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Bonjour, bienvenue aux personnes sensées, soucieuses de comprendre ce phénomène de société: "le culte du tout sauvage". Culte qui nous conduit vers une société dans laquelle tout est planifié pour servir des lobbys dont le but est la stérilisation de nos vies par, entre autre, la perte de savoir faire ancestraux et sages, afin d'avoir la main mise sur l'indépendance des peuples.(ouragan)
Les véritables créateurs des parcs nationaux du monde ne sont pas les idéologues et les
évangélistes du mouvement écologiste, mais les peuples indigènes qui ont façonné leurs paysages
grâce à un savoir et une vision emmagasinés à travers d'innombrables générations. (Stephen Corry)
Le courage c'est de chercher la vérité et de la dire ; ce n'est pas de subir la loi du mensonge triomphant aux services d'intérêts obscurs. (Ouragan d’après Jean Jaures)

Mes articles sont régulièrement mis a jour, soit par l'actualité les concernant, soit pour en rectifier des erreurs (que vous pouvez me signaler). Ils évolueront donc dans le temps, jusqu'au jour ou une solution pérenne, pour la sauvegarde des ruraux qui vivent de et en accord avec la nature, soit adoptée par nos gouvernements.
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lundi 7 décembre 2015

LA RÉPONSE DE MARGOT, ÉLEVEUSE, À LA VIDÉOS DE L'ASPAS

Pour ceux qui ne sont pas instruit de l'affaire, il est conseillé de lire en premier:

LOUP, VIDÉO A SENS UNIQUE

pour comprendre la réponse de Margot


Début novembre, des membres de l'ASPAS ont pénétré dans le parc électrifié (à coté de la maison) où pâturaient nos brebis dans le but de faire « la preuve » de l'inefficacité des mesures mises en œuvre par les éleveurs pour protéger leur troupeau des attaques de loups. Ils ont filmé cette
intrusion et l'ont insérée dans une petite vidéo diffusée sur internet et relayée par le Dauphiné Libéré du 13 novembre.

Dans cette vidéo, nous apprenons que « des éleveurs qui ne font pas leur boulot, ça n'a rien d'exceptionnel. Ici, du côté de Glandage, ils méritent bien leur nom ». La violence de ces propos diffamatoires pourrait facilement nous entraîner sur le terrain des querelles stériles entre « proloups » et « anti-loups », entre les « écolos » et les éleveurs, qui par opposition seraient anti-écolos.

Il nous semblait néanmoins important de réagir à cette provocation qui, comme l'ensemble de la communication de l'ASPAS, repose sur une approche simpliste et puérile de la question sans jamais apporter d'éléments de fond. Visiblement, pour l'ASPAS, rendre quelques espèces animales emblématiques  intouchables et sanctuariser des poches de biodiversité constituerait une réponse
pertinente aux problèmes environnementaux. Mais ces choix de gestion ne sont pas sans conséquences. Celles-ci sont systématiquement occultées par le côté émotionnel, voire sensationnel, des campagnes de l'ASPAS : qui peut se montrer insensible à l'image d'un louveteau au regard tendre ou de Bambi qui voit sa maman tuée par un chasseur ?. Ces conséquences, nous voulons les éclairer en témoignant de nos réalités de paysans.

Nous sommes paysans sur une petite ferme de montagne, en polyculture-élevage. Nous produisons des légumes en traction animale, à partir de semences paysannes et biologiques, reproduites en partie à la ferme. Nous avons des ruches, des poules, des cochons et un troupeau de brebis mérinos qui parcourt les landes avoisinantes, fournit la fumure pour les cultures, produit de la viande, un peu de lait pour la famille, et surtout de la laine que nous transformons localement. Toutes nos productions sont vendues en circuit court. Nous avons construit notre ferme sur l'association de l'agriculture et de l'élevage dans un souci de cohérence globale et d'autonomie. Le choix de l'agriculture biologique et de la traction animale nous permet de mettre en pratique nos préoccupations environnementales.

Nous sortons nos brebis la journée, gardées dans des parcs électrifiés (la gestion en parcs nous permet de travailler sur les autres productions et de garder du temps pour la vie de famille,...), et les rentrons la nuit en bergerie. Le loup attaquant encore majoritairement la nuit dans le secteur, nous avons jusqu'à maintenant été épargnés. Mais nous vivons cette situation comme un sursis ; que le loup vienne à attaquer le jour et c'en est fini de notre élevage. Ce que montre cette vidéo, et c'est regrettable, c'est avant tout à quel point ses auteurs ignorent tout de nos pratiques. A terme, de telles agissements ne peuvent qu'entraîner une rupture entre la société civile et ses paysans et faire la part belle à l'agriculture industrielle que nous combattons.

