Merci J.P. Gené pour cet excellent article rafraîchissant sur la réalité
du loup: Croire que les pertes de brebis liées au loup sont négligeables, c'est ignorer le stress et la lassitude des bergers. Et mettre en danger la vie des montagnes.
Il y a un point néanmoins, sur lequel je serais moins optimiste :
"Le loup devrait retrouver le statut de gibier de chasse, réglementé comme les autres animaux, seul moyen d'en contrôler efficacement la population."Cela n'est pas tout aussi simple, car le loup vit en meute avec des règles de société très strictes, dictées par la génétique et par l'acquis. Suite à des tirs et des prélèvements, si la meute se sent menacée ou se déstructure, des mécanismes automatiques peuvent s'enclencher dits "épi-génétiques" (provoqués par l'environnement, des facteurs extérieurs).
C'est alors que 2, voire 3, femelles d'une même meute peuvent mettre bas, saillies par un mâle dominant ou plusieurs mâles. C'est ce qu'on appelle une meute à portées multiples, comme celle photographiée récemment en Saxonie.
photo qui réjouit les associations de défense du loup, montrant leur totale perte d'objectivité et la dangerosité de laisser à des apprentis sorciers, le soin de s'occuper de la faune sauvage dans une nature anthropophile*
Un autre phénomène épi-génétique connu en cas de déstructuration, est celui de produire de plus grandes portées: plus de louveteaux par mise bas, pour assurer la descendance.
Également, si le loup dominant a été prélevé et que la meute ne dispose plus ou pas assez de mâles en âge de procréer ou si une louve ayant quitté la meute ne trouve pas de mâle, il peut même arriver que des femelles s'accouplent avec des chiens si elles côtoient des zones habitées ou pastorales. C'est
l'hybridation, un
fléau important en Italie (
programme LIFE Ibriwolf). " l'hybridation serait moins une menace dans les endroits où les meutes sont plus stables, en l'absence de braconnage, et où l'habitat est moins transformé par l'homme. (il n'a pas été dit "prélèvement" puisqu'ils ne sont pas autorisés)" conclusion de la
conférence internationale sur l'hybridation anthropogénétique Le copinage entre chien et loup est un phénomène bien connu dans le monde et observé, confirmé, par des scientifiques en France.On en arriverait donc à une situation en France qui pourrait s'apparenter à celle des sangliers et cochongliers, que la chasse n'arrive pas du tout à contrôler, à la différence près que ce sont les prélèvements eux-mêmes qui deviendraient la cause d'hybridation et d'un surpeuplement et non le résultat d'anciens croisements ou de lâcher.
Pour exemple, dans tous les pays où la chasse aux loups est autorisée (chasse à quotas donc), la population se porte à merveille, les problèmes de cohabitation sont récurrents et les hybrides prolifèrent. Cependant on peut noter qu'ils prolifèrent aussi dans des pays où la chasse n'est pas autorisée, comme en Italie,
faisant suiteaux prélèvements non autorisés exercé par
les éleveurs et bergers excédés par la prédation, contrairement aux affirmations (mensonges?) des «spécialistes du loup Français», comme quoi
la cohabitation en Italie est sereine!
DERNIÈRE MINUTE : Les chercheurs ont découvert que les loups les plus exposés à la menace des chasseurs ont de plus hauts taux d'hormones de stress et d'hormones reproductrices. Cela altère la structure sociale complexe des meutes et pourrait même avoir des conséquences sur l'évolution de l'espèce.
Le professeur de l'Université de Calgary et coauteur de l'étude Marco Musiani explique que les changements hormonaux pourraient donner lieu à une hausse accidentelle des taux de reproduction et à une altération de la structure génétique des loups.
D'autre part, si le loup devenait espèce chassable, les sociétés de chasse seraient responsables des dégâts causés par l'animal. Or, à ma connaissance, les chasseurs ne sont pas prêts à assumer cette responsabilité.
Sans que personne, y compris moi même, ne puisse proposer de solution viable pour la cohabitation entre le pastoralisme extensif, source de biodiversité, respectueux des animaux, de la nature, et les prédateurs, très utiles dans une immense étendue sauvage, quelle autre alternative que de constater l'impossible viabilité de cette cohabitation ? C'est un échec qui n'est pas davantage souhaité par les défenseurs des prédateurs que par les éleveurs et bergers eux-mêmes, qui dans leur grande majorité, ont été favorables à la cohabitation. Ne possédant malheureusement que
les avis tronqués des "protecteurs des prédateurs", la réalité leur a vite fait comprendre que cette cohabitation n'était pas aussi simple que ce qui avait été annoncé par les
«écologistes apprentis sorciers» qui se sont lancés tête baissée dans la protection à outrance des prédateurs dans un milieu anthropisé**, (cas de toute la France) quitte à en faire des animaux déviants, dans un environnement qui ne correspond pas du tout à leur besoins vitaux!
LA CONCLUSION DÉMOCRATIQUE S'IMPOSE D'ELLE MÊME: l'autonomisation des éleveurs à travers le partage des connaissances et le respect de leur consentement préalable, libre et éclairé.
*anthropophile : designe une plante ou un animal vivant dans un milieu habité par l'homme
**anthropisé : Qui est modifié par la présence humaine.