié la proportion gros et petit bétail de leur cheptel justement à cause de l’impact des loups sur chèvres et brebis. Dans les Asturies, cela a eu des conséquences dramatiques sur la fabrication fromagère.
Mais les loups se sont adaptés et attaquent bovins et équins ce qui entraîne une autre conséquence tout
aussi dramatique : la baisse du nombre de bovins en estive, c’est ce qui se passe par exemple depuis plusieurs années dans le
parc des Picos de Europa (Asturies) avec deux conséquences tout aussi dramatiques :
- un embroussaillement (le « matoral ») générateur d’incendies et de dégradation du milieu ;
- l’abandon par de nombreux éleveurs des races locales adaptées à ce milieu, et leur passage à
un élevage en stabulation avec des races dites améliorées.
Quant aux équins, dans les Asturies ce sont les « Asturcones » qui sont menacés : race locale d’origine
celte-ibère et très ancienne puisqu'elle fournissait une partie de leurs montures aux armées romaines. Intimement lié à sa sauvegarde, le parcours permanent en toutes saisons dans les sierras côtières et en toute liberté est un élément essentiel des caractéristiques de la race et je connais personnellement des éleveurs qui en arrivent à ce paradoxe, pour eux un déchirement, de ne plus mener leurs plus belles bêtes dans ces sierras et les garder en clôture dans leurs près dans la banlieue d’Oviedo, capitale des Asturies, pour ne pas les livrer en pâture aux loups !
L'avis d'Ouragan
Dans cet exposé, nous touchons la réalité de l'impact du loup en Espagne, mais pas avec la propagande des écologistes fondamentaux. Simplement à partir d'un rapport de l'Europe:
"Les défenseurs du loup auront du mal à ne pas accepter les conclusions de ce rapport, il convient de savoir que Boitani, grand pape du loup, siège dans la plupart des commissions européennes et nationales pour son protégé.
Comment la propagande va t'elle justifier cette merveilleuse cohabitation en Espagne dés lors que l'Europe se sent obligé d'intervenir tellement la situation est critique"
"Au fur et à mesure que les éleveurs caprins et ovins se recyclent, on voit la part des attaques se déporter vers les bovins:
Exemple en Panéda Gérês :
en 1996:
- les caprins absorbent 37% des attaques contre 27% en 2012
-les ovins absorbent 27%des attaques contre 17% en 2012
-les équins absorbent 22% des attaques contre 21% en 2012
-les bovins absorbent 14% des attaques contre 35% en 2012
Cette caractéristique de l'adaptation des loups est constante dans toutes les régions étudiées avec des variations selon les provinces." cf tableaux ci dessus
"Dans certains cas un loup ou une meute peut se spécialiser sur une proie. Cette spécialisation est liée à plusieurs facteurs : le nombre d’individus de la meute, le chevauchement des habitats respectifs proie/prédateur, l’abondance et l’accessibilité des proies, la probabilité de rencontres avec la proie, la densité ou la biomasse relative d’une proie potentielle, la probabilité de succès de la chasse, le risque de blessure, la profitabilité de la proie, les conditions environnementales. (donc adieu le mythe du loup qui se nourrit d’espèces sauvage. Quand il a goutté aux proies faciles plus rien ne le fera dévier)
le loup un animal merveilleux
"Voilà une fois de plus les mensonges des écologistes mis à bas. Cette fois ci sous la tutelle du pape du loup."
Voici démonté le mensonge sur la paisible cohabitation en Espagne
Un autre avis tout aussi percutant:
Contrairement au titre, ce rapport n’apporte aucune solution aux éleveurs (Caractérisation du conflit et propositions pour le réduire) il ne fait que répéter des mesures existantes pour les ovins. Rien de plus. L’
objectif n’est pas de sauver l’élevage bovin mais de le faire disparaître comme l’élevage ovin tout en excluant les paysans des territoires de montagne et appliquer les objectifs de
"re-wilding" actés en 1997 :
Promouvoir des espaces vierges.
Ce rapport n’est qu’une manipulation idéologique. Il est sans intérêt mais présente un gros danger pour les espagnols et les autres pays si l'Espagne sert de référence aux illusionnistes de l'écologie.
Autre analyse: En
France, une élue écologiste de la région PACA préconisait de changer de
type d’élevage pour répondre à la problématique des prédations de loups
: passer de l’élevage d’ovins et caprins à l’élevage de bovins. Pour
une élue, c’est faire preuve d’une profonde méconnaissance de la
répartition des prédations en France et se voiler les yeux sur ce qui
se passe dans les autres Pays à travers le monde.
Pour les puristes voici le document officiel en Espagnol:
Pour les autres, voici une traduction partielle et son l'analyse en attendant mieux"
PAR Bruno Besche Commenge Ex-Enseignant et chercheur (retraité) au centre de linguistique et de dialectique de Toulouse. Spécialiste de l'histoire des techniques agropastorales;
- "Le savoir des bergers de Casabède" - Textes gascons pastoraux du Haut Salat (Ariège-Pyrénées)
Edition : Toulouse : Université de Toulouse-le-Mirail, 1977. - 150 p
Collection : Travaux de l'Institut d'études méridionales / Centre de Ressources Occitanes et Méridionales
- " De la notion de race au concept de population - Les concours bovins en Ariège depuis 1823 ", Ethnozootechnie n° 28, pp. 59-74.- 1981
- " Le concept de race - Mythe rationaliste ou pratique socio-économique ", Ethnozootechnie n° 29, pp. 43-59.- 1982
- " La mère du bétail n'est pas encore morte. Culture technique et pensée symbolique : évolution et permanence dans les Pyrénées (1787-1987) ", Histoire et animal. Colloque Homme-Animal-Société. Sources, travaux historiques - 1988
- Publications dans Les Cahiers d'Études Romanes (Toulouse)
- "Un carnet de saillie" - N° 1 (1979)
- "Le maïs mange, les brebis sont en sève ou les maîtres de l'herbe. Analyse sémantique du "glap" et du "reish", 8 mai 1980 - N° 2 (1981)