 Si l'on suit le raisonnement de l'ASPAS, le seul moyen de continuer à faire de l'élevage en présence du loup consisterait à enfermer les bêtes, c'est-à-dire à faire du hors sol et de l'élevage industriel. En cela, l'usine des 1000 vaches de Mr Ramery serait un exemple possible de cohabitation réussi entre le loup et l'élevage.

 Mais nous arriverions là aux antipodes de ce qu'est l'élevage pastoral : des éleveurs et des bergers qui font pâturer leurs animaux dans des milieux naturels où ils prélèvent leur alimentation. Bref, au travers d'interactions complexes entre l'homme, des animaux d'élevage et un milieu naturel, il s'agit de tirer profit d'une biodiversité existante et d'en assurer le renouvellement.

Compte tenu de l'absence de moyens de protection réellement efficaces contre le loup, l'élevage pastoral n'a aucune chance de survivre face à ce prédateur. On aura alors perdu la biodiversité et la richesse culturelle liées au pastoralisme, au bénéfice d'une seul espèce, aussi emblématique soi telle. Le bilan global n'est-il pas légèrement négatif ?
Pour nous, le discours de l'ASPAS est basé sur une vision de la nature anthropocentrée (c'est l'homme qui établit l'échelle de valeur des éléments de la nature) et symptomatique des pays riches, urbanisés et coupés de leurs racines paysannes. L'ASPAS ne se présente pas a priori comme hostile à l'élevage et s'en tient à sa position de refuser tout tir de loup.

 Par ce discours simpliste, l'ASPAS prend le rôle du gentil protecteur de la nature et laisse apparaître les éleveurs comme des sanguinaires anti-écolo. Position hypocrite et irresponsable qui consiste à faire croire que la société et la nature ne tireront que des bienfaits d'une protection totale du loup, quitte à sacrifier l'élevage pastoral, son patrimoine humain et culturel et la biodiversité qui lui est lié. A ce train là, le loup ne risque-t-il pas d'incarner plutôt une forme de nature totalitaire ?

                                                                                Margot, Éleveuse a Glandage

ARTICLES PARUS DANS LE DAUPHINÉ sur le même sujet:

 http://c.ledauphine.com/drome/2015/11/13/les-militants-pro-loups-contre-attaquent-avec-une-video

  http://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2015/12/05/le-coup-de-gueule-d-un-berger-contre-une-video-pro-loup

 http://c.ledauphine.com/economie-et-finance/2015/11/26/les-eleveurs-du-diois-reagissent-aux-attaques-des-pro-loups



LA RÉPONSE DE VÉRONIQUE, ÉLEVEUSE À GLANDAGE,A LA VIDÉO DE L'ASPAS

Pour ceux qui ne sont pas instruit de l'affaire, il est conseillé de lire en premier:

LOUP, VIDÉO A SENS UNIQUE

pour comprendre la réponse de véronique:

  

Vous nous insultez, vous vous permettez de pénétrer sur nos parcelles, vous franchissez nos clôtures électrifiées de nos parcs de protection, vous affolez nos brebis
Nous n’acceptons pas d’être salit et d’être désignés comme des incapables et des bons à rien.
Qui êtes vous pour vous permettre de nous jugez ?
Vous ne connaissez rien à notre travail. Vous n’êtes bons qu’à noircir du papier avec vos idées. Vous ne tenez pas compte de la problématique du terrain, ni des difficultés des paysans.
Vous vous dites défenseurs de la nature, c’est totalement faux. Les animaux sauvages vivent dans la terreur, vous défendez, un criminel, un assassin, un égorgeur. Le loup est en train de faire un désastre sur la faune sauvage.
Nous avons le droit de vivre de notre travail et de faire manger nos brebis en toute quiétude.
Vous avez perdu 3 procès. 3 présidents ont rejeté vos demandes, cela prouve vos inaptitudes et vos lacunes en la matière.
Vous ne voulez pas essayer de comprendre, vous restez sur vos idées et ne voulez surtout pas les modifier.
Vous voulez être les gérants de l’espace et imposer vos règles.
La nature n’est pas votre propriété, et malgré et contre toutes vos actions, nous serons toujours là, pour défendre l’élevage et le pastoralisme.
Vous nous méprisez, vous nous haïssez, mais nous sommes fort et nous résisterons à vos attaques. Laissez nous travailler.
Le loup, on en viendra à bout, il faudra du temps, mais nos grand-pères y sont arrivés, alors pourquoi pas nous.


Véronique Cheva

LA RÉPONSE DE FANY, ÉLEVEUSE A MENGLON, A LA VIDÉO DE L'ASPAS

Pour ceux qui ne sont pas instruit de l'affaire, il est conseillé de lire en premier:

LOUP, VIDÉO A SENS UNIQUE pour comprendre la réponse de Fany:

 

La semaine dernière, l’ASPAS, via un petit film, nous accuse de ne pas protéger nos troupeaux, et accuse l’Etat de faire une chasse au loup. Par soucis de non violence, je trouvais que ça ne servait à rien de répondre à ces nombreux articles de propagande sur le loup. Mais les choses vont trop loin. Est-ce parce que l’on a choisi un métier d’extérieur, que n’importe qui a le droit de pénétrer chez nous ? Alors on a proposé à plusieurs éleveurs de faire une réponse avec chacun nos propres mots, et nos différents arguments.
Voici donc ma réponse.
Je crois que selon les critères de personnes comme celles de l’ASPAS, quelque soit le type de protections utilisé, nous serions en tort :
Pour nous protéger, nous pouvons mettre des chiens de protection, qui, pour être véritablement efficaces, doivent être agressifs (très agréable pour nous de travailler dans ces conditions, de le partager avec nos enfants et d’avoir de bons rapports avec nos voisins et les usagers de nos campagnes !!!). Mais s’ils mordent, pour nous, cela veut dire : gendarmerie, tribunal, encore paperasse, agressions verbales, et pour le chien : euthanasie ! Alors qu’il fait le travail pour lequel on l’a pris : faire reculer tout ce qui peut nuire (et non a nuit) au troupeau !
Pour nous protéger, nous pouvons aussi faire d’immense parcs de protections qui coûtent des fortunes (qui sont financé par nous tous, contribuables) qui gâchent la beauté de nos si beaux paysages, qui nous demandent un surplus de travail (alors que nous ne connaissons ni les weekends ni les 35H hebdomadaires). Parcs de nuits qui nous obligent à travailler à l’envers de toute logique agronomique : surpâturer les zones proches et dégagées, et abandonner les quartiers éloignés et boisés. Je croyais que l’écologie c’était la biodiversité, avoir un maximum de faunes et de flores différentes. Ce que peu de personnes savent c’est que toutes les plantes sont comme les rosiers : si on les taille régulièrement, ils sont magnifiques, si on les taille trop ils meurent. Il en est de même si l’on ne fait rien. Et c’est dans ces milieux hétérogènes que l’on trouve les animaux sauvages tel que le tétra lyre. On a, à priori, l’air un peu benêt, mais notre travail est réfléchit. On compose entre le bien être de nos bêtes, la nature, le relief, la météo…. Mais surtout, c’est une réelle passion que l’on peut comparer avec celle d’un parent avec son enfant.
Il y a un autre moyen de se protéger, c’est le fusil. Mais je ne développe pas, c’est assez parlant.
Puis finalement, le meilleur moyen serait encore de ne plus jamais sortir de nos bergeries. Zéro pâturage, c’est du foin et du grain pour 365 jours par an. Donc on se lancerait dans la mécanisation. Il faudrait des hectares en plus. Défrichements. Mais comme ça ne suffirait encore pas on ferait venir du foin et du grain des plaines plus fertiles…. Je pense qu’en terme d’empreinte carbone on serait un peu plus mauvais que lorsque l’on va garder ou que l’on fait des parcs de pâturage… Et puis finalement, comme ça nous coûterait trop cher et que ça ne correspondrait plus à nos convictions, on vendrait nos bêtes. Mais que faire en montagne si ce n’est de l’élevage extensif ? Les autres places sont prises, alors on partirait. Ce qui veut dire moins d’enfants dans les écoles donc elle fermeraient, les petits commerces aussi. Les forêts de pins à crochets gagneraient. Adieux fayards et chênes, tulipes sauvages, orchidées et gentianes, morilles et chanterelles.
Alors NON l’Etat ne fait pas la chasse au loup. L’Etat essaie de préserver la biodiversité et l’économie rurale, au milieu de toutes les pressions de lobbies. Et je pense que ce même Etat a bien d’autres vrais problèmes à gérer.
Le loup n’est pas en voie de disparition. La seule vraie menace de Canis Lupus, elle vient de vous, soit disant écolos, avec les hybrides (croisement entre chiens et loups)

Tant qu’il y aura des gens qui meurent de faim dans le monde, tant qu’il y aura des miséreux, tant qu’il y aura autant d’inégalité sociale, je ne peux admettre que l’on consacre autant d’énergie pour protéger un animal (je le redis qui n’est pas en voie d’extinction) au détriment d’hommes, de femmes et de familles (car on ne cloisonne pas) qui au contraire mettent toute leur énergie dans l’Ecologie (au sens noble) et l’économie sociale.
Alors si vous aimez vraiment la nature, laissez nous faire notre travail en paix et consacrez votre immense énergie à toutes ses causes qui en ont besoin.


Fanny Christophe
Eleveuse à Menglon

 

ARTICLES PARUS DANS LE DAUPHINÉ sur le même sujet:
  http://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2015/12/05/le-coup-de-gueule-d-un-berger-contre-une-video-pro-loup

 http://c.ledauphine.com/economie-et-finance/2015/11/26/les-eleveurs-du-diois-reagissent-aux-attaques-des-pro-loups